vendredi 3 août 2012

Le droit ou la force



François Hollande aurait-il trouvé son premier opposant de gauche sérieux ? Peut-être, si on lit Le Parisien d'aujourd'hui. L'opposant, c'est Bernard-Henri Lévy, qui critique la position de la France à propos de la Syrie, ou plutôt la non position selon BHL, puisqu'il reproche l'attentisme du gouvernement et demande une intervention militaire. Pour le reste, il a voté Hollande et approuve sa politique économique et sociale.

Ce qui se passe en Syrie est en effet terrible et devrait nous préoccuper : ce n'est la lointaine Afrique ou la complexe Asie. La Syrie est presque une voisine de l'Europe, elle a des liens historiques et culturels avec la France. Mais est-ce qu'une guerre civile, même terrible, peut troubler nos vacances et soulever d'indignation l'opinion ? Malheureusement je ne crois pas. Et puis, la politique étrangère a été absente de la dernière campagne présidentielle : pourquoi resurgirait-elle aujourd'hui ?

Hollande n'a donc rien à craindre de BHL. Un philosophe, surtout celui-ci, beau, médiatique et riche, n'inquiète jamais personne en politique. Pourtant, Lévy n'a pas tort de secouer les consciences sur la tragédie syrienne. L'intervention militaire est une formule politique qui ne fait jamais plaisir à gauche, où sévit un vieux fond pacifiste et antimilitariste, vaguement anar. Moi aussi, spontanément, je suis du côté du droit et répugne à la force. Mais on fait comment quand le droit est bafoué et que la force injuste règne ? C'est pourquoi je me reconnais plus dans la tradition de la Révolution française qui n'hésitait pas à prendre les armes pour défendre la liberté des peuples à travers le monde.

Le "printemps arabe", la démocratisation du Maghreb, tout le monde a applaudi. En Tunisie et en Egypte, la transition a été à peu près pacifique. En Libye, il a fallu se battre et intervenir, et Lévy n'y a pas été pour rien. En Syrie, où l'ONU n'a rien pu, il va bien falloir s'interroger, pas trop longtemps, sur la solution militaire. A Saint-Quentin, je salue l'initiative des docteurs Jaber et Natteau de solidarité avec le peuple syrien. Comme quoi, même en plein coeur des vacances, il y a des citoyens qui agissent.

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