mardi 19 mars 2013

Gauche de débat, droite de combat



La séance du conseil municipal hier soir à Saint-Quentin a donné lieu à d'intéressants échanges sur principalement quatre sujets : la numérisation des écoles, la vidéo-protection, le château de la Pilule et les rythmes scolaires.

Michel Aurigny, premier intervenant de l'opposition, a dénoncé, "à titre personnel", l'usage éducatif des nouvelles technologies auprès des jeunes élèves, en parlant d'uniformisation, flicage et tyrannie, finalement d'anti-éducation. Son réquisitoire, long et argumenté, s'est terminé par un vibrant : "Les Lumières oui, les écrans non !" Il a voté contre les 750 000 euros nécessaires à l'équipement numérique des écoles. Jean-Pierre Lançon s'est dit attentif aux arguments de son allié qui font réfléchir, et que pour sa part il n'en savait trop rien. Il a voté pour la subvention en faveur de l'équipement numérique des écoles, et les autres élus d'opposition aussi.

L'extension de la vidéo-protection à 16 nouvelles caméras a suscité l'échange traditionnel d'arguments entre Xavier Bertrand et Olivier Tournay, l'un ayant une approche particulière du sujet, en détaillant les incidents réglés par la vidéo-protection, l'autre ayant une approche globale, en montrant que la baisse de la délinquance n'est pas substantiellement causée par la présence des caméras. Pierre André, Philippe Vignon et Dominique Bouvier sont, fait plutôt rare, intervenus en soutien à la démonstration du maire. Le véritable débat, selon moi, n'a pas été abordé : les limites que l'on se donne dans le développement du système de vidéo-protection. Mais l'opposition frontale, et parfois violente, des pour et des contre l'a empêché.

A l'occasion d'un point consacré à l'urbanisme et au logement, Jean-Pierre Lançon en a profité pour évoquer le dossier du château de la Pilule. Xavier Bertrand regrette sa destruction mais rappelle que les frais de mise aux normes ont dissuadé les acheteurs de le rénover. Jean-Pierre Lançon estime que la pétition, signée y compris par des élus de la majorité, a fait avancer les choses. Le château sera rasé et certains éléments (vitraux) seront conservés.

La réforme des rythmes scolaires a motivé une question orale de Jean-Pierre Lançon, à laquelle a surtout répondu ... Michel Aurigny, qui a méthodiquement déconstruit, en cinq points, tout le projet de Vincent Peillon, sous les applaudissements du maire et, au final, des élus de la majorité (grand moment surréaliste). Sur la lancée, Xavier Bertrand a taxé le ministre de l'Education nationale d'"idéologue qui méprise les enseignants et les acteurs du système éducatif". Jean-Pierre Lançon a voulu reprendre la parole en fin de séance, inaudible dans le brouhaha des conseillers municipaux quittant la salle.

La politique est-elle le lieu du débat ou du combat ? Jean-Pierre aimerait bien que le débat s'instaure, mais il ne provoque que des cris de révulsion, en le regrettant amèrement. Le seul débat qu'il ait initié hier soir, c'est entre Aurigny et lui, en s'en satisfaisant. A Saint-Quentin, gauche de débat et droite de combat ? J'aime moi aussi beaucoup le débat, mais je crains que la politique ne soit que du combat, et que c'est ainsi, et pas autrement, qu'on gagne.

1 commentaire:

WERY Aurélien a dit…

au sujet du chateau de la pillule, comment peut on à la fois regretter la destruction, sortir en plein Conseil Municipal "on est tous attachés au patrimoine de Saint-Quentin et on ne veut pas que ça disparaisse comme ça...!"


et en même temps, signer le permis de démolir...???

y aurait il au moins eu des éléments de conservés s'il n'y avait pas eu de pétition ?

X.B a tout faux et n'a rien assumé pour le coup, encore une fois, trop à l'écoute des populations pour justifier ce "léger" revirement...