mardi 2 juillet 2013

Problèmes récurrents



Dans sa rubrique "Sous la plume de Maurice", le Courrier picard d'aujourd'hui revient sur deux problèmes récurrents de la section socialiste : la faiblesse et l'isolement. C'est très ancien : dès mon arrivée à Saint-Quentin il y a quinze ans, j'ai été surpris par le peu d'adhérents, alors même que nous avions une députée. La raison ne tient pas à nos candidats, mais aux constantes divisions qui ont régulièrement saigné le parti. En 1995, il y a eu des dizaines d'exclusions, les socialistes étant présents sur deux listes différentes. En 2001, Odette Grzegrzulka avait choisi de ne retenir sur sa liste que ses partisans. En 2008, c'est exclusivement l'aile gauche du parti qui a constitué la liste. A chaque fois, nous pâtissons de la division.

Cette fois-ci, avec Michel Garand, il y a rassemblement. Mais ce n'est pas en quelques semaines, ce n'est pas le temps d'un scrutin qu'on peut effacer plusieurs décennies de luttes internes, sourdes ou ouvertes. Le faible nombre d'adhérents s'en ressent, forcément. La petite participation au scrutin de désignation s'explique de plusieurs façons :

1- Le sentiment que le sort de l'élection était fixé d'avance a sans doute démobilisé. De fait, Michel ayant été choisi au préalable par les sections et la fédération, le résultat était connu, même si une surprise n'était pas à exclure. J'ai remarqué que la participation est d'autant plus forte que l'issue est incertaine, chaque candidat prenant soin de mobiliser en sa faveur. Là, ce n'était pas le cas, il n'y avait pas besoin.

2- Les deux candidats, Michel et moi, partageant la même sensibilité, il n'y avait pas d'enjeu politique. A quoi bon voter pour l'un ou pour l'autre puisqu'ils partagent les mêmes idées, ont dû se dire certains adhérents, et du coup rester à la maison.

3- Les déclarations de Michel Garand dans L'Aisne Nouvelle, très critiques envers l'actuelle opposition, n'ont pas dû réjouir l'aile gauche, son allié de fraîche date. Certains de ses membres ont peut-être préféré voter avec leurs pieds !

Mais qui se souvient du nombre de votants la dernière fois, en 2008 ? 46, exactement le même nombre qu'aujourd'hui ! La répartition était certes différente : 21 voix en faveur de l'unique candidat, Jean-Pierre Lançon, et 25 abstentions. Quoi qu'il en soit, pour le scrutin de jeudi dernier, le résultat est là, flagrant, incontestable : ma lourde défaite et la nette victoire de Michel.

En matière de communication, il aurait mieux valu ne pas rendre publics les résultats. Après tout, il s'agit d'une désignation strictement interne. Mais comme la presse avait été conviée au dépouillement, les chiffres étaient forcément connus. Et puis, la forte médiatisation qui a précédé rendait difficile la discrétion. Le plus ballot, c'était la demi-mesure : annoncer les pourcentages et pas les quantités ! Ce faisant, on donnait l'impression de vouloir cacher quelque chose, d'être un peu honteux des résultats. Et la presse l'a bien perçu ainsi.

Comment remédier à cette faiblesse presque congénitale du parti socialiste saint-quentinois ? J'aurai quelques propositions à faire, lorsque l'élection du secrétaire de section sera rejouée, "après les municipales" avait déclaré à L'Aisne Nouvelle Jacques Héry, secrétaire fédéral chargé des élections. En attendant, il y a la présente campagne, et un autre problème d'image, de communication qui se pose, très ancien lui aussi : celui de l'isolement.

J'entends encore Odette se plaindre qu'elle était seule dans les cérémonies officielles, alors que la droite formait un pack. Je revois Jean-Louis Cabanes et Martine Bonvicini, parcourant comme des âmes en peine les allées d'un vernissage, d'une exposition, d'un salon tandis que les élus de la majorité se déplaçaient en bande compacte. C'est pourquoi je ne suis pas surpris du coup de plume de Maurice dans le Courrier picard, notant que Michel Garand "apparaissait bien seul" pour sa première sortie officielle de candidat, dimanche dernier, lors du concert de jazz aux Champs-Elysées.

Comme pour la faiblesse de nos effectifs, l'isolement public de nos élus et candidats s'explique (l'actuelle opposition a réglé à sa façon le problème, en ne participant pas aux manifestations publiques) : à droite, Xavier Bertrand ne vient jamais seul, est toujours accompagné ou très entouré. Mais c'est parce que ses supporteurs, conseillers municipaux et adjoints, sont facilement identifiables, très connus de la population, présents régulièrement dans la presse. A gauche, nous ne disposons pas d'une telle réserve qui permette de nous faire reconnaître, de montrer qu'on forme un collectif.

Le premier problème, la faiblesse des effectifs, ne se réglera que dans la durée, avec le temps et les efforts. Le deuxième problème peut rapidement être solutionné : il y a dans la section des visages connus, des camarades titrés et mandatés qui peuvent former autour de Michel une dream team repérable. Anne Ferreira, vice-présidente du Conseil régional de Picardie, Carole Berlemont, conseillère municipale, les deux secrétaires de section Jacques Héry et Jean-Pierre Lançon, le n°2 de la fédération socialiste de l'Aisne Stéphane Andurand, tous "cadres" qui ont porté Michel Garand là où il est là et qui constituent en quelque sorte sa garde rapprochée. Dans les prochains jours et semaines, plusieurs occasions seront données pour montrer aux Saint-Quentinois que Michel Garand ne voyage pas en solitaire mais joue collectif : la fête des libertés, l'inauguration des plages et les multiples manifestations estivales qui réunissent de nombreux Saint-Quentinois. Les problèmes ont beau être récurrents, ils ne sont pas fatals.

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