dimanche 5 août 2012

My hosto is rich



J'ai cru mal entendre ce matin en écoutant la revue de presse de France-Inter. J'ai donc acheté le JDD pour complément d'information. J'ai bien compris : l'hôpital public va s'ouvrir aux riches patients étrangers pour aider à boucher le fameux "trou" de la Sécu. Pourquoi pas : après tout, autant attirer en France les malades fortunés pour les soigner. C'est une nouvelle version du "faire payer les riches", étant donné qu'une tarification particulière leur serait appliquée.

Pourtant, l'idée me chiffonne, d'où ma surprise de départ. De coûteuses infrastructures, du matériel de pointe financés par le contribuable et servant aux classes hyper-aisées de la planète, j'ai du mal à avaler, même quand on m'explique que la France y gagnera plus qu'elle n'y perdra. Des gens à fric venant se confier à notre médecine, le phénomène a toujours existé et c'est plutôt flatteur pour notre pays. Mais de là à en faire un système lucratif, un marché, quelque chose ne passe pas chez moi.

Le problème est sans doute moral : tous les Français n'ont pas les moyens de se faire soigner, l'hôpital public rencontre tout un tas de difficultés en matière de personnels, de moyens. Mais les milliardaires passeraient outre et seraient reçus comme des rois, certes au prix fort. Je ne veux pas jouer ici les misérabilistes ni les Robin des Bois ; simplement, je m'interroge, je suis sceptique, j'ai des réticences.

Et puis, il y a autre chose, plus embêtant : des tas de personnes nous disent, en faisant les gros yeux, que "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", tronquant ainsi une déclaration ancienne de Michel Rocard. En revanche, accueillir toute la richesse du monde, ça semble convenir. Un malade reste un malade, dans un palais ou dans une cabane, mais entre les riches et les pauvres, quels sont ceux qui ont le plus besoin du service public de santé ? Je le répète : ma réflexion est plus morale qu'économique. Et ce n'est pas interdit.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

les riches etrangers , il faudra les seduire, donc proposer dans les hopitaux chambres individuelles, services pour ameliorer le confort, bref on aura 2 catégories de patients à l hopital public. si cette mesure est adoptée par le gouvernement avoir renversé sarkosy n aura servi à rien, car là on est typiquement dans une politique de santé de droite.