lundi 26 septembre 2016
En tant que socialiste ...
Quand on est électeur et militant socialiste, a-t-on le droit de vouloir une opposition socialiste beaucoup plus socialiste ? Oui, je le crois. Je pense même que c'est un devoir. C'est en tout cas la réflexion qui m'est venue à l'esprit, en assistant ce soir au conseil municipal, le premier de l'année scolaire, la rentrée politique à Saint-Quentin, en quelque sorte. Mais que de déceptions, du côté qui est le mien !
En tant que socialiste, j'aurais aimé que l'opposition socialiste explique et prenne la défense d'une des plus grandes lois du quinquennat de François Hollande, la loi NOTRe, qui poursuit cette décentralisation qui est un objectif si cher aux socialistes. Au lieu de cela, nous avons eu une querelle technique incompréhensible entre mutualisation selon les uns et démutualisation selon les autres (des pouvoirs de la Ville et de l'Agglomération). J'aurais aimé que l'opposition socialiste réponde à l'accusation de l'élu communiste, qui prétend que la loi NOTRe transforme les Municipalités en "coquille vide", réduit la fonction des maires à "couper des rubans et déposer des fleurs". Oui, j'aurais aimé qu'un élu socialiste se lève pour dénoncer ces contre-vérités.
En tant que socialiste, j'aurais aimé que l'opposition socialiste réagisse au rapport 2010-2015 de la Chambre régionale des comptes sur l'état de notre ville, au lieu de laisser ce soin au PCF et au FN. Il y avait pourtant de quoi dire, donner son avis, tracer des perspectives.
En tant que socialiste, j'aurais aimé qu'un élu de ce Parti n'en rajoute pas dans la phobie sécuritaire, en interrogeant le maire sur la "sécurisation" (sic) de la prochaine Fête des voisins. Comme s'il n'était pas évident que les services municipaux allaient faire au mieux en la matière, sans qu'on ait besoin de leur demander ! Ce qui ne manquait pas de sel, c'est que la réaction est venue d'un élu de droite qui a au contraire déploré que "les mesures de sécurité empoisonnent la vie de nos concitoyens" (à propos de la récente braderie).
En tant que socialiste, j'aurais aimé que l'opposition socialiste s'indigne des propos de l'élue FN, qui a violemment attaqué un "réseau socialiste" ( de médiateurs sociaux), "complaisant avec les délinquants". Comment des conseillers municipaux socialistes peuvent-ils se laisser ainsi insulter ? J'avoue que c'est incompréhensible et stupéfiant ...
Mais j'ai gardé le pire pour la fin. En ce jour où François Hollande s'est rendu à Calais, où le gouvernement a mis en place un plan de répartition des migrants sur tout le territoire, il est du devoir de tout responsable socialiste non seulement de faire la pédagogie de cette politique, mais de se montrer offensif et d'avancer des propositions. Je m'attendais vraiment à ce que, en fin de conseil municipal, dans les questions orales, le sujet d'un centre d'accueil de migrants à Saint-Quentin soit évoqué, en prenant exemple sur ce que fait le député-maire socialiste de Bohain, Jean-Louis Bricout.
Nous avons eu droit à un vœu, oui, mais pas celui du PS : celui de l'extrême droite, pour demander une "commune sans migrants" ! Le maire, Frédérique Macarez, a réagi avec la dignité requise : exploiter la détresse de pauvres gens, c'est une proposition détestable dans une instance républicaine. Elle a été fort applaudie. En tant que socialiste, j'aurais tellement aimé que ce soit des socialistes qui interviennent, parce que ce combat est notre combat.
En tant que socialiste, il est difficile de vivre dans cette ville où l'opposition socialiste est si peu socialiste et si peu opposante. C'est un regret permanent, une ascèse, presque un chemin de croix.
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5 commentaires:
La présence de migrants dans une ville est, à mon avis, une question à poser, pour avis, à la population elle-même par voie de consultation des inscrits sur les listes électorale.
Après avoir recueilli cet avis les autorités concernées (les préfets ?) prendront leur responsabilité, puisqu'ils peuvent passer outre un avis qu'il soit favorable ou défavorable.
Fondements de ma position par rapport aux soit disant « migrants » et au pourquoi la population doit être consultée.
Souverainisme ou identité ? Telle est la question de fond
Par volonté politicienne de très bas niveau, c’est à dire celle qui sciemment par électoralisme se met à la portée des acculturés de plus en plus nombreux de notre société marchande, nombre de propagandistes politiciens font semblant de confondre « souverainistes » et « identitaires ».
Ils font systématiquement la liaison crétine et mortifère car stigmatisante/clivante/haineuse : souverainistes = identitaires = racistes.
De tous les côtés de l’échiquier politique on hait et plus grave l’on fait haïr sur la base de concepts que l’on ne maîtrise pas soi-même.
Le souverainisme considère qu’un État a des fondations juridiques vers lesquelles convergent le consensus de ses composantes diverses, la vie sociale s’organisant autour de ce consensus juridique.
C’est le cas actuellement de la France, des USA etc. Pour la France ce ne fut pas tout le temps le cas.
Les États identitaires se fondent rarement autour d’une pureté ethnique fantasmée comme se fut le cas de l’État Nazi qui a nécessité quand même 60 millions de morts pour être stoppé !.
En fait, beaucoup plus souvent hier comme aujourd’hui, l’identité se fonde autour d’une religion, d’un dieu révélé … les Républiques Islamiques (l’Algérie en est un exemple plus complexe car ambigu/foireux), les Royaumes islamiques Golfe mais aussi Maroc. Le principe en est que les lois se soumettent à l’esprit voire à la lettre d’un texte dit sacré ici le Coran soit disant dicté par un dieu.
On peut peut être considérer que l’URSS faisait partie des États identitaires, le livre sacré = les dogmes du marxisme-léninisme … le mausolée de Lénine ?
Revenons en France, nous sommes passé progressivement au fil des siècles d’un État « identitaire » avec la soumission au Roi représentant du dieu catholique sur Terre révélé par les évangiles à un État « souverain » à fondements juridiques (déclaration des droits de l’homme, constitution etc.). Idéologiquement une longue période de réflexions philosophiques a été nécessaire, elle a commencé avec des personnages comme Jean Bodin (1550-1596) à la suite du terrible traumatisme des guerres de religion … qui a vu des frères de sang s’entre-tuer … plus jamais cela ont-ils dit !.
Politiquement en France le souverainisme comme conception de gouvernance et de vivre ensemble a été « pliée » le 22 septembre 1792 avec l’installation de notre 1ère République.
Il me semble que le flux migratoire inédit par son nombre et sa durée, son chaos organisationnel dans l’histoire de l’Europe de personnes venant de pays à cultures identitaires très majoritairement musulmanes va créer par contre coup un souverainisme européen.
Cela va sans doute passer, hélas, par des guerres civiles.
Houellebecq pensent que les souverainistes français donc par extrapolation européens vont perdre la partie !
Au bout du bout les perdant seront des perdantes … ce serait un autre débat intéressant !
Bon j’ai été beaucoup trop long !!!!!!!!!!!!!!!!
Non, prenez la place qu'il vous faut.
Mr mousset prenez donc quelques uns de ces braves migrants chez vous????
L'hébergement des migrants ne doit pas être confié à l'initiative privée, aussi bien intentionnée soit-elle, mais à la puissance publique et aux collectivités locales, qui seules peuvent satisfaire aux règles obligatoires d'un tel hébergement. Une opération collective n'est pas une œuvre de charité personnelle. L'hébergement à domicile des migrants donnerait probablement lieu à des abus et à des scandales.
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