dimanche 28 juillet 2013

Que sont-ils devenus ?



Que sont-ils devenus ? C'est le titre de la rubrique du Courrier picard consacrée aux personnalités saint-quentinoises qui ont quitté la une de l'actualité. Aujourd'hui, c'était Daniel Le Meur. Quand on dit monsieur le député-maire, tout le monde pense à Xavier Bertrand, comme avant au sénateur-maire Pierre André, tous les deux à l'UMP. Mais qui oserait croire qu'il n'y a pas si longtemps (qu'est-ce que c'est, en politique, 20 ou 25 ans ?), député-maire qualifiait un membre du parti communiste ? Qui oserait imaginer que cet homme, Daniel Le Meur, a été élu cinq fois député, deux fois maire dans une circonscription et une ville qui semblent aujourd'hui acquise à la droite ? Et pourtant, cela a eu lieu, cela a existé.

Ce qui retient aussi mon attention dans l'article d'Alice Meunier, ce qui me surprend, c'est l'âge auquel Daniel Le Meur a accédé aux responsabilités politiques, à des mandats importants : tête de liste à 31 ans, député à 34 ans, maire à 38 ans ! Il cesse toute activité alors qu'il est encore relativement jeune, 56 ans. De ce départ d'une figure historique, le parti communiste ne se remettra pas, mais l'ensemble de la gauche non plus, ne parvenant pas jusqu'à présent à combler le vide, à occuper le poste vacant, à se donner un nouveau leader (c'est-à-dire un nouveau vainqueur, un nouveau champion). De l'article, je retiens aussi cette photo en noir et blanc : même en politique, le temps passe ...

Me laissant aller à une forme de mélancolie et à un retour sur le passé, je me suis moi aussi posé la question, à propos de camarades qui ont occupé des postes de premier plan et dont aujourd'hui les noms eux-mêmes ne disent parfois plus rien du tout : que sont-ils devenus ?

Qu'est devenue Françoise Mado ? En 1997, elle était secrétaire de section, ambitionnait d'être la candidate socialiste aux élections législatives, avant qu'il ne soit fait appel à Odette Grzegrzulka.

Qu'est devenu Philippe Maillot ? Il était lui aussi secrétaire de section, en 2003. Je crois qu'il est parti en Nouvelle-Calédonie.

Qu'est devenue Martine Bonvicini ? Proche d'Odette, conseillère municipale d'opposition de 2001 à 2008, elle accompagnait l'ancienne députée dans les événements locaux, intervenait avec virulence pendant les séances du conseil municipal. J'ai entendu dire qu'elle vivait maintenant dans le nord.

Qu'est devenu Jean-Louis Cabanes ? C'était le bras droit d'Odette Grzegrzulka, le numéro 2 sur la liste de 2001. Il est devenu par la suite secrétaire de section. L'Aisne Nouvelle l'a retrouvé, il y a six ou sept mois je crois, dans le midi, à nouveau secrétaire de section, puis candidat dissident aux législatives, exclu du parti. Quelle histoire !

Last but not least, qu'est devenue Odette Grzegrzulka ? Députée de 1997 à 2002, elle aurait pu prétendre succéder à Daniel Le Meur en tant que chef de la gauche locale. Ca n'a pas marché. La rumeur disait qu'elle avait rejoint les écolos de Corinne Lepage. Mais vous savez ce que je pense de la rumeur ...

Et puis, il y a ceux qui sont toujours là, qu'on voit de temps en temps dans les rues de Saint-Quentin, qui ont marqué leur époque et dont on a envie de se demander : que sont-ils devenus politiquement ? Je pense à Maurice Vatin, ancien conseiller régional, à Denis Lefèvre, ancien président du district (l'agglomération aujourd'hui), à Gérard Bécu, ancien secrétaire de section, de 1997 à 1999 (les deux premiers ont été exclus du PS en 2008).

La mélancolie ne produit que de la mélancolie. J'ai l'impression d'assister à un long cortège de fantômes qui disparaissent peu à peu dans la nuit (ok, l'image est un peu forcée, mais j'exprime ce que je ressens). Je me dis qu'un jour ou l'autre, Alice Meunier ou un collègue à elle se posera de nouveau la question : qu'est-il devenu ? à propos de ... moi-même ! C'est effrayant. Est-ce que j'ai l'âge de devenir un fantôme ? Est-ce que la vie me condamne à cette mort (politique) ? Je ne sais pas, je sais seulement que ces questions font réfléchir ... et font peur.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

l engagement politique est comme l'engagement associatif.
on arrive on prend des responsabilités et puis on passe la main quand on sent qu on a accompli sa mission.
il est bon que les tetes changent regulierement car les idées évoluent, on fini par se repeter ou manquer de dynamisme et il faut aussi laisser la place aux jeunes qui arrivent.
Quand on refusent de partir c est souvent pour satisfaire des ambitions purement personnel, se prouver à soi meme qu on peu encore parvenir plus loin, c'est rarement dans le soucis de l'interet du groupe auquel on appartient.
il faut savoir passer la main
et partir au bon moment, d ou l'interet du temps des vacances pour se découvrir de nouvelles passions et s'initier à autres choses.
quand aux idées politiques il n y a pas besoin d'un mandat pour les defendre.

Emmanuel Mousset a dit…

Non, je ne mettrais pas sur le même plan l'associatif et le politique : celui-ci a besoin de la durée pour réussir. Et les idées politiques ne s'appliquent que si on accède à des responsabilités. Sinon, c'est du débat d'idées, précieux et honorable, influent certes, mais pas directement politique.