jeudi 28 mars 2013

Des certitudes et une volonté



L'Aisne Nouvelle consacre aujourd'hui un article au Front de gauche de Saint-Quentin et à sa stratégie pour les élections municipales, d'où il ressort que rien n'est simple. Le Parti de gauche (des ex-socialistes) veut des listes autonomes, mais le PCF n'est pas trop chaud (ce sont les deux formations principales du Front de gauche). Guy Fontaine, communiste, n'a guère envie de ce cavalier seul. Gérald Brunel, responsable fédéral du PCF, doute lui aussi de l'autonomie et tranche d'une formule : "Il est urgent d'attendre".

Je me félicite de ces réticences : la gauche doit partir unie, sinon c'est perdu (c'est ce que j'ai écrit, par anticipation, dans mon billet de lundi). Mais il ne faut pas trop douter, trop hésiter, trop "attendre", sinon c'est perdu aussi : parce qu'en face, à droite, il n'y a ni doute, ni hésitation, ni attente ! Les partis de gauche à Saint-Quentin doivent se rencontrer dès maintenant et discuter des élections municipales. C'est le devoir du parti socialiste de provoquer cette rencontre. Dans l'idéal, il faudrait s'accorder sur l'organisation de primaires ouvertes qui mobilisent notre électorat et désignent un leader incontestable. La politique c'est simple, quand on le veut bien.

Le responsable départemental du Parti de gauche, Régis Lécoyer (dont le nom curieusement n'est pas cité, mais c'est bien de lui dont il s'agit, ancien premier secrétaire fédéral du PS), devrait, lui, défendre normalement la stratégie d'autonomie de son parti, arrêtée dimanche dernier lors de son congrès. Eh bien non ! (décidément, rien n'est simple en politique, surtout à Saint-Quentin). Il souhaite à son tour une liste d'union de la gauche. Je pourrais de nouveau m'en réjouir, si Régis ne précisait pas que cette union ne serait possible qu'avec certains socialistes, en quelque sorte compatibles avec la ligne radicale du Parti de gauche : il cite Anne Ferreira et il écarte ... les sociaux-démocrates. Je ne peux bien sûr pas être d'accord.

Régis Lécoyer prend soin de préciser, comme s'il n'était pas tout à fait sûr de son fait, que "ce n'est qu'une opinion personnelle", un peu comme Michel Aurigny intervient au Conseil municipal "à titre personnel" pour s'en prendre indirectement au PS. J'avoue en avoir marre de ces élus qui s'expriment "personnellement". J'attends d'un responsable politique qu'il parle publiquement au nom de son parti, ou alors qu'il se taise (ses opinions "personnelles" ne regardent que lui ou les débats internes).

De quoi la gauche saint-quentinoise a-t-elle besoin pour gagner dans un an les élections municipales ? D'une ligne politique simple, de l'union de toutes ses composantes, d'une parole publique claire et assumée, d'un leader et d'une campagne le plus rapidement possible. En un mot, nos électeurs veulent des certitudes, ils veulent sentir à gauche une volonté. A défaut, ils iront voir ailleurs. Mes camarades feront ce qu'ils voudront, avec qui bon leur semble, mais ces certitudes et cette volonté, je les ai.

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