dimanche 19 mars 2017

Valls cogne Hamon



Manuel Valls s'en prend violemment à Benoit Hamon, ce matin dans le Journal du Dimanche. Le même jour où le candidat socialiste tient son grand meeting de campagne à Bercy. Un hasard ? Non, il n'y a pas de hasard en politique : Valls ne souhaite pas la victoire de Hamon. C'est son droit, et il a raison. Hollande n'est pas loin de penser comme lui, et beaucoup de socialistes. Il n'y a d'ailleurs même pas à ne pas souhaiter la victoire de quelqu'un qui de toute façon ne peut pas gagner.

J'exagère ? Non, Valls cogne vraiment Hamon. Ce n'est pas une simple critique, comme on en a forcément, y compris à l'égard de ceux qu'on soutient, sachant qu'on ne peut jamais être d'accord avec tout : c'est un réquisitoire, une condamnation. De l'homme : "pureté idéologique", "légataire de la gauche", "cynisme ambiant". Du projet : "on promet tout et son contraire, on fait comme si le monde autour n'existait pas".

Manuel Valls détaille et dénonce : la sortie irresponsable du nucléaire, l'abandon des interdits par la légalisation du cannabis, le dénigrement de la valeur travail, le gonflement de la dette ... Moralité, selon l'ancien Premier ministre : "Faire croire cela, c'est trahir le passé de ma famille politique. C'est surtout livrer la France à ceux qui préparent le pire des avenirs [l'extrême droite]".

Qu'est-ce qui rend Manuel Valls si virulent ? Pendant deux ans, il a dû subir la fronde de Benoit Hamon. Et maintenant, celui-ci, il y a quelques jours, le qualifiait de "traitre". Trop c'est trop. Le moteur de la politique, c'est la rancune, qui débouche sur la vengeance. Il faut s'appeler Macron pour rompre, de façon inédite, avec ce cycle infernal, en espérant que jamais il n'y tombe, qu'il garde pour seule préoccupation le service rendu aux Français. Valls se défend : il revendique au contraire sa fidélité et sa cohérence, qui ne vont pas aux hommes mais aux idées.

A propos de Macron, Valls s'en rapproche lorsqu'il propose, toujours dans le JDD, de "défendre une position centrale, équilibrée, responsable", lorsqu'il demande de "se dépasser, oublier les vieux clivages". On croirait entendre le leader d'En Marche ! Tout ça promet, après l'élection, quand Valls tentera de reprendre le Parti à Hamon, alors que Macron sera à l'Elysée. En attendant, Manuel Valls doit aller au bout de sa démarche : au nom de la fidélité et de la cohérence à ses idées, il ne peut qu'appeler à voter Emmanuel Macron.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Macron a gagné, ce n'est pas la peine d'enfoncer le clou à longueur d'articles sur ce blog. Les circonstances lui ont été très favorables, maintenant c'est plié, passons à autre chose. Je ne sais pas moi, les arbres qui fleurissent et les bourgeons qui apparaissent, un peu de poésie quoi... Mieux vaut être un animal qu'un humain, mieux vaut être un végétal qu'un animal, et mieux vaut encore être un minéral qu'un végétal.

Le futur a dit…

Valls aurait dû assumer et rejoindre Macron avant. Car là il tape juste gratuitement sur le candidat qu'il est sensé soutenir, ça n'apporte rien.

Anonyme a dit…

BAYROU contredit MACRON ; car dit il ; RIEN n'est décidé ou ne sera décidé avant la présidentielle :
<< Législatives : Emmanuel Macron lance un appel à candidatures et refuse tout "accord d'appareil"
Déjà 130 candidats désignés
Désigner les candidats qui représenteront le mouvement les 11 et 18 juin prochains est la mission de la Commission nationale d’investiture, présidée par Jean-Paul Delevoye, l'ex-président du Conseil Economique et Social. Selon nos informations, déjà 13.000 personnes se sont présentées, via le site internet, et espèrent être investies. Pour étudier les candidatures, et éplucher les lettres de motivation, la commission se réunit deux fois par semaine et a déjà travaillé sur quelques 200 circonscriptions. Selon l’entourage du candidat, 130 candidatures ont été arrêtées, mais elles sont susceptibles d’évoluer si besoin. La moitié de ces 130 candidats sont jeunes et ont moins de 35 ans. Emmanuel Macron avait précisé qu'il souhaitait une stricte parité et faire en sorte qu'un candidat sur deux soit issu de la société civile.
Surtout, l’entourage de l'ancien ministre de l'Economie tient à préciser qu’aucune circonscription n’a été réservée et qu’il n’y a pas eu de marchandage (sous-entendu avec le MoDem de François Bayrou). Ses proches expliquent aussi qu'il n’intervient jamais et ne met pas son veto. Une série de noms de candidats sera publié d’ici la fin du mois de mars, pour crédibiliser la démarche entreprise par "En Marche !". >>
Alors cher Monsieur MOUSSET , soyez transparent , qui sont les POSTULANTS - candidats dans l'AISNE ...

Anonyme a dit…

Quoique l'on pense de Hamon, je note que chacun s'accorde à reconnaitre qu'il a fait un excellent discours cet après midi. Un vrai tribun!

yvesgerin a dit…

Pas de convergence Vals macron ,au contraire.

MF a dit…

bon dieu ça faisait du bien d'entendre un VRAI souffle de gauche à Bercy et les jeunes ne s'y sont pas trompés( et moi non plus car à 78 ns il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti ce frisson de gauche me parcourir) ;à côté Macron a déjà l'air d'un vieux politicien bien qu'il essaye de faire "djeune"
Hamon ne sera pas Président c'est une évidence mais un coup de printemps au bon moment ça ne se refuse pas

Emmanuel Mousset a dit…

L'essentiel, c'est que Hamon ne soit pas président. Pour le reste, chacun est libre de se faire plaisir.

Anonyme a dit…

Macron est scolairement un "surdoué", c'est le Mozart de la politique. Je ne pense pas que ce qui vaut pour l'art soit valable pour la politique.

Emmanuel Mousset a dit…

Surdoué, non. Je dirais plutôt : original. Tant mieux d'ailleurs : je n'aime pas les surdoués. Quant à la politique, c'est quand même une forme d'art, à sa façon. Art mineur, bien sûr.

citoyen a dit…

comment ça : l'essentiel est que Hamon ne soit pas président? vous en êtes là? tout sauf Hamon? votre propos demande à être clarifié;merci

Emmanuel Mousset a dit…

"Tout sauf ..." , c'est un réflexe légitime quand quelqu'un peut gagner. Contre Hamon, non, pas la peine, puisqu'il ne peut que perdre.