jeudi 22 septembre 2016

L'histoire se répète



Nicolas Sarkozy s'est rendu à Calais. Mais pas chez les migrants. Le problème est pourtant dans cette fameuse "jungle". Quelle solution a-t-il proposé ? Aucune de concrète et d'immédiate. Le candidat à la primaire de la droite demande la fermeture des frontières. Mais il n'y a plus de frontières ! Et quand il y en avait, ça n'empêchait pas les réfugiés de passer. De toute façon, même si la clôture était possible, le problème de ceux qui sont déjà là, à Calais, ne serait pas réglé. Et quel problème ? Si la France n'arrive pas à trouver de solution pour seulement quelques milliers de personnes en transit, c'est qu'elle n'est plus la France.

Le gouvernement a mis en place la seule solution raisonnable, juste et réalisable : la fin de ce camp de la honte, la répartition provisoire des migrants sur l'ensemble du territoire. Les élus locaux ne sont pas contents ? C'est normal, tout le monde ne peut pas être courageux. Ils se plaignent de n'être pas consultés ? Mais que croient-ils ! Ce ne sont pas des petits roitelets qui seraient maîtres et seigneurs dans leur commune. Il y a dans la République un Etat et une administration qui sont souverains sur toute parcelle du territoire. Il est logique que la répartition des migrants sur le territoire soit décidée sous l'autorité indiscutable des préfets.

Xavier Bertrand s'est distingué de la position de Nicolas Sarkozy et surtout de Laurent Wauquiez, qui a carrément lancé une pétition pour refuser l'accueil des migrants, des "mini-jungles", dit-il, pour faire peur. Le président de région a comparé cette initiative aux idées du Front national ! Je me réjouis de son évolution sur ce dossier. Au début de la crise des migrants, celui qui était alors maire de Saint-Quentin refusait leur accueil dans sa ville, faute de moyens pour les recevoir et à cause d'une situation sociale déjà difficile. Mais Jean-Jacques Thomas à Hirson, dans un contexte local encore plus difficile, a hébergé quelques familles. J'aurais aimé qu'il en soit de même à Saint-Quentin. Peut-être que le nouveau maire, Frédérique Macarez, prendra cette décision ...

En août 1937, Château-Thierry a accepté 280 réfugiés espagnols. 80 autres ont été répartis entre Soissons, Laon et Saint-Quentin-Gauchy (source : "Le Grand Echo", journal de l'époque, consultable sur microfilm à la bibliothèque municipale). L'histoire se répète, avec ceux qui sont à la hauteur des événements et ceux qui n'y sont pas.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Une fois plus comparaison n'est pas raison. Les réfugiés espagnols de 1937 étaient des réfugiés politiques à une guerre civile atroce perdue par les Républicains espagnols. Actuellement ce n'est pas le cas puisque vous employez le terme de migrants. Il s'agit de gens qui veulent passer en Angleterre et contrairement à ce que vous affirmez le gouvernement bousculé par situation qui s'aggrave depuis 2012 a pris une demie-mesure provisoire qui, en réalité, sera durable sans l'accord des intéressés. D'autant plus que vous savez bien que des dizaines de milliers encore attendent en Grèce ou Turquie dans des camps dans ces pays, en Italie par la Méditerranée.

L'an dernier Madame Merkel, une fois de plus, a pris la décision unilatérale pour son pays d'ouvrir les frontières en accueillant un million de réfugiés et migrants et en sommant les autres pays d'en faire autant. A présent elle paie le prix politique d'une décision irréfléchie mais pour compenser une démographie déclinante et avoir une main d'oeuvre manquante à bon marché selon les voeux du patronat allemand. L'avenir peut lui donner raison au point de vue strict des intérêts de son pays si le flot de migrants cesse ce qui n'est pas sûr du tout.


La droite est aussi responsable de la honte actuelle qu'est Calais par deux fois. La première en détruisant Sangatte en 2002 qui régulait la situation puis par la faute de Nicolas Sarkozy en 2003 alors ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac a signé le traité du Touquet qui fait de Calais la ville-frontière du Royaume-uni non signataire des accords de Schengen. Ce qui est inacceptable, dès lors dénoncer ce traité aurait le mérite de mettre au pied du mur le gouvernement anglais pour qu'il prenne sa part des migrants. Je doute fort que votre gouvernement pas plus que celui de la droite qui va lui succéder en 2017 n'aura cette audace.
Je vous invite à lire ce petit livre de Régis Debray "Eloge des frontières".

