lundi 6 mars 2017

J'y suis j'y reste



La crise politique que traverse la droite est impressionnante et inattendue. Avec le recul, on constate qu'elle n'est pas si exceptionnelle : tous les grands partis subissent régulièrement ce genre d'épreuve. En politique, il y a deux plaies : la défaite et la division, la seconde entrainant généralement la première. Ce sont des maux endémiques, dont il ne sert à rien de se plaindre, mais qu'il faut traiter et soigner, sachant que le travail est toujours à recommencer. La crise actuelle nous rappelle six règles :

1- Le pouvoir est la réalité première. Celui qui le détient à toutes les cartes en main. Il est difficile à déloger. François Fillon est le maître du jeu. S'il ne veut pas partir, il restera, et nul ne pourra l'évincer.

2- La base est motivée par des réactions identitaires, presque de survie. Hier, au Trocadéro, Fillon a mobilisé beaucoup plus qu'on ne pouvait le penser. Tant qu'il n'y a pas d'autre chef, les troupes suivent le chef. Tout ce qui, de l'extérieur, s'attaque à lui ne fait que le renforcer.

3- Le sommet pense à préserver ses intérêts, c'est-à-dire ses mandats, essentiellement les sièges de députés, qui vont tomber, avec les conséquences de la catastrophe annoncée. Pas d'amis fiables en politique : quand le pouvoir s'éloigne, les soutiens s'éloignent.

4- Le parti n'est pas l'opinion, les adhérents ne sont pas les sympathisants, encore moins les électeurs. Il n'y a pas plus mauvais conseil qu'un militant. Au Trocadéro, leur mobilisation est dans un rapport inverse à celle de l'électorat : plus celui-ci s'affaiblit, plus les militants se tiennent les coudes. L'effet est trompeur.

5- Il n'y a pas de "boulevard" en politique. Fillon croyait avoir le sien après la primaire. Son affaire a tout mis par terre. Le destin est fragile, aléatoire, hasardeux. Ce qui laisse encore une chance à la chance. Qui est à terre se relève plus vite que prévu.

6- Le génie politique, c'est l'art du compromis. Tous les grands l'ont pratiqué et sont sortis d'une crise par le haut. Ici, la droite doit dépasser l'entêtement de Fillon et l'amertume de Juppé. Si elle ne veut pas aller dans le mur, il lui faut trouver une solution. C'est à souhaiter, car une élection présidentielle minée par cette crise de la droite ne profiterait qu'à l'extrême droite.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand vous dites que le sommet pense à préférer ses intérêts vous ne pouvez pas inconsciemment le dire sans penser aux gens en place qui ont lancé Macron comme un produit politique pour assurer leur survie politique, et du système oligarchique dont ils sont des membres éminents, tant Hollande et même Valls leur paraissaient des planches pourries. Les parrains de votre mentor sont d'abord le haut fonctionnaire Jean-Pierre Jouyet, ministre de Sarkozy puis au service de Hollande, l'économiste de cour Jacques Attali. Le premier ayant repéré Macron à Inspection des finances pour lui mettre le pied à l'étrier comme rapporteur de la commission Attali "pour libérer la croissance" en 2008 sous le quinquennat de Sarkozy.Puis l'a fait entrer à la Banque Rotschild où une fusion-acquisition de la branche alimentaire de l'américain Pfizer au suisse Nestlé a fait sa fortune ( 3 millions d'euros ) et lui a donné un impressionnant carnet d'adresses de bien des patrons du CAC 40 d'où ses actuels mécènes depuis son lancement en tant que ministre de l'économie puis de son particule "En Marche" soutenu par toue la presse dont le milliardaire Drahi s'est rendu propriétaire grâce à la vente autorisée par le ministre de l'économie Macron.

Ce dernier est le successeur choisi par le clan des Hollandais contre le parti qui l'a fait président mais a gâché sa présidence par une opposition constante desdits frondeurs notamment. Le clan de Hollande, celui des socialistes néolibéraux et européistes comme la droite attend son heure pour rallier en masse Macron, l'heure de la chute d'Hamon, le candidat investi par les primaires de la "Belle Alliance Populaire" dénommée ainsi par antiphrase. En avant-garde il y a le strausskhanien et maire de Lyon Gérard Collomb et le député parisien Jean-Marie Le Guen.

Philippe a dit…

L'analyse de Anonyme 19H06 correspond à ce que l'on peut savoir de l'environnement fondateur du produit politicien "Macron".
Cette nouvelle structure "en marche" offre des possibilités de promotions financières à ceux qui n'ont jamais pu percer ailleurs.
Il y aura peu d'élus et donc beaucoup de déçus.
Pour les prochaines législatives les rares postes éligibles pour la marque "en marche" ne vont pas être proposés à n'importe quel "marcheur" mais c'est bon de rêver !


albert a dit…

Les hollandais sont en train de faire semblant de découvrir ce que nous savons depuis longtemps, qu'ils sont au centre du complot concocté pour rester à tout prix au pouvoir. Démission de Hollande complètement discrédité, mise en avant d'un faux-nez : Emmanuel Macron, discrédit de Fillon par les moyens les moins avouables, élimination de Hamon en faisant le vide autour de lui.... Bravo, c'est très fort, mais nous ne voulons pas de Hollande, qu'on se le dise!

