dimanche 19 août 2012

Pas facile d'être de gauche



C'est une curieuse histoire que j'ai à vous raconter, qui tombe à pic en cette période de colonies de vacances et autres centres de loisirs. Leurs animateurs ne comptent pas leur temps pour s'occuper de nos enfants. Sauf que la législation européenne s'est mise à compter, en 2003, à travers une directive qui impose un repos journalier de 11h. En 2006, le gouvernement décide d'encadrer le statut de moniteur de colo (c'est le CEE, contrat d'engagement éducatif) : très bien, sauf que la directive européenne n'est pas appliquée. Les syndicats portent plainte devant le conseil d'Etat. En 2011, le CEE est déclaré illégal. Le 26 avril 2012, un décret impose les 11h de repos.

Pourquoi est-ce une curieuse histoire ? Le repos journalier est une mesure de progrès social qui va être critiqué par des associations, organisatrices de colos, qui se réclament pourtant du progrès social. Car cette directive puis son décret les obligent à embaucher alors qu'elles n'en n'ont pas les moyens (les subventions diminuent et ce n'est pas dans leur culture ni leurs missions de dégager des profits). Ou bien il leur faut augmenter les tarifs, ce qui est à nouveau contraire à ce qu'elles défendent : des vacances accessibles à tous (de fait, certains tarifs de centres de loisirs ont augmenté).

Que faire ? S'adapter, il n'y a pas d'autres solutions, soit en scindant les équipes d'animateurs en deux, pour le jour et pour la nuit ; soit en repoussant le repos supplémentaire en fin de séjour. Je tire de cette curieuse histoire deux enseignements : 1) l'Europe peut avoir socialement du bon. 2) Il n'est pas toujours facile d'être de gauche.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce sont surtout les communes et les communauté de communes qui organisent les centres de loisirs.
Les associations ont effectivement des difficultés mais sont elles encore nécessaires dans ce domaine ?
Les centres ne manquent pas et l'offre est actuellement supérieure à la demande. Ce sont plutot les crêches qui manquent.
Il faut savoir aussi qu'avant cette nouvelle mesure d'heures beaucoup d'associations ont jetés l'éponge avec le renforcement depuis 20 ans des obigations en matiere d'higyene, de sécurité, d'encadrement, de formation et d'assurances.
L'association n'est plus le cadre juridique adéquat pour proposer ce type d'activité.