mardi 27 novembre 2012

Le 2 porte malheur



Je suis philosophe, rationaliste, laïque et républicain donc pas superstitieux pour un sou. Mais pour deux sous ? Car j'ai eu une illumination : le chiffre 2 explique en partie mes malheurs récents, ceux de la section socialiste et de la gauche locale en général. La numérologie n'est pourtant pas mon truc, mais il y a tout de même des faits troublants.

Le chiffre 3 est de bonne réputation : il renvoie à la sainte Trinité, à la devise de la République ou au plan en trois parties d'une dissertation de Sciences-po. En revanche, le 2 porte la poisse, est maudit. C'est le signe du manichéisme et du dia-ble, c'est le symbole de l'éternel conflit des hommes, de Caïn et Abel jusqu'à Copé et Fillon.

La section socialiste de Saint-Quentin a retenu 2 seuls candidats pour l'élection de son secrétaire. Le "vainqueur" l'a emporté avec 2 voix d'avance. Aux élections cantonales, candidat, je n'avais récolté que 2 voix, déjà évincé par une alliance à 2, Lançon-Andurand. Ce dernier, battu par l'extrême droite lors de ces mêmes cantonales, s'était néanmoins félicité devant la presse de son score "à 2 chiffres", le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

Mais il y a encore plus impressionnant : Anne Ferreira a été battue aux élections législatives par un triple 2, 222 voix d'écart la séparant de Xavier Bertrand au niveau de la circonscription (comme dans la Bible, le livre de l'Apocalypse, la Bête, l'Antéchrist est désigné par 666 !).

Et ce n'est pas fini ! A Saint-Quentin, il y a 2 sections socialistes et, depuis peu, 2 sections communistes. Au conseil municipal, il n'y a plus que 2 élus socialistes qui siègent, Lançon et Berlemont. Le proche passé confirme aussi cette présence du 2, de la dualité : 2 listes aux dernières élections municipales (avant, il y en avait toujours plusieurs), 2 députées dans la section il y a quelques années, 2 femmes, Grzegrzulka et Ferreira.

J'arrête là cette liste des 2, mais vous pourriez sans doute la continuer et en découvrir de nouveaux. L'embêtant, c'est qu'en politique, le chiffre fétiche, porte-bonheur, c'est le 1 (le 2 est son antithèse) : 1 leader, 1 projet afin de gagner, de devenir le numéro 1. Chez nous, à force d'accumuler des 2 en pagaille, je crains que les Saint-Quentinois ne finissent par nous prendre pour des 0 ! Mais je croise les doigts, les 2 évidemment ...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Certes il doit y avoir comme ça des jours ou l'on n'a pas grand chose à dire.

Emmanuel Mousset a dit…

Alors nous sommes 2 !

Anonyme a dit…

A l'UMP c'est en rang par deux !!!

Anonyme a dit…

La réussite de ces carriéristes est aussi due à l’armée de courtisans et de complaisants qui volent au secours du succès du plus malin. C’est vrai en politique : vous les avez tous vu courir autour de Fillon ou de Copé, en fonction des pronostics de succès qu’ils accordaient à l’un ou l’autre. En entreprise, vous retrouvez les mêmes courtisans, et, en leur sein, la direction de la communication et celle des ressources humaines sont souvent les plus rapides et les plus zélés à tendre l’escabeau.

La queue de poisson plus que le mérite

La théorie du "sers-toi le premier" est aussi le signe de l’évanouissement de la morale publique et privée. La lutte fratricide entre Copé et Fillon n’est pas seulement le choc de deux ambitions : elle est le résultat d’une manière de se comporter avec les autres et en société qui semble avoir atteint un haut niveau de sophistication.
Selon la théorie du "sers-toi le premier", les emplois, les postes, les situations ne s’acquièrent plus seulement par le mérite, la chance, les relations (qui sont déjà une sorte de triche), mais d’abord par un agir qui s’impose aux autres, en les poussant, en leur passant devant, en leur faisant des queues de poisson.

Rien de nouveau, me direz-vous : l’histoire est pleine de ces ambitieux-là. La nouveauté, aujourd’hui, c'est que tout le monde, ou presque, partage la théorie des carriéristes, autrefois limitée à quelques individus ou quelques groupes.