samedi 19 juillet 2014

A la manif interdite



De passage à Paris, je suis allé à la manifestation pro-palestinienne interdite, à Barbès (vignette 1, vue d'ensemble). Non pas pour manifester (je suis plutôt pro-israélien et surtout républicain, légaliste), mais pour voir ce que ça donnait, comment ça se passait, une manif interdite. Et puis, j'aime bien le quartier arabe de Paris, qui a des petits airs sympathiques de casbah.

Une manif interdite, c'est comme une manif autorisée, sauf qu'elle est interdite. C'est pourquoi je me demande à quoi ça sert d'interdire. A écouter d'ailleurs les réactions cet après-midi, je crois que c'est l'interdiction qui a fait le succès de la manifestation. Enfin, quoi qu'on pense de la radicalité des mots d'ordre, les amis de la Palestine devraient avoir le droit de manifester, de crier leur colère dans cette situation tragique de guerre (même si, encore une fois, je ne partage pas, politiquement, leur point de vue).

La police a bien fait son travail. Toutes les voies menant à la gare du Nord avait été coupées. Les CRS étaient nombreux autour de la station de métro Barbès, mais pas vraiment menaçants, laissant les passants circuler. Un boulevard était libre d'accès et de repli, sans contrôle policier, pour ne pas créer une poche d'enfermement qui aurait été forcément explosive. Les flics en civil, repérables au premier coup d'oeil, étaient un peu partout.

Le seul parti vraiment présent, toute banderole et drapeau déployés, c'était le NPA (vignette 3). Un manifestant s'était juché sur un échafaudage, assez haut (vignette 4), brandissant un drapeau palestinien (qui n'était pas le seul). L'ambiance était chaude, c'est certain, mais pas non plus très violente. Le fait que beaucoup de femmes et de jeunes s'étaient rassemblés n'y était pas pour rien (vignette 2). Quand des Allah akbar ont été lancés, certains manifestants l'ont déploré.

Le parti socialiste en a pris parfois pour son grade, mais comme j'ai l'habitude, je n'y fais même plus attention. Sur le fond, Hollande et son gouvernement ont raison de défendre une politique d'équilibre entre les belligérants et de privilégier les solutions négociées, ce qui est la position traditionnelle de la France. Quant à ce qui se passe chez nous, il faut réprimer sévèrement tout antisionisme aux relents d'antisémitisme. En rentrant, j'ai appris par les médias que la manif avait été débordée. Dans ce genre de rassemblement, il y a toujours des excités qui veulent jouer à l'intifada entre Barbès et Pigalle, au milieu des touristes. Ils ne servent évidemment pas la cause qu'ils prétendent défendre.

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