mardi 30 juillet 2013

L'été d'Hitler



Pendant l'été, de quoi nous parlent les magazines ? D'immobilier, de franc-maçonnerie ou de New-York. Cette année, ils ont choisi Adolf Hitler (voir vignette), qui n'est pas spécialement un sujet de plage. Pourtant, ces deux numéros sont intéressants. Le Fig-mag a retrouvé les dernières lettres du dictateur (les archives ont encore beaucoup à dire !). C'est fascinant : alors que tout est perdu, que le Reich est mort, les dignitaires nazis se disputent un pouvoir qui n'existe plus. Goering cherche à succéder à Hitler, Himmler prend contact avec les Alliés, Borman soutient le Führer qui jusqu'au bout s'accroche et élimine. La folie, le mystère sont là, pas dans le génocide, hélas préparé par plusieurs siècles d'antisémitisme touchant tous les milieux.

Le Nouvel Obs est revenu sur le personnage Hitler. Rien de bien nouveau, mais un mystère là aussi : comment Hitler a-t-il pu devenir Hitler ? C'est un raté, un marginal, sans culture ni intelligence, affectivement pauvre. Pendant la première guerre mondiale, il n'a qu'un rôle subalterne, sans gloire. Ni idéologue, ni héros, Hitler est un concentré de médiocrité, y compris au pouvoir : il commet des erreurs stratégiques énormes qui le conduisent à la défaite, beaucoup plus que les Alliés. Qu'est-ce que cet homme avait pour lui pour que tout un peuple le suive aveuglément ? Une seule chose : ses talents d'orateur, gueulard hystérique dont s'est moqué Charlie Chaplin, mais qui a fait effet sur les Allemands.

Il est bon aussi de revenir sur sa prise de pouvoir, qui n'est pas forcément ce qu'on croit. Son parti obtient 2,6% en 1928 et ... 37,4% en 1932. Mais c'est pour refluer quelques mois plus tard. Ce qui permet à Hitler de gagner, ce n'est pas la force (son putsch a raté) ni le vote (il est minoritaire au Parlement), mais la droite traditionnelle, qui s'allie avec lui et le désigne comme leader, croyant ainsi le neutraliser : six mois après, c'est la dictature absolue !

Adolf Hitler ne m'intéresse pas pour des raisons historiques, mais parce qu'il nous apprend sur ce qu'est la politique. D'abord, cette lutte pour le pouvoir jusqu'à l'absurde, dans les ruines de Berlin. Comme si le moteur de la politique n'était que celui-là, quoi qu'il se passe autour. N'est-ce pas ce que nous constatons parfois encore aujourd'hui ? Ensuite, il y a ce paradoxe du charisme : comment un individu falot et fanatique, dont personne ne voudrait pour ami, exerce-t-il sa séduction sur des millions de personnes ? Ce mystère se vérifie encore de nos jours, à petite échelle, et moins tragiquement. L'activité politique est décidément passionnante, consternante et inquiétante.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Que diront nous aux coréens du Nord quand un jour ils sortiront de leur terrible dictature ? et qu on fera semblant de decouvrir les massacres, les camps,... les crimes contre l'humanité. ?
on a abandonné ce peuple à son sort, c est une honte.
Des décennies d'une dictature digne du reve d hitler.

Anonyme a dit…

Ne jamais confondre barbarie et politique, mais aussi ne jamais confondre crapulerie et politique ...