mercredi 27 mars 2013

Dérapages à gauche



Après Mélenchon et le Parti de gauche qui traitent Moscovici de "salopard", c'est aujourd'hui l'aile gauche du PS qui s'y met, en la personne du député Cherki, qualifiant le président de la République de "conseiller général" (ce qui n'est gentil ni pour Hollande, ni pour les conseillers généraux) et lui demandant de "changer de braquet". Je répondrais à Cherki que c'est à lui de changer de vélo, s'il n'est pas content ! Sinon, qu'il pédale comme tous ses camarades !

C'est le gros problème de notre aile gauche, qui est à cran : ils ne supportent pas la politique social-démocrate du gouvernement. Je me demande comment Marie-Noëlle Lienemann, Anne Ferreira et Jean-Pierre Lançon font pour rester dans un parti qui ne leur ressemble plus. Depuis longtemps, je les sens plus proche de Mélenchon. Mais tant que le PS était dans l'opposition, ça ne se voyait pas, tout le monde se retrouvait contre Sarkozy. Aujourd'hui où il faut être solidaire de la politique Hollande-Ayrault, la contradiction éclate.

Plus généralement, il y a un problème de discipline au sein du parti socialiste. Harlem Désir doit être plus ferme, faire respecter scrupuleusement nos règles. Dans l'Oise, Sylvie Houssin, candidate PS battue au premier tour, a refusé le front républicain, qui consiste à appeler à voter pour le candidat républicain contre le candidat d'extrême droite. C'est ce que demande le parti, c'est la consigne que notre candidate n'a pas appliqué, au risque de faire gagner le Front national (il s'en est fallu de peu).

Dans l'Aisne, aux dernières législatives, Fawaz Karimet s'est maintenu contre René Dosière dans l'entre-deux tours, au mépris de la tradition de désistement républicain à gauche et contre l'avis de la direction nationale. A Saint-Quentin, on sait de quelle façon a été reçu le souhait de Solférino de refaire l'élection du secrétaire de section, après le constat d'une flagrante irrégularité. On ne peut plus laisser faire ces dérapages, il faut passer à des sanctions !

Je veux terminer par un dérapage sur le net, coutumier au Saint-Quentinois Jean-Claude Le Garrec, ancien socialiste, exclu du parti, partisan de Ségolène Royal et aujourd'hui de Jean-Luc Mélenchon. Dans son billet de lundi dernier, intitulé "Avec Hollande, la France touche le fond" (on n'est pas très loin du "salopard"), il conclut par cette phrase consternante et révélatrice du délitement d'une certaine gauche : "En mars 2014, à Saint-Quentin, pourquoi pas une municipalité UMP avec une opposition FN ?" Ce n'est plus un dérapage, c'est un tête-à-queue ...

Aucun commentaire: