dimanche 6 juillet 2014

C'est un joli nom, camarade



Pour se rendre à la fête des libertés, organisée au stade Plein Air par la section de Saint-Quentin du parti communiste français, il faut remonter la rue du colonel Fabien, et le nom est déjà tout un programme. A l'entrée, une banderole nous accueille : "Le dernier village gaulois". Le décor est planté, celui des résistants, comme les drapeaux rouges un peu partout, avec faucille et marteau, parfois brandis, agités au vent, fièrement (vignette 3) : ici, on ne se cache pas, on est communiste, comme l'étaient les parents et les grands-parents, comme l'étaient Marx et Lénine, comme le sont aujourd'hui Corinne Bécourt et Olivier Tournay. Qu'on les aime ou pas, qu'on soit pour ou contre, il faut bien l'admettre : nous sommes en ce lieu au pays des convictions et des fidélités. Il y a des camarades qui viennent de loin, parce qu'ils partagent le même combat, contre la direction nationale du parti, suspecte de "réformisme".

En faisant le tour des stands, on découvre la CNL (confédération nationale du logement), tenue par Antoine Crestani, l'exposition sur Claude Tournay, disparu il y a 20 ans, le mojito qui rappelle Cuba, Fidel Castro, Che Guevara, le journal local "L'Eveil", avec ses badges et ses tracts. Un karaoké met de l'ambiance, comme hier soir le public très punk qui est venu aux concerts. Ce week-end, les communistes de Saint-Quentin avaient trois adversaires : le capitalisme, la social-démocratie et la pluie.

A 13h00, Georges Varenne, au nom de la section, a rendu hommage au père d'Olivier Tournay et frère de Jean-Luc, dirigeant historique du parti à Saint-Quentin et dans l'Aisne. Pas de nostalgie, mais tout de même beaucoup d'émotion. Varenne a voulu faire le lien entre les générations, montrer que la relève était là, que le passé nourrissait le présent et préparait l'avenir, révolutionnaire bien sûr. Il a cité Jean Ferrat : "C'est un joli nom, camarade". Tout était dit (vignette 1 : avec Olivier Tournay, Christian Plé, Bernard Fontaine, Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, Corinne Bécourt, Aurélien Jan).

A table, autour du méchoui (vignette 2), une militante me propose de signer une pétition contre une mesure du gouvernement socialiste. Non, je ne signe jamais rien contre les mesures du gouvernement socialiste, je les approuve et je les soutiens. En revanche, j'achète volontiers deux billets de tombola. Résultats dans la presse locale le 24 juillet. Mousset 1er prix, ce serait amusant. Depuis 15 ans que je participe à la fête des libertés et qu'ils me connaissent, certains communistes s'interrogent encore sur ma présence, la trouvent un peu mystérieuse, m'interpellent : à leurs yeux, un socialiste pas opportuniste, pas électoraliste, qui ne leur rend pas visite seulement les années d'élections, en quête de suffrages ou de places, ça leur paraît bizarre. Et pourtant ça existe, la preuve !

En dehors du débat officiel, il y a les discussions informelles. Celle que j'ai eue avec Jean-Michel me réconforte dans mes analyses et positions. Ce compagnon de route du PCF, comme il se définit lui-même, ce bon copain de Claude Tournay a beaucoup de choses à reprocher aux socialistes, mais il veut l'union, surtout localement. Moi aussi, j'ai beaucoup de choses à reprocher aux communistes, mais je veux l'union, parce que je veux gagner, pas rester toute ma vie dans l'opposition. L'erreur, c'est toujours la division. On se dit que c'est difficile mais faisable, on y croit. En fin de journée, il s'est arrêté de pleuvoir, il y a eu un peu de soleil, très timide : ce n'est pas un miracle, mais un espoir. A plus tard, camarades.


Vignette 4 : petit jeu pour tester votre culture politique locale. Quels sont les noms de ces quatre communistes de Saint-Quentin, sur cette photo prise il y a une trentaine d'années ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment ne pas oublier que le recul du PARTI s'est accompagné de la disparition de UNELEC , de TOUT le textile dont la CELLULOSE DE GAUCHY et aussi du rétrécissement au dixième de MOTOBECANE .....

Anonyme a dit…

Est ce que les jeunesses communistes existent encore comme au plus belles années d’après la seconde guerre ...

Anonyme a dit…

Y a au moins un TOURNAY à GAUCHE et un PLE à DROITE ??? C'est comme les BOURBONS de père en fils et même au delà ... Mais pas de MOUSSET ........ à l'horizon , une dynastie en voie d’extinction ??

Emmanuel Mousset a dit…

Vous y êtes presque, sauf qu'il y a deux Tournay à gauche (Jean-Luc et Claude) et deux Plé à droite (Fanfan et Christian).

Anonyme a dit…

J'avais pas bon à 100 % mais pas faux pourtant ...
Merci de parler de cette époque , hélas beaucoup de têtes connues sur la place en politique sont maintenant disparues ... Après des années de militantismes ....