Philippe a dit…

Les étrangers européens qui depuis le début de l'industrialisation sont venus en France n'ont jamais été accueillis à bras ouverts par les migrants plus anciens déjà installés ou par les citoyens.
Il y eu des agitations xénophobes de ci de là, dans le sud anti italiennes, dans le pas de calais anti belges.
Concernant les espagnols fuyant Franco l’accueil est très varié et loin d’être idyllique en général.
Beaucoup craignaient « les hordes rouges »
http://www.histoire-immigration.fr/des-dossiers-thematiques-sur-l-histoire-de-l-immigration/la-retirada-ou-l-exil-republicain-espagnol-d-apres-guerre
Actuellement sont craintes non plus « les hordes rouges » mais « les hordes musulmanes ».
D’autant plus que nos gouvernements ont de lourdes responsabilités dans les guerres qui sévissent dans certains des pays d’origine au Machrek (Irak, Syrie) depuis le début des années 90, et au Maghreb (Lybie) depuis 2011.
Il peut logiquement, par effet boomerang, exister dans ces populations du ressentiment, qui être lui-même utilisé idéologiquement par le Califat ou d’autres structures extrémistes contre les populations européennes.
Les pays du Golfe, pourtant de même religion, semblent peu accueillants malgré leurs immenses fortunes. Par contre la Turquie en accueille beaucoup et le Liban, lui, énormément par rapport à sa population.
Bref on est pas dans …..
Quant à la population de calais depuis la fermeture de Sangatte en 2002 !!!!! tout le monde s’en fout, des chauffeurs de camions qui sont très nombreux pas un mot, c’est vrai que des humbles…. Bof ...
Je voudrais bien voir les bonnes âmes obligées de passer sur la rocade pour gagner sa vie, protégées par le pare-brise, la peur au ventre chaque semaine, peur mélangée à la fois d’écraser un pauvre diable et d’être violemment agressé !

Emmanuel Mousset a dit…

1- J'applaudis Merkel et je ne lirai pas Debray.

2- Dans ses mémoires, Bunuel dit que les immigrés espagnols se faisaient casser la gueule au cri d' "à bas les métèques" lorsqu'ils étaient sur les terrasses des cafés, à Paris, dans les années 30.

Anonyme a dit…

Votre refus de lire Régis Debray est un signe supplémentaire de votre conformisme et paresse intellectuelle; Applaudir Merkel qui défend si bien et d'abord les intérêts de l'Allemagne, ce en quoi elle a raison, est le signe de votre servilité.

Emmanuel Mousset a dit…

Je suppose que mes lectures et mes engagements sont pour vous, à chaque fois, des signes de paresse et de servilité, alors que vos lectures et vos engagements sont infailliblement des signes de courage et de liberté. Je ne sais pas si vous le faites exprès, mais c'est assez drôle.

Anonyme a dit…

Vos lectures, vous n'en parlez guère. Vos blogs concernent souvent des querelles politiciennes sans grande envergure comme accorder de l'importance aux déclarations de Sarkozy dont on sait qu'il dit n'importe quoi pourvu que cela fasse "le buzz" pendant 48 Heures. Parlez-nous donc de vos lectures.
J'aimerais bien que vous me fournissiez l'occasion de ne pas vous adresser toujours les mêmes reproches. Vous avez choisi d'être pour l'Europe et la mondialisation néolibérales alors que vous vous prétendez social-démocrate, pas moi! Vos choix conduisent depuis 30 ans comme partout dans le monde développé à la régression économique et sociale. Vous ne manifestez guère d'empathie pour ses victimes, votre parti aussi. Il est vrai, comme le disait le regretté Président Edgard Faure, qu'avec vous comme avec les élèves il faut faire preuve de beaucoup de psittacisme.

Emmanuel Mousset a dit…

Mes lectures ne regardent que moi. Je peux seulement vous dire qu'Edgar Faure ne fait pas partie de mes maîtres à penser.

Anonyme a dit…

Autant dire que vous n'en avez guère de lectures étant donné vos occupations professionnelles, vos responsabilités associatives et la tenue de ce blog.
Rassurez-vous Edgard Faure, n'est pas mon maitre à penser! Je serais plutôt de la tendance "Ni dieu, ni maître" mais il n'a plu de le citer pour mettre en évidence la nécessité de se répéter pour essayer de vous faire sortir du politiquement correct, de la pensée dominante.

Emmanuel Mousset a dit…

Vous nous faites un drôle d'anarchiste !