mardi 10 juin 2014

Seins, sexes et symboles



Jean-Baptiste Godin a dû trembler dans sa statue en voyant ce matin les manifestants, lors de la venue de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti à Guise. Ils étaient nombreux, tous très différents, jouant à qui se feraient les plus remarquer. La ville de l'utopie a cristallisé, en l'espace de deux ou trois heures, une France du triple non.

D'abord, le non des intermittents du spectacle à la réforme de leur assurance-chômage. Ils ont fait les plus forts, reléguant les deux autres groupes au second plan : une bonne partie de la cinquantaine présents étaient complètement nus, zigounettes et nibards à l'air. Ce sont des artistes, ils ont forcément le sens du spectacle ! Certains ont même effectué d'audacieuses pyramides, pour marquer encore plus. La symbolique, c'est qu'avec la réforme, ils vont se retrouver à poil !

Ensuite, beaucoup moins nombreux, une quinzaine seulement, il y avait des membres de la "Manif pour tous", c'est-à-dire les opposants au mariage homosexuel, agitant des petits drapeaux roses et bleus, qui semblaient bien raisonnables, presque timides en comparaison avec le grand déballage des intermittents. D'ailleurs, qu'est-ce que ces prudes ont dû penser de cet affichage génital ? Eux disent non à ce qu'ils appellent "les lois anti-famille". Qu'est-ce qu'ils ne vont pas chercher là !

Enfin, le groupe le plus important, une centaine, était celui des fonctionnaires du Conseil général, qui avaient été libérés de leurs obligations professionnelles pour l'occasion. Ils disent non à la réforme territoriale, qui prévoit la disparition de cet échelon politique, pour ne garder que son cadre administratif (voir billet d'hier). A vrai dire, ils ne sont menacés par rien du tout. Mais les agents et les élus n'ont pas apprécié de ne pas être reçus par la ministre pour causer du sujet. L'idée de porter un bâillon était censée symboliser cette déconvenue. Mais c'est visuellement moins fort qu'enlever son slip. Et puis, c'est inapproprié : Aurélie Filippetti n'a pas voulu faire taire quiconque. Simplement, la réforme territoriale n'est pas de son ressort et sa visite de trois heures ne permettait pas une rencontre.

Que restera-t-il de tout ça ? Des images pour les journaux et les télévisions, un bruit de fond de protestations, une France qui dit non et que la République autorise à s'exprimer, par des symboles plus ou moins heureux, dont on retient la forme en oubliant le sens.

19 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

La guerre entre les Le Pen, père et fille, réalité ou complot, coup monté pour nous faire croire que la fille s'est démarquée de l'héritage fasciste de son père?

Emmanuel Mousset a dit…

Pourquoi compliquer les choses ? Le vieux Le Pen, une fois de plus, lui aussi, s'est mis à nu : le fond de sa culotte, pas très propre, c'est l'antisémitisme rigolard.

Anonyme a dit…

Vous oubliez le sempiternel dédain de la capitale pour la province ... DAUDIGNY et ses troupes ont sauvé l'honneur de ce sabordage organisé par les ENARQUES , plus de plaques de départements , plus de numéro INSEE , tout cela vient de loin , les français seront tous des sans papiers , des banalisés par la force d'ENARQUES qui se foutent de tout et dont les actions perverses sont bénies sans problèmes par HOLLANDE ,,,

Emmanuel Mousset a dit…

Vous délirez ...

Anonyme a dit…

C'est vous qui délirez en faisant sans aucune exception l'éloge de toutes les actions gouvernementales comme seul un militant robot formaté sait le faire ...

Emmanuel Mousset a dit…

C'est normal, je suis socialiste. Mais un robot ne délire jamais. C'est un être mécanique, complexe, logique : ça me va très bien.

Anonyme a dit…

Je suis socialiste ! Voilà ma gloire,
mon espérance et mon soutien,
mon chant d'amour et de victoire :
Je suis socialiste ! Je suis socialiste .

Je suis socialiste ! j’ai HOLLANDE pour Père ;
je veux l’aimer et le servir ;
en Lui je crois, en Lui j’espère,
Pour Lui je dois vivre et mourir.

