mardi 28 mars 2017

Mélenchon a raison



J'ai expliqué sur ce blog, dès le début, pourquoi j'étais hostile à un débat entre candidats à la présidentielle avant le premier tour, je n'y reviens pas. Mais trois débats de ce type, bonjour les dégâts ! C'est pourtant ce qu'on nous annonce : après le 20 mars sont prévus le 4 avril et le 20 avril, les deux derniers réunissant les onze candidats. Comme si on avait besoin d'autant ... Rappelons-nous le premier : interminable, confus, ennuyeux. Et ils n'était que cinq ! Imaginez le binz à onze ... Ce n'est plus 3h30 qu'il faudra, mais au moins 6h00 : une folie !

C'est pourquoi Jean-Luc Mélenchon a raison de ne pas participer à la troisième rencontre, qui n'aura lieu que trois jours avant le premier tour : quelle cirque ! La démocratie n'a pas besoin de ça. Au contraire, ce genre de spectacle (car c'est bien ça) dénature la démocratie. Qu'on invite tant qu'on voudra les candidats à la présidentielle, qu'on privilégie les petits candidats, qui n'ont pas les mêmes moyens d'expression que les grands, c'est nécessaire. Mais pourquoi les retrouver tous ensemble en arc de cercle, dans ce qui ressemble visuellement à un jeu télévisé ? Je souhaite qu'Emmanuel Macron lui aussi renonce au moins au débat du 20 avril, qui est un scandale.

Le problème est de fond : c'est celui de la démocratie médiatique. Les débats politiques font de l'audience, le dernier a réalisé un audimat de rêve, onze millions de spectateurs. Quelle émission peut aujourd'hui prétendre à un tel succès ? Les médias abusent donc de ces débats, les transforment en arène, comptent sur les vedettes, cherchent le buzz. La politique a tout à y perdre. Attention : ce n'est pour moi ni une condamnation des médias, ni de la communication, qui sont indispensables à la vie de la démocratie. Mais je regrette une dérive à l'américaine, ou à la Berlusconi, qui fait de la politique un mauvais divertissement, une sorte de reality show

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous confirmez par votre billet ce que les français rejettent depuis déjà longtemps , une situation régie uniquement par la com et un oubli quasi total des réalités politiques ....

E E a dit…

"ce n'est pour moi ni une condamnation des médias, ni de la communication, qui sont indispensables à la vie de la démocratie" ?
Soyez logique avec vous-même : soit vous condamnez soit vous absolvez...
Comme le dit un proverbe : une femme est enceinte ou ne l'est pas, aucune ne pouvant l'être en partie.
Et si vous persistez à dénoncer, vous portez votre ire sur quoi ?
La politique spectaculaire ?
Le spectacle politique ?
Il m'apparaît clairement que depuis des mois, c'est un véritable matraquage audiovisuel que subissent les citoyens.
Ce n'est vraisemblablement pas le meilleur moyen d'en décider à se déplacer pour remplir au jour J le devoir électoral des indécis et des gens peu ou pas politisés.
La loi devrait se mêler d'organiser mieux que cela la campagne.
Par exemple : à partir du moment où les candidats définitivement avalisés par la commission ad-hoc* sont connus, poser exactement la même question à chaque candidat et diffuser les réponses (temps maximum à fixer) selon un ordre tiré au sort ou celui des dépôts de candidatures.
Chaque média ayant tout loisir de poser les questions qu'il souhaite.
Chaque média ayant obligation de diffuser toutes les réponses de chacun.
Terminées ces grands messes réunissant tous les candidats sur un même plateau.
Terminées aussi ces questions qui ne concernent qu'un candidat en particulier.
* Ce devrait être à cette commission d'enquêter sur la situation personnelle (impositions, patrimoine, casier judiciaire, carrière professionnelle...) et de juger si cette situation est compatible avec la candidature ou non.
Et cela pour chaque type d'élection...

Anonyme a dit…

Cessons de discuter, la non-participation de tel ou tel candidat a été immédiatement démentie à la fois par Jean-Luc Mélanchon et par Emmanuel Macron.