samedi 10 novembre 2012

Il faut des alliés fiables



Un parti ou un homme ne font pas de la politique seuls ; il leur faut des alliés pour gagner. Encore faut-il que ces alliés soient fiables. Ce n'est pas le cas de nos partenaires écologistes, qui soutiennent au gouvernement une ligne politique et dans leur parti, EELV, une autre ligne politique. Quand Jean-Vincent Placé se demande ce que les écolos font au gouvernement, il est logique avec lui-même. Quand François Hollande évoque leur "possible" départ, c'est logique aussi, quoique il "ne le souhaite pas" : c'est aux Verts à faire face à leurs propres contradictions et à en assumer les conséquences ; côté socialistes, nous sommes clairs avec nous-mêmes.

Le cas des communistes est très différent : ils ont appelé à voter Hollande, mais ont refusé d'entrer au gouvernement, et très vite se sont mis à critiquer ses décisions. Que les sénateurs communistes ne votent pas le budget n'est qu'une confirmation : par ce geste, ils manifestent ostensiblement leur non appartenance à la majorité présidentielle. Et quand ils mêlent leurs voix à la droite pour repousser telle réforme du gouvernement, la messe est dite, pas besoin de clarification supplémentaire. Tant mieux : la vieille union de la gauche, la plus récente gauche plurielle sont bel et bien, l'une et l'autre, mortes.

A Saint-Quentin, à l'occasion jeudi prochain de l'élection du secrétaire de section, la question des alliances sera aussi posée. Si je me suis porté candidat, c'est en particulier pour en débattre et m'opposer à ce qui se pratique depuis cinq ans, l'alliance avec l'extrême gauche, qui nous a fait perdre, facteur parmi d'autres, les dernières élections municipales, cantonales et législatives. Je souhaite que les adhérents, qui avaient refusé majoritairement en 2008 cette alliance incohérente, puissent à nouveau s'exprimer là-dessus. Or, je suis le seul socialiste, depuis cinq ans, à avoir condamné clairement les alliances avec l'extrême gauche. Ma voix doit pouvoir se faire entendre et les socialistes donner leur avis, pour qu'on ne leur vole pas à nouveau leur vote, comme en 2008 !

Mais quelles nouvelles alliances proposer ? Les communistes locaux sont des dissidents de leur propre parti, les écologistes et les radicaux de gauche sont inexistants. Soyons réalistes : je ne vois qu'une seule force politique relativement présente à Saint-Quentin, incarnant cet électorat du centre qui permet jusqu'à maintenant à l'UMP de l'emporter à chaque scrutin local, il s'agit bien sûr du MoDem. Son président national, François Bayrou, a appelé à voter pour François Hollande, rejoignant ainsi la majorité présidentielle. A la différence des communistes, il ne rejette pas frontalement la politique du gouvernement (même s'il émet des réserves et des critiques, ce qui est normal, sinon Bayrou serait socialiste !). A Saint-Quentin, Paul Paringault, président départemental du MoDem, et Paul Gironde, conseiller municipal délégué, affirment vouloir prendre leur indépendance à l'égard de l'actuelle équipe municipale. Pourquoi ne pas engager avec eux une discussion, qui ne préjuge pas des choix des uns et des autres, en vue de former une liste commune, ouverte à d'autres forces et sensibilités, pour les prochaines municipales ? C'est ce à quoi je m'engage si je suis élu secrétaire de la section.

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