jeudi 16 août 2012

Le bonheur à mobylette



Quelques jours après leur ouverture, je suis allé visiter le Village des Métiers d'Antan et le Musée Motobécane, rue de la Fère à Saint-Quentin. Au départ, je n'étais pas très chaud, surtout pour le Village : les reconstitutions historiques avec objets d'époque et personnages costumés, c'est pas trop mon truc, il y a un petit côté ringard, à la limite réac, que je n'aime pas vraiment. Et puis, dans une ville très touchée par le chômage, ce sont les métiers de demain qui m'intéressent, pas ceux d'autrefois ! La nostalgie, non merci. J'avais aussi entendu dire que l'opposition municipale, au dernier conseil où j'étais absent, avait voté contre la subvention à ce projet.

Autant vous dire que j'ai complètement changé d'avis à l'issue de la visite, qui a levé toutes mes préventions. Le Village (ne dites pas "musée", Arlette Sart vous reprendra avec raison) est magnifiquement ordonné, agréable à regarder, pas du tout poussiéreux ou fastidieux : on se promène avec plaisir dans ce qui est un vrai village d'autrefois reconstitué. Ma surprise vient de ce que cet "antan" n'est pas si loin : on y retrouve des objets que beaucoup d'entre nous ont connu dans leur enfance et qui sont ici rendus vivants. Ce que je redoutais a été évité : le passéisme. Je me suis même pris à philosopher sur le destin des métiers et des objets, alors qu'habituellement la visite d'un musée de ce genre me fait bailler (mais ce n'est pas un "musée" ! pardon Madame Sart).

Ce que j'ai particulièrement apprécié ? La boutique des jouets, qui fait rêver autant aujourd'hui qu'hier les grands enfants que nous sommes restés. A l'entrée, comment ne pas être impressionné par le wagon du tramway de Saint-Quentin, restauré par des jeunes en insertion ! Et puis, grosse surprise pour le Berrichon que je suis, hasard incroyable : ce Village évoque aussi, incidemment, ma ville natale, Saint-Amand-Montrond, 11 000 âmes (sans compter les bestiaux). Car à la devanture de la boucherie-charcuterie, sur la table des viandes, vous remarquerez une plaque ainsi rédigée : "Syndicat des éleveurs du Cher - Saint-Amand 1910 - Race charolaise - 4ème section - 15ème prix". Quand je vous dis qu'un lien mystérieux rattache Saint-Amand et Saint-Quentin et que ce lien s'inscrit aussi dans mon destin personnel !

Ce Village, sous la direction de l'association Loisirs et Traditions, est destiné à évoluer. D'autres espaces ouvriront dans les prochaines années. Des animations seront également sollicitées pour faire vivre l'endroit. Je crois aussi que le quartier du Faubourg d'Isle, un peu oublié, gagnera en développement, par cette présence. Voilà en tout cas une belle récompense pour Roland Lamy, président de l'association, qui a porté avec détermination ce projet pendant près de quinze ans.

Et le Musée Motobécane ? Moins impressionnant mais tout aussi formidable ! Là aussi, dans l'idée, pas de quoi s'exciter, des mobylettes les unes au bout des autres. Sauf que chacune raconte à chacun un moment de sa vie. J'ai pris en photo, ci-dessus, celle avec laquelle j'ai sillonné, pendant dix ans, cheveux de hippy au vent (eh oui, les temps ont changé ...), les routes et les bois du Berry, entre 20 et 30 ans. C'est elle, elle est là, ma mobylette ! Quand j'ai rompu avec ma bicyclette pour épouser ma mobylette, ça a été un grand moment dans mon existence. Ah mes années mobylette ! mes années bonheur ! Je suis sûr que vous aussi, en allant rue de la Fère, vous serez heureux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce tramway devait au moment de son acquisition devenir une attraction st quentinoise permettant l'été de rejoindre le parking de la gare au parc d'isle.
C'était une idée bien sympathique.