vendredi 10 août 2012

Revoilà les Roms



Revoilà les Roms, avec leurs caravanes, leurs installations illégales et les peurs qu'ils véhiculent. Revoilà aussi les démantèlements de camps et les expulsions. Il y a quelques années, comme aujourd'hui en plein été, une polémique indigne avait fait rage, pas très à l'honneur de la France, "pays des droits de l'homme", comme elle aime à se présenter. J'espère que nous n'allons pas retomber là-dedans. La Commission européenne, qui n'est pas composée de gauchistes irresponsables, a fait savoir qu'elle surveillait de près notre pays afin de vérifier si la législation européenne était bien respectée. Ce simple soupçon en dit long sur l'image que donne la France à l'extérieur ...

De fait, il existe chez nous tout un courant d'opinion hostile aux Roms : sales et délinquants, voilà ce qu'on leur reproche, voilà ce qu'on entend au bistro. Les Roms ont un mode de vie particulier, inhabituel, c'est certain. Mais sales, pourquoi ? Les sédentaires urbains qui jettent leurs papiers sur la voie publique ou en pleine nature, qui font chier leurs chiens au beau milieu des trottoirs, est-ce qu'ils sont propres ? Je ne vois pas pourquoi les Roms seraient plus sales que la moyenne des citoyens français. J'entends dire qu'ils laissent du papier hygiénique dans les champs. Ca veut dire quoi ? Je ne comprends pas, cette accusation n'a aucun sens, personne ne s'amuse à faire traîner inutilement ses rouleaux en dehors de ses toilettes (je laisse aux psychologues le soin d'analyser les origines de ce fantasme scatologique).

Et la délinquance, les vols, les dégradations ? Si vous pensez que ces comportements coupables sont propres à certaines communautés et pas à d'autres, je dis non : des gens qui ne respectent pas la loi, il y en a partout, mais plus il est vrai dans les milieux où les conditions de vie provoquent des actes délictueux. Par principe, il n'y a pas à incriminer une communauté, quelle qu'elle soit, ni à élever à la généralité des agissements particuliers, quel qu'en soit le nombre.

Les Roms et autres gens du voyage sont là depuis longtemps : avant, ça se passait comment ? Pas si mal que ça. Alors, pourquoi la société contemporaine, qui dispose de beaucoup plus de moyens qu'autrefois, ne parviendrait-elle pas à régler le problème des populations non sédentaires ? Elle arrive à solutionner des difficultés autrement plus importantes. Pourquoi pas celle-là ? Répondre en disant que c'est de la faute des Roms, que ces gens-là ne font aucun effort, qu'ils sont inadaptables, c'est un peu trop facile, outre que c'est faux.

Dépassionnons ce débat, concentrons-nous sur les aspects techniques et législatifs : y a-t-il suffisamment de places dans les centres d'accueil ? Ce n'est pas certain. Les municipalités ont-elles toujours appliqué la loi qui les oblige à aménager ces sites ? Non. Faut-il forcément écouter les riverains qui se plaignent ? Oui, mais d'une oreille seulement : notre société est devenue telle que n'importe qui, à la moindre occasion, se plaint à propos de n'importe quoi, là où autrefois la simple tolérance, la bonne entente ou la franche explication réglaient pas mal de problèmes, sans que les citoyens viennent pleurnicher dans les gilets de la municipalité, de la justice ou des médias.

Comme tout le monde, je suis pour la stricte application des lois, de sévères sanctions contre les contrevenants, pour l'ordre, la sécurité et la paix des villes et villages de France. Mais quand je constate les délires autour de la présence des Roms (je pense en particulier à ce qui s'est passé ces derniers temps à Couvron dans l'Aisne, hélas validé par la manifestation initiale des élus de tous bords), je dis stop !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout à fait d accord avec vous mais la communauté rom devrait elle ausi mener des actions pour se faire apprécier.
Les citoyens ont peur de se qu ils ne connaissent pas, les roms devraient organiser de petites manifestations ou les riverains seraient invités à découvrir leur culture.
La municipalité a aussi là un rôle a jouer en favorisant les rencontre.