vendredi 24 août 2012

Message de rentrée





La rentrée ? Mais quelle rentrée ? Scolaire, professionnelle, politique ? Pour moi, cette semaine, c'est la rentrée associative. Saint-Quentin se repeuple peu à peu de ses vacanciers tout bronzés, les activités reprennent doucement. A la bibliothèque Guy-de-Maupassant, mardi dernier, j'ai donné ma troisième conférence d'été, la plus difficile, sur la pensée souvent mal comprise, sujette à polémique, de Frédéric Nietzsche (vignette 1). Les fidèles étaient au rendez-vous, les autres aussi : je suis toujours épaté qu'on vienne suivre ce genre d'intervention, qu'on y consacre du temps, qu'on s'intéresse à la philosophie alors qu'il y a tant de divertissements possibles. Prochaine et dernière séance, mardi prochain, où nous réfléchirons justement à cette mode de la philo depuis une vingtaine d'années (cafés, cinés, magazines, émissions télé et radio, succès de librairie, etc).

Hier après-midi, c'est le centre socioculturel Léo-Lagrange à Harly qui m'a sollicité pour l'animation d'un débat sur "l'accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées", dans le cadre de la journée de lutte contre la discrimination. Rien à voir avec Nietzsche ! mais j'aime beaucoup passer d'une activité à une autre, très différentes, sans m'enfermer dans aucune. Et puis, il y a quand même des points communs, pas de contenu mais de forme : amener à réfléchir, à exercer son esprit critique, être capable pour moi de rendre vivant un sujet, faire preuve de pédagogie et, le plus délicat, libérer la parole, inciter celles et ceux qui souhaitent s'exprimer à le faire, à surmonter leurs hésitations (vignette 2).

Comme toujours, j'en apprends autant que ceux qui viennent là pour apprendre. Par exemple, ces communes de l'Aisne qui ont obligation légale à constituer des commissions traitant des problèmes rencontrés par les personnes handicapées et qui ne le font pas ! J'ai pris conscience aussi qu'il ne faut pas isoler cette question de celles que posent les personnes âgées ou les familles avec poussettes, qui elles aussi ont du mal parfois à circuler dans les lieux publics.

Les efforts des collectivités locales ne sont pas toujours à mettre en cause, mais l'irresponsabilité des citoyens : il suffirait d'un peu d'attention, d'un autre regard pour que la vie des personnes qui se déplacent péniblement soit améliorée. D'énormes progrès ont cependant été consentis, et se prolongeront dans le futur. Après tout, la prise de conscience est récente : après la guerre de 1914-1918, des centaines de milliers d'invalides revenus des tranchées ont dû se débrouiller dans une société qui ne se posait même pas la question de leur réintégration ! Comme quoi les choses changent et qu'il ne faut jamais désespérer de l'humanité : voilà un beau message pour une rentrée ...

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