mardi 14 mars 2017

Ecoutez la différence



Ecoutez la différence : c'était le slogan de France Inter. Le magazine économique Challenge a eu la bonne idée de comparer, dans son dernier numéro, les programmes de Macron et Fillon : c'est éclairant, la différence est nette, manifeste. Elle porte un démenti à ceux qui, par facilité ou démagogie, tente d'assimiler les deux candidats, en un seul homme, un même projet. La critique politique ne doit pas se faire au détriment de la vérité.

Rappelez-vous 2002. Jean-Pierre Chevènement représentait alors la gauche du Parti socialiste, qu'il avait depuis longtemps quitté, même s'il était redevenu membre du gouvernement. Candidat à la présidentielle, que disait-il de Chirac et de Jospin ? Que c'était "du pareil au même". La chanson n'est pas nouvelle. Résultat : nous avons eu Le Pen au second tour ! Quand comprendra-t-on que cette identification indue ne profite qu'à l'extrême droite ?

Bien sûr, la différence entre Macron et Fillon n'est pas absolue, il est toujours possible de les rapprocher, plus ou moins, sur certains points. Quand on vise le même poste, qu'on dispose des mêmes instruments gouvernementaux, qu'on est confronté à la même situation, qu'on vit dans un même monde, comment n'y aurait-il pas des similitudes ? Mais elles n'effacent pas la différence globale des projets.

Mon souhait le plus cher, c'est que le deuxième tour de l'élection présidentielle se joue entre Emmanuel Macron et François Fillon, un débat entre républicains, sans l'extrême droite, qui n'apporte rien. D'un côté le social progressiste, de l'autre le libéral conservateur : voilà la confrontation que nous attendons. Un choc Le Pen-Macron serait un leurre, car le vrai désaccord n'est pas entre soi-disant patriotes et prétendus mondialistes.

Regardez bien la couverture du magazine (en vignette) : vous avez remarqué ? Un Macron souriant, triomphant, en avant, fixant du regard le lecteur ; un Fillon tristounet, bouche fermée, en retrait, observant en biais Macron, comme s'il semblait l'envier. Une photo qui en dit long ...

9 commentaires:

patriote a dit…

Même si Fillon et Macron ne sont pas Sarkozy et Hollande, n’en représentent-ils pas la continuité ? C’est l’évidence même, et seuls les aveugles ou ceux qui se cachent les yeux ne s’en rendent pas compte !
Fillon et Macron sont l’incarnation la plus pure de ces politiques promues par la majorité des élites de ce pays, et qui échouent depuis des décennies.
Leurs programmes on les connaît déjà, ils en ont donné les premières lignes, c’est celui de Gattaz. Leurs programmes se résument à 5 lettres : M.E.D.E.F.
Tout le reste c’est de l’agitation pour occuper le temps de cerveau disponible des citoyens électeurs.
Le vrai clivage est donc entre citoyens patriotes et oligarques mondialistes, n'en déplaise à Emmanuel Mousset.

Emmanuel Mousset a dit…

Le citoyen patriote, c'est Macron. L'oligarque mondialiste qui va chercher de l'aide chez Poutine, c'est Le Pen.

Philippe a dit…

Le caricaturiste du journal d'Alger a répondu hier à la problèmatique ... du tous les mêmes dans un dessin.
le lien :
http://www.liberte-algerie.com/dilem/dilem-du-13-mars-2017
Il est statistiquement probable, compte tenu de la nature humaine, que ce qui distingue Fillon de Macron est une ancienneté plus longue en incrustation dans le fromage « France ».

patriote a dit…

On ne peut comparer l'oligarchie mondialiste regroupant les pays occidentaux avec l'oligarchie de Poutine. Financièrement l'"oligarchie poutinienne" (élément de propagande occidentale), et le PIB de la Russie ne représentent rien. Vous l'ancien admirateur de Poutine et pour le rapprochement de l'Europe avec la Russie, vous changez d'avis comme de chemises.
Vous employez des termes de propagande pour les gens naïfs, mais qui ne correspondent à aucune réalité, si ce n'est les intérêts du parti de l'argent et du blingbling.

Emmanuel Mousset a dit…

Je suis toujours favorable au rapprochement entre la France et la Russie, mais je refuse votre idéologie, dont on voit trop d'où elle vient.

L P a dit…

Le Pen, mondialiste ? Alors, là vous faîtes très fort et c'est presque du n'importe quoi : justifiez ce terme absolument inapproprié de mondialiste ou alors taisez-vous à jamais !

Emmanuel Mousset a dit…

Elle va chercher ses soutiens et ses références à l'étranger, chez Trump et Poutine. L'extrême droite a toujours trahi la France. Dans les années 40, elle voulait que notre pays intègre la "grande Allemagne". Au XIXème siècle, elle espérait une restauration monarchique en s'appuyant sur les régimes despotiques d'Europe. Je pourrais continuer les exemples ...

Erwan Blesbois a dit…

Tout le monde a toujours trahi la France, la France est par excellence le pays de la guerre civile, des coups bas et de la trahison. Qui est français en France ? On s'y définit d'abord par ses origines : basques, bretonnes, juives, corses, musulmanes, italiennes, polonaises, espagnoles, portugaises, berrichonnes etc., avant de se définir comme français. Cela permet en outre de se dédouaner de toute la culpabilité liée au fait d'être français : croisades, colonialisme, esclavagisme, génocide vendéen, collaboration, idéologie française à la base de l'idéologie nazie etc. On est français quand tout va bien, mais dès qu'une grosse crise pointe le bout de son nez, chacun veut reprendre ses billes et ne veut plus faire preuve d'aucune solidarité, ni assumer un héritage souillé de tant de sang et de crimes. C'est pour cela que Macron préfère botter en touche et parler de "cultures en France", plutôt que de culture française : Macron ne veut pas assumer l'héritage, c'est un microbe comparé à de Gaulle, qu'on se le dise...

L P a dit…

"Je pourrais continuer les exemples"...
Et c'est ça, ces quelques exemples, que vous appelez "mondialiste" ?
Il ne s'agit là que quelques états parmi des centaines sur notre planète...
Si c'est "mondialiste", il s'agit d'un mondialisme ciblé voire plutôt restreint et même restrictif.
Vous parleriez de "puissances étrangères", je n'aurais pas relevé.
Mondialiste, Le Pen, faut quand même pas pousser Mémé, elle tombera bien toute seule dans les orties de l'oubli de l'histoire, comme toutes les puissances d'extrême droite ultraconservatrice.