lundi 15 octobre 2012

La connerie de Vincent



Appelez ça comme vous voulez, le vocabulaire est riche et laisse le choix : couac, boulette, erreur, faute, dérapage, bévue, gaffe ... moi je préfère le bon vieux mot, très parlant, de connerie, oui c'est ce qu'a fait Vincent Peillon ce dimanche, en affirmant qu'il était favorable à un débat sur la dépénalisation du cannabis. Non pas qu'il ait intellectuellement tort : ce débat sérieux mérite d'être mené, hors de toute polémique, et j'avoue que je n'ai pas trop d'avis personnel sur la question, tellement elle est délicate et complexe. Mais ce n'est pas à un ministre, et surtout pas à celui de l'Education nationale, de lancer ce débat ! La ministre de la Santé, à la rigueur, mais je préfère encore que ce soient des experts et des associations qui l'organisent, et pas au sein du gouvernement. Bref, le ministre a intellectuellement raison mais politiquement tort.

Vincent se rattrape aujourd'hui en disant que sa réflexion n'était que "personnelle", que pour le reste il est "solidaire" du gouvernement : j'entends bien, sauf que des réflexions "personnelles", ça n'existe pas quand on est ministre, on ne peut pas se le permettre. Bien sûr, un membre du gouvernement n'arrête pas, à ce titre, de penser ! Mais il garde pour lui ou pour ses amis ses réflexions "personnelles", il n'en fait pas publiquement état. François Hollande a été très clair pendant sa campagne, et son engagement vaut mandat, quoi qu'on en pense : pas de dépénalisation du cannabis ! Tous les ministres, tous les responsables socialistes doivent se caler là-dessus, sinon c'est le bin's.

Cette petite connerie, que tout le monde dans trois jours aura oubliée, tombe d'autant plus mal, au milieu de cette affaire d'une élue EELV présumée impliquée dans le blanchissement de la drogue. Rien à voir ? Non, rien à voir en effet, mais l'opinion va tout confondre, tout amalgamer et faire des rapprochements inappropriés. Ce gouvernement qui a tout mon soutien, qui mène une bonne et courageuse politique, n'a qu'un seul défaut, heureusement corrigible : il ne communique pas très bien. Quant à l'élue écolo, il faut évidemment la virer : la présomption d'innocence, que je n'ignore pas, a une valeur juridique, pas politique. Quand on a la charge d'un mandat que le peuple vous a confié, on démissionne lorsqu'une sale affaire vous tombe sur la tête, innocent ou pas. Ne serait-ce que pour assurer sa défense personnelle, cette élue doit partir, et tout de suite, pas attendre qu'on l'y oblige.

Et puis, en tant qu'adhérent de base, je demande à mon parti qu'il remette un peu d'ordre dans les rangs. J'aime bien les débats, mais encore une fois, la politique ce n'est pas ça, surtout quand on est au pouvoir. Déjà, la semaine dernière, sur l'Europe, l'aile gauche avait donné une mauvaise image du PS, indisciplinée. Pour Vincent, j'ai aussi ma petite explication psychologique : quand on a été comme lui prof de philo, donc forcément très intelligent, on est plus facilement à la merci d'une connerie que le commun des mortels, qui tombe de moins haut quand il chute. C'est paradoxal mais c'est comme ça ... Quant à Jean-François Copé qui crie à la démission, il ferait mieux de se la fermer, parce que j'ai toujours son "pain au chocolat", autrement plus grave, à travers la gorge.

4 commentaires:

lecteur a dit…

question sur ce sujet: aucun commentaire ne vous est parvenu ou avez -vous choisi ne n'en publier aucun?
et on constate que vos derniers billets n'attirent pas de réponses: même question que ci-dessus

Emmanuel Mousset a dit…

Votre deuxième hypothèse est la bonne. Je suis devenu exigeant en matière de commentaires.

lecteur a dit…

réponse claire mais votre choix va faire de ce blog un monologue et non un lieu d'échanges i'idées et d'opinions mais cela vous regarde

Emmanuel Mousset a dit…

Pour qu'il y ait échange d'idées et d'opinions, il faut qu'il y ait des idées et des opinions à échanger. Je suis preneur, j'attends.