Anonyme a dit…

@ Albert
Le problème, c’est n’est pas qu’il ait pris ses proches comme assistants parlementaires. À défaut d’être moral, c’est légal. Cela dit, pour quelqu’un qui parle d’être irréprochable, c’est, pour le moins, assez moyen..
Le problème, c’est qu’il s’agit d’emplois FICTIFS, en tout cas pour Pénélope qui a publiquement proclamé, dans un journal anglais il y a quelque années, qu’elle ne s’occupait jamais des affaires de son mari, alors que dans le même temps elle recevait près de 10.000 € mensuels à titre d’assistance parlementaire.
Si vous ne voyez pas le problème, alors on ne peut rien pour vous.
S’il s’accroche comme un bernacle à son rocher, c’est pour avoir une chance d’accéder à l’immunité présidentielle, il ne doit pas ignorer que cette immunité ne s’appliquerait pas à Pénélope et aux enfants. C’est eux qui connaîtraient alors toute la rigueur de la justice. Pour les enfants, comme je pense qu’ils étaient au courant, cela ne me touche pas. En revanche, j’ai une certaine pitié pour Pénélope, parce que je pense qu’elle était assistante parlementaire à l’insu de son plein gré, qu’elle ne savait pas grand chose, sans doute rien.
Alors Fillon, c’est un être ignoble, abject.
Je ne comprends pas que certaines femmes puisse envisager de voter pour lui, je suppose qu’il en existe parmi les quelques 20 % que les sondages lui accordent encore.

contre albert a dit…

@ albert
C’est vrai ça, c’est la faute de tout le monde sauf de ...... Fillon, c’est un complot judéo-maçonnique organisé par la Corée du nord au profit des marxistes extrémistes au gouvernement, c’est évident...
Tout le temps réélu, comme les Balkany qui sont un modèle de probité.
Et puis pour Fillon, la parole donnée c’est quelque chose, c’est pas lui qui le renierait, pas le genre pour se faire élire de baver sur les autres « qui imagine le général De Gaulle mis en examen », c’est pas lui qui l’a dit, les journalistes complices du complot déforment. Pourquoi maintenant ? C’est sûr, Fillon demande la plus haute responsabilité de l’état, se renseigner sur lui, faire la transparence c’est forcément un complot, il serait resté bien tranquille qu’on aurait pas eu besoin de savoir s’il était propre ou pas.
Et enfin je réclame la jurisprudence Fillon, les voleurs de mob seront désormais jugés par la foule, 5000 manifestants et ils sont innocents, de plus ça coûtera moins cher au pays, et Fillon pourra sans peine virer tous les fonctionnaires de la justice qui de fait ne serviront plus a rien. Et puis Fillon partisan du jugement de dieu on en attendait pas moins d’un catho fervent et innocent.

Auguste a dit…

"parce que je pense qu’elle était assistante parlementaire à l’insu de son plein gré, qu’elle ne savait pas grand chose, sans doute rien."
Anonyme de 8h37, cessez de penser, ça ne vous vaut rien.
Ce que vous déclarez "penser" n'est qu'une supposition parmi d'autres tout aussi possibles.
Vous avez le droit de croire ce que vous supposez, n'aspergez pas le monde de vos montages intellectuels, laissez les "vrais" journalistes investiguer et laissez les juges aidés de la police enquêter.
Et la justice passera.

Philippe a dit…

À Auguste
Nous sommes entrés, à l'insu de notre plein gré, dans une période politique glauque.
Je serais curieux d'avoir les grilles de lecture me permettant de distinguer les "vrais" juges, les "vrais" journalistes …. des autres les faux, c’est à dire les propagandistes bénévoles ou plus souvent les mercenaires des options politiques marchandes.
Chez les politiques c’est sans doute encore plus glauque.
Les uns vendent leur carnet d’adresses, les autres leur influence, ces deux là on en parle peu … comme c’est bizarre etc.
Les emplois de maman ou du fiston c’est plus vendeur/marchand et cà permet de ne pas évoquer les turpitudes plus sérieuses citées ci-dessus ………. bof !
On essaye de changer le Monde après beaucoup d’autres ?

citoyen a dit…

on va essayer de la replacer celle-la de Churchill,c'est le bon moment il me semble
"«La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres"

Pour le reste il parait impératif de passer à une 6e république: la constitution de 1958 faite sur mesure pour Mongénéral est devenue obsolète,ça se dit dans tous les partis mais personne n'ose se lancer dans la bataille sauf de temps en temps par petites touches votées par le Congrès:et la plus belle "arnaque" tient dans cet article 20 de la Constitution(1er alinea)

"Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation."

ce qui tendrait à faire croire que c'est bien le gouvernement qui décide de tout

sauf que, il y a, avant ,l'article 8 :

« Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. »

si bien que dans les faits on est bien dans un régime présidentiel qui ne veut pas dire son nom; il est urgent de clarifier et pourquoi pas supprimer le poste de 1er ministre puisque' il ne tient sa légitimité que du Président élu lui- et pas nommé- au suffrage universel

Je sais que je n'apporte rien de nouveau qui n'ait été déjà exposé mais une petite piqûre de rappel en des temps douloureux àa peut être utile

PS j' ai voté pour la 1ere fois en 1960 ( la majorité était à 21 ans...)

Auguste a dit…

Les "vrais" journalistes ne nous proposent que les fruits de leurs recherches.
Les autres commentent.
C'est ma façon de les distinguer...