mercredi 31 juillet 2013

Si j'étais de droite



L'été, c'est le temps des jeux, qu'on fait sur la plage. Je n'aime pas le sable, mais je joue. Aujourd'hui, je me suis demandé qui la droite saint-quentinoise se donnera comme tête de liste aux élections municipales, si Xavier Bertrand renonce, en vertu de la prochaine loi contre le cumul des mandats ? C'est un jeu comme un autre, instructif, et qui fait réfléchir.

Pierre André, dans un récent entretien au Courrier picard, avait indiqué quelques pistes : une femme, la quarantaine, pas forcément UMP. Mine de rien, c'est assez restrictif. Une tête de liste ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval ! Et puis, il n'y a pas de droit à l'erreur, il faut dénicher la perle rare, le bon candidat, le champion de son camp. Première condition, il me semble : quelqu'un de connu. Et je ne vois pas comment faire autrement que d'aller puiser parmi les élus actuels, que leur mandat, depuis dix-huit ans d'exercice, a largement fait connaître auprès de la population.

Je n'imagine pas un seul instant la droite se donner un anonyme. Elle renouvellera son équipe, c'est certain, et en profondeur. Mais pas la tête. Je ne crois pas non plus, malgré le souhait de Pierre André, qu'elle retiendra nécessairement une femme . Un instant, en réfléchissant aux trois critères avancés par l'ancien maire, j'ai pensé à quelqu'un qui correspondait assez bien : Cécile Jaffary, gérante de la librairie Cognet, qui a le mérite d'être connue sans être élue. Elle a du chien, de l'énergie, et je crois qu'elle peut mordre quand il le faut, qualité indispensable en politique. Mais, tout compte fait, non, je ne pense pas que ce sera elle. On ne s'improvise pas brusquement leader politique.

J'en reste à ma première intuition : partir de la liste des actuels conseillers municipaux, les adjoints au maire. Chez les hommes, Christian Huguet ferait un bon successeur à Xavier Bertrand : il a l'allure, le verbe mais pas l'âge. Alexis Grandin est dans la même situation, atteint par la limite d'âge, mais en sens inverse : un peu trop vert. Alain Gibout ? Populaire, très présent (c'est un pléonasme), beau profil "société civile", mais pas assez politique. Stéphane Lepoudère ? Non, pas assez UMP, quoique fortement bertrandiste. Freddy Grzeziczak ? Il en rêve, mais c'est un grand enfant qu'il faut laisser à ses rêves. René Huel ne renouvellera pas son mandat. J'ai fait le tour des hommes, je ne vois pas le candidat.

Chez les femmes, Monique Ryo serait la tête de liste la plus logique : quand le n°1 est empêché, on prend le n°2. La politique gagne à ce genre de logique élémentaire, qui fait taire les contestations et les rivalités. Mais il y a un problème : Monique est centriste, tendance Borloo. Xavier Bertrand laissera le siège à quelqu'un de l'UMP, dûment carté, j'en suis quasi certain. Il est trop politique pour laisser son bureau à une personne qui n'appartient pas à son parti. Agnès Potel est trop effacée ; je ne la vois pas dans un combat. Colette Blériot a de l'obstination, du galon et un sourire dont il faut se méfier. De là à en faire une guerrière, il y a quand même de la marge. Françoise Jacob ? Non, ce n'est pas son truc. Sylvie Robert est un bon second, mais pas un premier de liste. Vous voyez, on fait vite le tour, à mon petit jeu de l'été.

Mais il manque bien sûr quelqu'un, que j'ai omis volontairement. Pas pour faire un petit effet, mais parce que j'ai gardé le meilleur, en l'occurrence la meilleure, pour la fin, comme le dessert termine le repas. Celle-là, qui sera selon moi tête de liste si Xavier Bertrand ne l'est pas, ce sera ... (roulements de tambours) Marie-Laurence Maître ! Pour plusieurs raisons : d'abord, gages de fidélité, c'est une UMP pur jus et une fan de XB. Ensuite, elle a les compétences et l'expérience, étant chargée de l'administration générale et du personnel. En conseil municipal, lorsqu'elle intervient, la voix est claire, pleine d'assurance. Elle ne se laisse pas facilement démontée par une question, elle a la capacité d'argumenter. Enfin, Marie-Laurence Maître a une vraie présence, un bon contact avec les gens : des yeux lumineux qui vous fixent longuement, un visage attentif, une allure agréable derrière laquelle on sent de l'autorité.

Ce sera elle, je vous dis ! Et puis, pour moi qui m'intéresse un peu à la psychanalyse, Marie-Laurence a un nom prédestiné ... Faites une petite expérience : quand vous la rencontrerez, saluez-là d'un "bonjour madame le maire", vous verrez bien. Mais mon petit jeu de l'été part d'un postulat qui conditionne mon choix : si j'étais de droite ... Or, je suis de gauche : mon raisonnement peut donc complètement capoter.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais vous ètes de droite, puisque vous approuvez la politique non socialiste et anti-sociale de françois hollande !!

Emmanuel Mousset a dit…

Et je suppose que vous êtes de gauche, membre de l'UMP et défenseur de la politique sociale de Nicolas Sarkozy. Vu comme ça, évidemment ...

Anonyme a dit…

Pascale Gruny répond à tous les critères + l'expérience parlementaire ; elle pourrait faire un très bon maire je pense.

Emmanuel Mousset a dit…

Mon raisonnement s'est volontairement limité au cercle des adjoints, pour ne pas rallonger la liste. Mais vous avez raison : Pascale Gruny ferait un très bon maire de droite.

Anonyme a dit…

Un maire n'est ni de droite, ni de gauche, il sert les intérêts de sa ville.
Il faut être de gauche pour faire passer son idéologie et son sectarisme avant l'intérêt de ses concitoyens.

Emmanuel Mousset a dit…

Pas d'hypocrisie : un maire qui appartient à l'UMP est un maire de droite, et ça n'empêche pas qu'il défende les intérêts de sa ville. Le sectarisme est de votre côté : vous pensez qu'adhérer à un parti est contradictoire avec la défense de l'intérêt général (d'ailleurs, le raisonnement vaut aussi au plan national). Je pense que non. Quant à l'idéologie, ce n'est pas un gros mot : c'est ce qui structure une pensée et qui donne des idées.

Anonyme a dit…

Effectivement ML a une stature internationale que les deux précédents maires n'avaient pas ... Et en plus elle connait parfaitement le tissu économique et social et a des relais dans tous les compartiments du jeu politique local ...

Emmanuel Mousset a dit…

Là, vous forcez peut-être un peu la comparaison ...

Anonyme a dit…

En général, c'est au nom de l'idéologie qu'on sacrifie les peuples et qu'on fait des millions de morts.

L'idéologie peut avoir son utilité, mais elle a aussi quelques limites quand elle est déconnectée des réalités du terrain.

Emmanuel Mousset a dit…

Les millions de morts, c'est la haine, la folie, le profit des hommes. L'idéologie n'est qu'un prétexte. Hitler et Staline n'avaient pas besoin d'idéologie pour opprimer et pour massacrer. En général, les idéologies restent bien sagement dans les livres.