jeudi 2 août 2012

Hollande prend le train



C'est l'évènement politique de la journée, du moins si j'en crois les radios et les télés : François Hollande a pris cet après-midi le train pour aller en vacances. Gare de Lyon, il a traversé comme tout le monde la gare, au milieu de la foule, avant de s'installer comme n'importe qui à son siège, sans protection particulière. Jésus fascinait les foules parce qu'il marchait sur les eaux, le roi saint Louis parce qu'il guérissait les tuberculeux : François Hollande fait plus fort que ces deux-là réunis, il est populaire en déambulant dans un hall de gare et en s'asseyant dans un fauteuil de train. Notre conception du Souverain, du personnage charismatique a considérablement évolué au fil des siècles !

Prendre le train, c'est anormal pour un président de la République, qu'on imagine à l'arrière d'une puissante voiture avec chauffeur et gyrophares ou, mieux encore, dans un jet privé aux couleurs de l'Elysée. Mais le train, dans l'inconscient collectif et la mémoire historique, ce n'est pas n'importe quel moyen de transport : c'est le service public par excellence, "La Bête humaine" de Zola et "La Bataille du rail" de René Clément, le train électrique de notre enfance, les départs émouvants et les retours joyeux sur les quais. Même les vaches aiment regarder passer les trains ! L'avion n'est pas accessible à tous, l'automobile suscite de nombreuses critiques, le train est cher au coeur des Français.

Surtout, je crois que nous vivons un puissant effet de contraste : Nicolas Sarkozy nous avait habitué à un autre mode d'exercice de la présidence, à une image complètement différente. Que n'a-t-on pas dit sur l'airbus présidentiel du précédent chef de l'Etat, décrit comme un appareil à la James Bond ! Un carrosse en plein ciel, une vraie chambre, de quoi se détendre, presque un gros jouet d'enfant, "Air Sarko One" comme on l'appelait, pour imiter celui du maître du monde, la superpuissance américaine. Les fantasmes, les rumeurs ont fait le reste et la fascination s'est retournée en exaspération. Hollande en TGV, c'est le contre-modèle absolu : plus de fantasmes mais un brin de séduction. L'absence de forte attraction protège le nouveau président de toute violente répulsion. Normalité, banalité, billet SNCF, c'est la devise du jour. Jusqu'à quand l'opinion, par nature infidèle, restera-t-elle sous le charme ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

effectivemet ca nous change de la porsche, des palaces et des plats de spagetthi à 100 € d'un certain dsk

Anonyme a dit…

Il faut lui dire que les cheminots ne sont plus trés nombreux .... Et pas des électeurs faciles ....

Anonyme a dit…

A une époque ce qui comptait c'était d'aller de plus en plus vite,
Hollande qui prend le train plutôt que l'avion, c'est un retour en arrière.
Triste France qui ne peut plus offrir à son président, le quotidien de PDG ou de vedettes internationales.
Doit on en déduire que le président est moins important qu'eux ?