lundi 18 mars 2013

Les leçons d'un recours



A exactement un an des élections municipales, les résultats de l'élection législative dans l'Oise doivent conduire à quelques réflexions en vue du prochain scrutin à Saint-Quentin. Un commentaire posté hier faisait remarquer que le PS avait bien fait, dans notre circonscription, de ne pas déposer de recours, contrairement à l'Oise, puisque le résultat a été désastreux : la candidate passe d'un écart de 63 voix en faveur de l'UMP en juin dernier à 5 245 voix aujourd'hui ! Certes, mais un recours est une démarche juridique, pas politique : quand il y a irrégularité, il est de notre devoir de déposer un recours en annulation. La défaite ou la victoire, c'est autre chose ... Les résultats sont importants en politique, mais il faut commencer par respecter les règles et les principes.

La comparaison avec Saint-Quentin est d'ailleurs erronée : ce qui faisait litige chez nous ne concernait que les résultats d'un bureau de vote, supposés faussés par la présence de propagande électorale en face, le jour de l'élection. Le recours, s'il avait abouti, aurait annulé les résultats de ce bureau et assuré mathématiquement la victoire de la candidate socialiste sans qu'il y ait besoin de refaire tout le vote.

Je crois qu'Anne Ferreira a bien fait de ne pas déposer ce recours, l'issue étant incertaine et même improbable, donnant en plus l'impression d'être mauvaise perdante. Son tort, c'est d'avoir tergiverser, laissant entendre le dimanche soir qu'il y aurait recours, pour se dédire le lundi matin. La politique, c'est peut-être dommage mais c'est ainsi, ne laisse pas place à l'hésitation et à l'improvisation.

Ce qui est grave dans l'échec socialiste de l'Oise, ce n'est pas tant d'être battu par l'UMP (la circonscription est traditionnellement à droite) que par le FN. Ce qui me conduit à rappeler, comme je l'ai déjà fait, que la présence du FN n'est nullement un atout mais au contraire un danger pour le PS. Aux dernières cantonales, personne n'aurait osé penser que les candidats socialistes à Saint-Quentin auraient été battus par l'extrême droite. C'est ce qui s'est pourtant produit ! Veillons à ce que ce scénario catastrophe ne se reproduise pas aux municipales, car ce n'est pas entièrement exclu, la menace est réelle. L'assurance fanfaronne serait malvenue.

Quant à la victoire de l'UMP, il faut retenir qu'un parti au pouvoir est souvent victime des élections intermédiaires, favorables aux partis d'opposition. C'est pourquoi l'élection municipale à Saint-Quentin sera très difficile, je pèse mes mots, pour le parti socialiste. Laisser croire que la victoire serait facile ou acquise revient à mentir. D'autant que l'implantation de Xavier Bertrand et la discrétion du PS dans la vie publique locale compliquent la situation pour la gauche.

La solution, outre une présence politique beaucoup plus forte, c'est d'assumer et d'expliquer la ligne du gouvernement, ses grandes réformes. Plusieurs voix se sont exprimées au niveau national, Jean-Christophe Cambadélis, Gaëtan Gorce, pour demander à ce que le PS soit plus offensif, plus réactif, plus pédagogue. Cela vaut aussi pour Saint-Quentin. A défaut, nous essuierons une quatrième défaite consécutive à des élections municipales, autant dire l'explosion en vol de la section.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Franchement tout ça on le sait!...
Mais ce qui curieux c'est que tantôt l'élection sera "très difficile" et tantôt "parfaitement gagnable". Alors finalement vous penchez pour quel qualificatif.

Emmanuel Mousset a dit…


Ce n'est pas parce que vous savez que tout le monde sait.

L'élection est "parfaitement gagnable" mais le combat sera "très difficile". Les termes ne sont pas exclusifs. Ca, vous ne saviez pas.