lundi 20 août 2012

Presque rien ?



En politique, on a rarement les adversaires qu'on croit. Ainsi cette rentrée qui approche : on pouvait s'attendre à ce que les critiques les plus violentes contre les socialistes viennent de la droite ; eh non, c'est Jean-Luc Mélenchon qui monte au créneau. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère : François Hollande et son gouvernement n'ont "presque rien" fait jusqu'à maintenant. Appréciez tout de même la nuance, la grande retenue du touriste vénézuélien : "presque", ça laisse une toute petite chance. Un grand philosophe français du siècle dernier, Vladimir Jankélévich, a écrit un admirable ouvrage, "Le je ne sais quoi et le presque rien", où il explique que dans ce presque rien que stigmatise le langage courant existe aussi tout un monde, toute une richesse en potentialités. Mais c'est de la philo et je reviens à la politique :

Je ne vais pas me rabaisser à répondre au "presque rien" de Mélenchon. Ce genre de propos doit être traité par le mépris. On peut ne pas être socialiste, contester la ligne du pouvoir actuel et ne pas tomber dans ce style de polémique. La droite d'ailleurs s'en garde bien, faisant son travail normal et démocratique d'opposition. Mélenchon non. Je ne sais pas trop ce qu'il cherche ... Je ne suis pas sûr que ces alliés communistes soient d'accord avec ce type de déclaration à l'emporte-pièce.

L'affaire serait sans grande importance pour le PS si Jean-Luc Mélenchon, après son attaque d'hier, ne cherchait aujourd'hui à diviser les socialistes en lançant un appel à la gauche du parti, l'exhortant à être "autonome" et à le rejoindre dans sa dénonciation de la "direction social-libérale" (sic). C'est inquiétant parce que l'aile gauche peut en effet être sensible à ce discours. Ne s'apprête-t-elle pas à rompre la solidarité gouvernementale et parlementaire en refusant d'adopter le traité européen amendé par François Hollande ? Ne cherche-t-elle pas à se compter dans la perspective du congrès socialiste en déposant sa propre motion ? Face à Mélenchon, face aux possibles tentations de l'aile gauche, il faut que les partisans de François Hollande, dont je suis, tiennent bon sur la ligne social-démocrate voulue à l'élection présidentielle par les électeurs.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

on attend pas la revolution mais on espere quand meme que de grandes reformes en profondeur vont commencer à etre abordée et à être mise en place.

Lormont a dit…

Mélenchon ne veut pas admettre qu'un pédalo qui flotte est plus utile qu'un torpilleur coulé!