lundi 23 juin 2014

Trois mois de Garand



Je ne sais pas si beaucoup vont penser à cet anniversaire, même parmi mes camarades : il y a aujourd'hui trois mois exactement que Michel Garand devenait le nouveau chef de file des socialistes saint-quentinois. Quand on n'est pas socialiste, je comprend que la date n'intéresse pas. Mais pour moi, c'est important. Avec Michel Garand, c'est un visage nouveau qui s'est imposé à gauche, là où tout le monde s'attendait à voir Anne Ferreira. C'est donc quelqu'un qui reste à découvrir, dans le difficile exercice d'homme public. Trois mois, ça ne suffit certes pas à établir un bilan sérieux. Mais j'ai un principe de vie, qui est aussi une expérience partagée : ce qu'on n'est pas tout de suite, on ne le devient pas plus tard ; ce qu'on ne fait pas immédiatement, on ne le fait jamais.

Si la désignation de Michel Garand a débouché sur une nouvelle défaite électorale, elle a aussi été, paradoxalement, un espoir pour les socialistes, une rupture annoncée et assumée avec l'opposition précédente, ses alliances extrêmes et son inactivité de terrain. Je reste néanmoins persuadé que j'aurais fait un meilleur opposant à Xavier Bertrand, plus pugnace, plus inattendu et sûrement plus haut en couleur, plus apte aussi à mobiliser et à développer dans la vie publique locale des sections inertes, absentes, microcosmiques. Mais à chacun son style. Et surtout, il y a le choix des adhérents, qui est indiscutable, sans appel : c'est Michel qui les a convaincus, et mon nom a suscité le rejet. Je n'y reviens donc pas.

Trois mois d'opposition, ça donne quoi ? En conseil municipal, il est évident que nous avons un rival plein de talent et d'expérience : le jeune communiste Olivier Tournay. Pour le moment, c'est lui qui tient la dragée haute au maire de Saint-Quentin, du moins qui essaie, tout solitaire qu'il est. Michel Garand est peu intervenu, d'une voix blanche, un peu hésitante, en contraste avec le ton agressif de la campagne des municipales. Il devra hausser la voix, se montrer plus offensif, imposer le leadership socialiste au sein d'une opposition multiforme. C'est sans doute une question de temps et d'adaptation. Les autres conseillers municipaux devront forcément le seconder, l'appuyer, monter au front à ses côtés. La tâche est très difficile, mais ils l'ont voulu, personne ne les a forcés et ils ont été élu pour ça : faire le job, s'opposer à la droite, proposer une alternative.

Faire le job, c'est aussi assurer le travail de représentation. Là, ce n'est pas au point, on est encore dans la continuité de la précédente opposition. La présence dans les événements publics de la ville est, selon moi, insuffisante. Ne croyez pas que je charge le bourricot, que je cède à la critique facile ou que je demande des choses impossibles : non, encore une fois, un élu est un représentant de la population, y compris un élu de l'opposition. A ce titre, il doit effectuer cette fonction de représentation, qui ne se limite pas à de la présence, encore moins de la figuration, mais à rencontrer, écouter, discuter avec les Saint-Quentinois, lors des nombreux événements, de toute sorte, qui constituent la vie d'une collectivité. A quatre élus socialistes, ils doivent quand même pouvoir y arriver !

A Michel Garand, je souhaite aussi de ne pas se cantonner dans un rôle d'élu, mais d'exercer une véritable fonction politique au sein de la gauche locale. D'abord, en faisant tout pour amener à l'unification des sections socialistes du Saint-Quentinois. Ensuite, en procédant au renouvellement nécessaire des responsables : aussi talentueux que pourra être Michel en conseil municipal, il n'arrivera à rien sans le soutien actif d'une section socialiste forte et conquérante. Actuellement et depuis déjà longtemps, c'est l'encéphalogramme plat.

La tâche de Michel Garand est en fait immense : rien moins qu'insuffler un nouvel état d'esprit chez les socialistes locaux, rompre avec l'ambiance mortifère, redonner de la vie, de l'énergie, de l'ambition, de l'espoir. C'est tout ce que je souhaite à Michel, en cette date anniversaire. Et si je peux l'y aider, à mon petit niveau qui est le mien, celui d'un simple adhérent, je le ferai bien volontiers. Nous avons six ans devant nous. C'est long, six ans. C'est bien, six ans, nous avons le temps.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense que plus rien ne bougera à st Quentin sans une nouvelle dynamique venant du national. il est temps de créer un nouveau parti, le parti socialiste n'est plus en adéquation avec son époque. La social démocratie est trop a l étroit dans se combinaison socialiste, l'heure du changement a sonné.

Emmanuel Mousset a dit…

Non, pas d'accord avec vous : je sais d'expérience que les changements locaux se font au niveau local. Il ne faut pas attendre du national qu'il vienne nous sauver !

Anonyme a dit…

je ne comprend pas pourquoi déballer sur votre blog ces problèmes qui concernent la section locale du ps ?
je suppose que vous vous réunissez et échanger vos points de vue à cette occasion ?
On a le sentiment que vous vous servez du blog pour parler à vos camarades.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne déballe rien, j'analyse une situation, que je veux faire partager à l'ensemble des sympathisants de gauche, pour provoquer le débat et faire évoluer les choses. C'est tout notre électorat qui est concerné. La politique ne peut plus se vivre en vase clos, entre soi, à quelques-uns. Mais je concède bien volontiers que c'est une petite révolution dans les façons de faire.