samedi 24 septembre 2016

Le monde est à lui



Il est député de la République depuis six mois seulement et il fait déjà beaucoup parler de lui. L'Aisne nouvelle, dans son édition de jeudi, l'a longuement interviewé : Julien Dive, puisque c'est lui, nous apprend des choses. A l'Assemblée, il est le plus jeune et fait son rebelle, en venant une fois en jean, sous le regard désapprobateur d'un vieil huissier qui laisse cependant le rebelle entrer dans l'hémicycle. A Saint-Quentin, nous connaissons Julien sans cravate, col déboutonné, à l'image de son maître Xavier Bertrand. Sur ses joues, une barbe de quelques heures ou de quelques jours aurait fait autrefois mauvais genre : elle est devenue chic aujourd'hui.

Julien Dive est ouvert, franchit les frontières, fait son footing avec des parlementaires socialistes. Il est simple aussi : rentrant de Paris, il s'arrête sur une aire d'autoroute pour manger un sandwich (même moi, je ne le fais pas, je prends un plateau-repas au restauroute). A-t-il au moins des ambitions, comme tout homme politique qui se respecte ? Même pas ! En cas de victoire de la droite l'an prochain, Julien Dive ne briguera aucun poste au gouvernement. Ouf ! Il ne manquerait plus que ça ...

Pourtant, pas question pour lui d'être un anonyme parmi les nombreux anonymes de l'Assemblée nationale : "Je n'ai pas envie d'être un député quelconque et je me bats pour ça". Attention les yeux ! Julien Dive est déjà candidat, depuis juillet, à sa propre succession, alors que la gauche n'a pas encore choisi ses champions pour les prochaines législatives. Les socialistes ont intérêt à en trouver un bon, s'ils veulent dégommer celui-là. Sainte Rita, priez pour nous !

Julien Dive me fait penser à Xavier Bertrand à ses débuts. C'est dire à quel point il va donner du fil à retordre à la gauche. A 31 ans, il a tout l'avenir devant lui, en même temps qu'un passé où il a beaucoup appris, en premier lieu la prudence : pour la primaire de la droite, il se réserve, il attend de voir, comme son chef XB. Julien Dive n'a parrainé aucun candidat, n'en soutient pour le moment aucun et ne ralliera peut-être personne au final. L'avenir est si grand, la primaire est une péripétie et la présidentielle de l'an prochain le simple moment d'une longue histoire, pour cet homme jeune qui sera encore en vie quand beaucoup d'entre nous ne seront plus de ce monde.

2 commentaires:

Philippe a dit…

A l’assemblée il va pouvoir s’inspirer pour ses interventions des proses suivantes :
Celle de Corneille révisé par Tristan Bernard :
« Peut-être que je serai vieille
Répond Marquise, cependant
J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille
Et je t’emmerde en attendant »
A moins qu’il ne s’inspire de celle de Brel
« Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient bête
Les bourgeois c'est comme les cochons
Plus ça devient vieux plus ça devient c- »
Il en ferait le socle d’un programme politique qui en vaudrait tout à fait un autre !

D a dit…

Je le connais depuis longtemps : c'est un jeune et c'est tout.
Il est plein de bonne volonté et de désir de servir à quelque chose.
Il a choisi la droite, depuis pas mal de temps, à sa place, j'aurais choisi plus à gauche mais vu qu'il est honnête, pourquoi pas lui ?
Pour représenter notre secteur, mieux vaut quelqu'un de droite qui remue qu'un autre de gauche mollasson voire amorphe.
Mais il ne faut jamais injurier l'avenir et qui vivra verra.