vendredi 20 décembre 2013

Hollande pire que Sarkozy !!!



Au nom de quoi fait-on de la politique ? Pas au nom de soi, en son nom propre, à titre personnel mais à titre collectif, au nom d'un groupe, généralement d'un parti, de certaines convictions, lorsqu'on a été mandaté pour cela. On fait de la politique au nom de. Ces réflexions évidentes et élémentaires me viennent à l'esprit en lisant le dernier numéro de Saint-Quent'infos, reçu ce matin dans mon courrier.

Le journal municipal de la Ville de Saint-Quentin contient toujours, comme la loi l'exige, une tribune libre réservée aux groupes politiques, majorité et opposition, siégeant an Conseil municipal. Comme j'aime et que je m'intéresse à la politique, je commence ma lecture par cette page. Cette fois-ci, Anne Zanditenas s'exprime "pour l'opposition" (je cite). Nulle autre précision n'est apportée, et c'est normal : pas besoin de savoir qui est la personne, pourvu qu'on sache ce qu'elle représente, l'opposition à Xavier Bertrand. Et que dit cette opposition, par la bouche d'Anne Zanditenas ? Ceci, entre autres, que je rapporte exactement :

Le gouvernement Hollande, en poursuivant les attaques menées par Sarkozy, sur les retraites, le pouvoir d'achat et en facilitant les licenciements, aggrave la situation. En prolongeant le gel des barèmes, mesure de Sarkozy, il augmente le nombre de familles imposables.
Le gouvernement est au service des grands patrons et des privilégiés. Il n'a pas d'argent pour les services publics mais il trouve des milliards pour satisfaire les exigences des patrons.


Voilà donc ce qu'on peut lire dans un bulletin diffusé dans chaque foyer de Saint-Quentin, à quelques mois des élections municipales. Et à propos de ce scrutin, la tribune libre signée au nom de l'opposition termine ainsi : Les élections municipales et européennes seront une occasion d'affirmer ce point de vue. C'est à dire, tout le monde l'aura compris, de ne surtout pas voter socialiste. C'est ainsi la position proprement scandaleuse d'une opposition conduite pas un chef de file ... socialiste.

Si Anne Zanditenas avait précisé qu'elle appartenait à Lutte ouvrière, je n'aurais pas plus partagé son point de vue, mais je n'aurais pas été offusqué : là, je le suis, au-delà de toute mesure, parce qu'elle fait passer une analyse d'extrême gauche pour celle de toute l'opposition. Combien de Saint-Quentinois vont lire ce texte, ne connaissant pas l'origine politique de sa rédactrice, en étant stupéfait de voir que l'opposition de gauche, menée par un socialiste, considère que Hollande est pire que Sarkozy !!!

Je n'en veux pas à Anne, qui m'est sympathique, sincère dans ses convictions et désintéressée dans son militantisme. Mais j'en veux beaucoup, depuis 2007, et j'en voudrai toujours à ceux des socialistes qui ont conclu ces alliances avec l'extrême gauche, incohérentes politiquement et désastreuses électoralement. Je ne le fais pas par rancune : personnellement, je n'ai rien à y gagner, rien à y perdre non plus, et je n'éprouve aucun sentiment, d'animosité ou d'enthousiasme, en politique. Je le fais par fidélité à un parti, à des idées et à une espérance, celle d'une victoire possible de la gauche à Saint-Quentin.

J'en voudrai toujours à ceux qui, motivés par des raisons que je n'ai pas à expliquer ni à juger, ont compromis cette espérance par des alliances douteuses, non crédibles, irresponsables et démobilisatrices. Aujourd'hui, ils se sont retirés du jeu, n'assumant pas les conséquences de leurs choix, laissant à Michel Garand, qui heureusement n'est pas sur ces orientations-là, le soin de gérer un héritage difficile. Corriger les erreurs commises, rattraper le retard pris, donner une autre image de la gauche, c'est bien sûr possible et je crois que Michel a les capacités d'y parvenir, de nous faire gagner. Mais la tâche ne lui aura pas été facilitée, après toutes ces années de dévoiement, d'égarement et d'absence.

Xavier Bertrand rêve, selon l'expression qu'il a utilisée lors du dernier Conseil municipal, d'une tournay-isation des esprits à gauche, qui empêcherait celle-ci de l'emporter. Non, cette radicalisation est désormais derrière nous, et je crois que la rupture sera manifeste lorsque nous connaîtrons le projet de Michel Garand : sur la vidéo-surveillance (à laquelle Michel n'est pas hostile) comme sur la délégation de service public (à laquelle Olivier Tournay veut systématiquement mettre fin), le projet municipal du parti socialiste rompra, je n'en doute pas parce que Michel Garand l'a publiquement annoncé (dans L'Aisne Nouvelle du 24 juin dernier), avec les positions et les pratiques de l'actuelle opposition. Pour que plus jamais nous ne puissions lire, dans la tribune libre de la gauche locale, que Hollande est pire que Sarkozy !!!

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