mardi 26 juillet 2016

Agent Bertin, obéissez !



La polémique entre la policière municipale Sandra Bertin et le ministre de l'Intérieur est une embrouille dans laquelle je ne veux pas entrer. S'il y a faute des uns ou des autres, c'est la justice qui le dira. A défaut de connaître les causes, nous constatons en tout cas les conséquence : la mise en cause de l'Etat à son plus haut niveau, alors que nous sommes en situation de guerre et que nous venons d'être frappés par un troisième attentat de masse. C'est évidemment inacceptable.

Un policier municipal est un fonctionnaire, qui a un devoir d'obéissance envers sa hiérarchie, surtout dans la période que nous traversons. Dans le désordre qu'essaie d'instaurer le terrorisme, la première réponse est celle du maintien de l'ordre, du bon fonctionnement des institutions. De ce point de vue, l'agent Sandra Bertin commet une mauvaise action, contredit sa mission, n'est pas à la hauteur de son uniforme et de l'arme qu'elle porte. Elle n'a pas à faire le show, flanquée de son avocat, à la télévision. Elle ajoute de la confusion à la confusion. Quand mon proviseur me livre une consigne, je l'applique, même quand je ne suis pas d'accord. Je peux bien sûr m'entretenir avec lui en privé, pour lui signifier mes réserves, mais pas publiquement. Et si le chef d'établissement en reste à ce qu'il a décidé, c'est à moi d'obtempérer. Sinon, il n'y a plus de chef, ni d'établissement.

Andy Warhol prédisait à chacun son quart d'heure de célébrité grâce à la télé. Sandra Bertin y a manifestement droit, un peu plus qu'un quart d'heure, notamment grâce à BFMTV. Est-elle instrumentalisée par des politiques ? Je n'en sais rien ; encore une fois, ça ne m'intéresse pas. Mais ceux qui se risqueraient à ce petit jeu en subiraient vite les retombées négatives.

Je vais encore plus loin : si Bertin avait raison et Cazeneuve tort (ce que je ne crois pas), c'est la policière qui aurait tort et le ministre qui aurait raison. Car les motifs personnels des uns ou les états d'âme des autres n'ont aucune part dans cette affaire. La seule chose qui importe, qui prévale sur tout le reste, c'est la raison d'Etat. Nous sommes en guerre, nous avons à lutter contre un ennemi invisible qui peut surgir n'importe où et à n'importe quel moment, nous devons rester unis, le gouvernement se doit d'assurer la protection des Français : en comparaison à ces tâches, que vaut l'indiscipline d'une policière municipale à propos de soi-disant pressions et d'un rapport modifiable ou pas ? Rien du tout.

3 commentaires:

Philippe a dit…

La police municipale dépend du Maire qui probablement dans ce rôle est peut être officier de police judiciaire.
Si cette situation hiérarchique est confirmée par un spécialiste que je ne suis pas !
Le commissaire de police (de la police nationale) aurait du passer par le Maire de Nice pour obtenir ces documents.

A a dit…

Avec de tels raisonnements et un tel comportement, il est à se demander comment aurait agi (il n'est pas question d'entrer dans le jeu du "comment aurait pensé ou jugé") le citoyen Emmanuel Mousset, militaire (engagé ou tiré au sort, peu importe) au milieu des années 90 du temps des débuts de l'affaire Dreyfus...
Car c'est bien aux fruits qu'on reconnaît l'arbre.

D a dit…

Quoi ?
Contester ?
Puis obéir quand même tout en n'étant pas d'accord avec l'ordre ?
Dans ces conditions comportementales, De Gaulle n'aurait jamais traversé la Manche...
Savoir désobéir pour devenir chef...
Il y de grandes présomptions que vous ne deveniez jamais chef dans votre parti.
Et de fortes probabilités pour que vous demeuriez toujours subalterne.