jeudi 7 mars 2013

Le double refus



De l'article paru ce matin dans L'Aisne Nouvelle à propos de la situation du parti socialiste à Saint-Quentin, je tire plusieurs conclusions, assez contrastées. D'abord, il s'en dégage, dans les réactions de mes camarades, une impression d'incertitude, d'hésitation et d'attente alors que, de mon côté, les positions sont claires, déterminées et immédiates. Ce que je comprends, c'est qu'un nouveau vote de désignation du secrétaire de section n'est plus désormais contesté ni refusé, mais seulement ajourné. En un sens, c'est un progrès, la reconnaissance que le scrutin n'a pas été régulier et qu'il faut le refaire. Plus aucun argument n'est avancé en matière d'interprétation des statuts, contrairement aux déclarations de décembre et janvier. Je m'en félicite.

En revanche, je me désole du report de ce vote ... après les élections municipales, c'est-à-dire un an et demi après le congrès (durant lequel sont élus les secrétaires de section) et après le souhait de la direction nationale du parti. Ce délai est absurde, il ne faut pas attendre si longtemps, au risque de laisser pourrir la situation, dans un interminable feuilleton à rallonges, préjudiciable à l'image de la gauche locale.

Autre point positif : la priorité accordée aux élections municipales, dont je demande la préparation depuis longtemps, à condition que ce ne soit pas seulement verbal mais effectif. Et c'est précisément la raison pour laquelle je souhaite un nouveau vote : afin d'avoir un secrétaire de section pleinement légitime, non fragilisé par l'irrégularité du scrutin. A défaut, c'est donner inutilement des arguments à la droite dans un combat qui sera de toute façon difficile.

Catastrophique en revanche est le refus d'organiser des primaires citoyennes, le seul moyen pourtant pour la gauche locale de mobiliser son électorat (qui en aura bien besoin) et d'espérer gagner. Sinon, c'est se couper l'herbe sous le pied et aller droit dans le mur. C'est d'autant plus désolant que j'avais proposé, dans un esprit de conciliation, de renoncer à demander un nouveau vote si le principe des primaires était accepté. En janvier, l'idée était dans l'air, l'ambiance beaucoup plus optimiste : l'espoir aujourd'hui retombe, par ce double refus d'un nouveau vote immédiat et d'une primaire prochaine.

L'argument pour repousser les primaires est que nous n'aurions pas de problème de leadership à Saint-Quentin : mais si, évidemment ! Anne Ferreira hésite et sa défaite à la législative l'handicape, Michel Garand se montre un peu mais ne se déclare pas. Je suis le seul à m'être porté candidat, sur une ligne politique très claire, que je défends depuis plusieurs années. Aucune de ces candidatures ne s'impose naturellement, chacune a ses avantages et ses inconvénients (voir mon précédent billet "L'élue, le notable et le militant"). Seule une primaire pourrait départager les candidats potentiels et donner à la tête de liste une légitimité incontestable.

Dernier point positif : la possible fusion des deux sections socialistes, Saint-Quentin et Neuville-Saint-Amand, que je préconise là aussi depuis pas mal de temps. Mais pourquoi ne pas le faire maintenant, alors qu'approche une échéance électorale importante où toutes les forces devront être conjuguées ? Là encore, pourquoi attendre, hésiter ? En politique, ce qui ne se fait pas dans l'instant ne se fait jamais.

La lecture de l'article de L'Aisne Nouvelle me laisse donc une impression mitigée, avec des demi-satisfactions et de franches inquiétudes, mais aussi avec le sentiment que tout peut encore changer, tellement les positions des uns et des autres sont fragiles, presque craintives. Ma grande crainte à moi, c'est qu'à un an des élections municipales, l'affaire ne s'engage pas très bien, et je me demande si la défaite n'est pas en quelque sorte intériorisée d'avance (le refus des primaires me le fait penser). Pourtant, la gauche saint-quentinoise peut-elle se permettre une quatrième défaite, après celles de 1995, 2001 et 2008 ? Je veux lever cette fatalité, montrer un nouveau chemin, créer une dynamique, rendre la victoire possible. Pour ça, il faut un secrétaire de section désigné dans les règles et une primaire mobilisatrice. Quel crédit et quel soutien aurons-nous auprès de la direction nationale de notre parti si nous refusons et l'un et l'autre ?

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