dimanche 8 décembre 2013

Les pros et les bleus



Deuxième édition du Salon du Livre de Noël, dans la salle des adjudications de l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin, cet après-midi. Le public est tout aussi nombreux que l'an dernier (vignette 1). On se bouscule souvent devant les auteurs. Les tables sont par genre : il y a la littérature pour la jeunesse (vignette 2), la bande-dessinée (vignette 3), les essais (vignette 4, de gauche à droite : Karim Saïdi, Jean-Loup Ridou, Hélène Adrien-Bouchardeau, Bernard Lebrun, Frédéric Pilet, Victorien Georges), ... Il y a les stars, comme Philippe Lacoche, et les moins connus.

Plusieurs candidats aux élections municipales sont passés nous voir, c'est normal. Il y a ceux qui font le tour, saluent tout le monde, ont un petit mot pour chacun, parlent de tout sauf de politique : ce sont les pros, on les repère tout de suite. Et puis il y a ceux qui vont seulement vers les noms et les visages connus ou amis, ayant pour les autres un sourire de convenance, de fausse décontraction, un peu niais : ce sont les bleus, on ne les repère pas parce que personne ne fait attention à eux.

On se demande parfois en quoi le monde se divise-t-il : les bons et les méchants, la droite et la gauche, les croyants et les incroyants, les leaders et les suiveurs, les idéologues et les pragmatiques, ... Je pourrais longtemps énumérer la liste des dichotomies. Mais à bien y réfléchir, je me dis que l'opposition la plus pertinente, c'est peut-être entre les pros et les bleus. J'ai toujours été interpellé, interrogé et fasciné par ce jugement de François Mitterrand : "En politique, un bon amateur ne vaudra jamais un mauvais professionnel".

5 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Pourquoi le monde est-il binaire? C'est une bonne question. Peut-être parce que le cerveau est divisé en deux, ou qu'il y a deux sexes. Que notre corps forme deux parties symétriques par rapport à un axe. Que tout est double : les yeux, les oreilles, les narines, les bras, les jambes etc... En tout cas dans chaque pays démocratique il semble toujours y avoir à peu près 50 % pour et 50 % contre dans chaque élection. C'est peut-être une condition de possibilité de la connaissance, en plus de l'espace et du temps, que la pensée soit binaire, pas simpliste, mais binaire.

Erwan Blesbois a dit…

La pensée binaire, voilà pourquoi aucune unité ne se fait jamais en démocratie, parce que pour la plupart nous avons par exemple un papa et une maman, qui sont deux êtres différents. C'est une hypothèse d'explication. L'unité ne se fait que par la dictature, mais l'expérience nous montre qu'elle ne tient jamais longtemps. Alors un projet commun est-il possible pour réunir les hommes et éviter les guerres ? Tant qu'il y aura les pour et les contre, aucun consensus n'est possible, et le statu quo continuera qui consiste dans le libéralisme économique, le laisser-faire si cher aux philosophes anglo-saxons et "leur" main invisible. La politique du moindre mal qui finalement risque par la surpopulation et la famine et la destruction de la nature de nous entraîner tous vers l'abîme.

Erwan Blesbois a dit…


La pensée binaire, voilà pourquoi aucune unité ne se fait jamais en démocratie, parce que pour la plupart nous avons par exemple un papa et une maman, qui sont deux êtres différents. C'est une hypothèse d'explication. L'unité ne se fait que par la dictature, mais l'expérience nous montre qu'elle ne tient jamais longtemps. Alors un projet commun est-il possible pour réunir les hommes et éviter les guerres ? Tant qu'il y aura les pour et les contre, aucun consensus n'est possible, et le statu quo continuera qui consiste dans le libéralisme économique, le laisser-faire si cher aux philosophes anglo-saxons et "leur" main invisible. La politique du moindre mal qui finalement risque par la surpopulation et la famine et la destruction de la nature de nous entraîner tous vers l'abîme. Je ne fais pas ici l'apologie de la dictature, puisqu'au fond la notion de dictature est opposée à la logique de la pensée qui est d'être binaire. Je ne fais que souligner une aporie : la démocratie qui nous paraît bonne individuellement peut aussi collectivement nous mener à notre perte. Car la somme des égoïsmes particuliers ne débouche pas sur le bien, à mon sens, n'en déplaise à Adam Smith.

Erwan Blesbois a dit…

Est-ce que tu prends pour toi ce jugement de Mitterrand?

Emmanuel Mousset a dit…

Quand un jugement est vrai, il est valable pour toute personne. Reste à savoir dans quelle catégorie je me situe : bon amateur ou mauvais professionnel ?