dimanche 9 septembre 2012

Hollande a été très bien



Je viens à l'instant de quitter François Hollande (devant ma télé) : je l'ai trouvé très bien, un peu tendu au début, puis offensif. Deux idées fortes : le patriotisme économique, qui oblige autant à la solidarité des plus riches par l'impôt qu'à la compétitivité des entreprises, et l'agenda du redressement sur deux ans, avec bilan en 2014 (il ne l'a pas dit mais j'y ai pensé très fort : ce sera l'année des élections municipales, qui seront gagnées par le parti socialiste si le changement est alors perceptible par la majorité des Français).

Deux pistes concrètes pour relancer l'économie et réduire la dette : la flexibilité de l'emploi (Moscovici a introduit un débat utile sur le coût du travail, que généralement à gauche on n'ose pas aborder) et le financement de la protection sociale autrement que par les cotisations du travail (là aussi, tout le monde à gauche n'est pas d'accord : Hollande met les pieds dans le plat, c'est très bien). Le président de la République fait preuve d'une belle audace social-démocrate qui me plaît. Le discours est sérieux, carré, prospectif.

Sur la taxation des hauts revenus à 75%, Hollande a été très clair : l'engagement sera intégralement tenu. Il n'y a que les faiseurs d'embrouille qui peuvent sur ce point lui chercher querelle. A ce propos, la polémique du week-end autour de Bernard Arnault a été surréaliste : cet homme souhaite acquérir, pour des raisons personnelles, la double nationalité franco-belge. C'est son droit, pas de quoi en faire un fromage ! Ce grand patron a dit et redit qu'il resterait fiscalement assujetti en France. Où est alors le problème ?

Il reste maintenant au parti socialiste à jouer la partition que le président a ce soir donnée, agenda et objectifs. Le simple antisarkozysme doit désormais être dépassé : ce sont des choix politiques qu'il faut assumer, devant les Français, et qu'il défendre face aux attaques de la droite, c'est une culture de majoritaires qu'il faut retrouver, après dix ans passés dans l'opposition. Pour ma part, c'est facile, je n'ai jamais été antisarkozyste : socialiste me suffit amplement, tout le reste en découle, y compris les critiques à l'égard du précédent pouvoir, mais sans la posture de l'anti.

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