C'est beau de chez très beau !!!

.

Emmanuel Mousset a dit…

C'est beau, mais c'est faux : être socialiste et être chrétien, ce n'est pas comparable. Hollande est mon chef, ce n'est pas mon dieu !

Anonyme a dit…

HOLLANDE est mon chef ... Mais c'est une expression de partis pas toujours démocratiques ... Nous eussions préférer , guide , maître à penser ... Voir exemple à suivre ... Vous résumez une conception bien conservatrice de l politique ....

Emmanuel Mousset a dit…

Chef, patron, leader ... peu importe le mot qu'on emploie, c'est l'idée qui compte.

Erwan Blesbois a dit…

Enfin la vraie guerre n'est pas entre les religions, la vraie guerre est entre les sexes. Aujourd'hui les femmes n'ont plus besoin des hommes, moins que l'inverse je pense. C'est pour cela que le jeu de la séduction est un jeu pervers où aujourd'hui les femmes mènent totalement la danse.
Tout cela a commencé avec la mixité à l'école, les filles ont pris le dessus sur les garçons, les filles ont pris conscience qu'elles étaient plus forte physiologiquement que les hommes ; dans mon cas la mère a pris le dessus sur son fils. Enfin tout cela est du grand n'importe quoi. Une fois encore je suis réac, je prône le retour à la non mixité scolaire. Je regarde la génération de mes parents, ils ont beaucoup plus baisé que notre génération en règle générale, et je constate qu'il n'y avait pas de mixité à leur époque. Il faut protéger les garçons et les jeunes hommes de l'influence pernicieuse des femmes. Ces dernières sont terre à terre, pensent beaucoup plus au sexe que les hommes, sont matérialistes, n'ont aucun idéal : si ce n'est celui de mettre le grappin sur un mec.

Emmanuel Mousset a dit…

C'est du Zemmour aggravé ! Je publie, dans un but pédagogique, afin de montrer et de dénoncer les méfaits de la misogynie.

Erwan Blesbois a dit…

Apparemment je ne suis pas le seul à être misogyne, puisque jamais en France, on a laissé une femme exercer les plus hautes fonctions gouvernementales, à la différence de l'Allemagne et de l'Angleterre notamment, mais comme aux Etats-Unis. Et d'ailleurs je le déplore sérieusement.

Emmanuel Mousset a dit…

Nous avons eu un Premier ministre femme, la parité existe au gouvernement, dans les municipalités, etc. Toute chose inimaginable il y a même pas 20 ans ! Alors, au lieu de déplorer, réjouis-toi Blesbois, que diable !

Erwan Blesbois a dit…

Me réjouir, mais de quoi? De vivre dans un monde voué à sa perte où toute trace de création artistique a pratiquement disparu. Et ne me parle pas des Mickey, pour moi Gulli ce n'est pas de l'art. Soit heureux mais dans le cadre d'une eschatologie, le beau, le bon, le bien, ne sont pas de ce monde ici-bas. Demain peut-être grâce aux efforts des démocrates et de droits de l'homme, mais j'en doute. Je sais que de mon pessimisme, Sartre dirait que c'est de la lâcheté et de la mauvaise foi. Mais nos démons nous rattrapent toujours.

Erwan Blesbois a dit…

Pourquoi les hommes aiment-ils autant le foot, moi y compris, ça c'est une question métaphysique. Je me souviens d'avoir fait une crise d'hystérie quand la France fut battue par l'Allemagne en 86, en 82 j'ai pleuré, mais j'étais encore trop jeune pour être parfaitement hystérique.

Emmanuel Mousset a dit…

Je n'aime pas le foot. Suis-je une femme ?

Erwan Blesbois a dit…

Non, tu es en cela un être différent, proche de l'idéologie des années 70, qui haïssait le foot.

Emmanuel Mousset a dit…

Ah les années 70 ! J'étais jeune, c'était le bon vieux temps. Tiens, peut-être que j'en parlerai demain, de ce foutu foot ...