mardi 9 octobre 2012

Pas d'ennemis de l'intérieur



Je suis gêné et inquiet par toute cette polémique autour des terroristes islamistes, l'insistance à dire qu'ils sont français, qu'ils vivent au coeur de nos quartiers si tranquilles. De tels propos engendrent la peur, créent un climat anxiogène dont notre pays n'a vraiment pas besoin. Et quand Jean-François Copé en rajoute avec son histoire de "petits pains au chocolat", c'est la cata ! Un vieux concept, sans le dire, est remis au goût du jour : celui d'ennemis de l'intérieur. Il n'y a pas si longtemps, c'était les ultras d'extrême gauche qu'on dénonçait ; aujourd'hui, ce sont les fanatiques musulmans. Comme si la société avait besoin de se créer des ennemis pour exister, pour survivre.

Quand une société n'est plus sûre d'elle-même, quand elle ne croit plus en rien, oui, voilà ce qui arrive : il faut aller chercher des dérivatifs. La République ne se connaît pas d'ennemis de l'intérieur, mais seulement des menaces extérieures éventuelles. Les ennemis de l'intérieur, c'est une phobie de l'extrême droite, conceptualisée par Charles Maurras dans l'entre-deux guerres. Pour ce penseur réactionnaire, il y avait une "anti-France" qui travaillait à la perte de notre pays : c'étaient les juifs, les protestants, les francs-maçons et les communistes. Cette idéologie a nourri le régime de Vichy. Aujourd'hui, ce sont les gauchistes et les islamistes qui sont visés.

Mais, me direz-vous, ces terroristes-là sont bien réels ? Oui, mais la République ne doit désigner aucune origine ethnique ou aucune conviction religieuse à la vindicte populaire. Sa norme, c'est la loi : quand des individus amassent des armes et projettent des attentats, ils contreviennent au principe républicain qui bannit la violence physique et instaure la paix dans les relations publiques et privées. Mais ce n'est pas une confession, une communauté ou une idéologie qu'il faut montrer du doigt. La question du terrorisme doit être laissée aux professionnels de la sécurité intérieure, police, gendarmerie, justice et ne pas devenir un thème politique.

3 commentaires:

réaliste a dit…

il faut quand même constater qu'ACTUELLEMENT ,j'insiste,la menace est le fait d'un islamisme fondamentaliste qui veut la destruction de la civilisation occidentale;qu'on s'en inquiête ou pas, qu'on considère qu'il ne s'agit après tout que de quelques illuminés ( bien condtionnés par ailleurs) la menace est réelle et je ne pense pas que quelque régime républicain quel qu'il soit puisse l'éradiquer; que pouvons-nous faire contre des individus qui voient ( et qu'on leur a fait croire) dans le sacrifice de leur vie le billet gratuit d'entrée au paradis? si vous avez une solution...

Emmanuel Mousset a dit…

A une autre époque, c'était le communisme révolutionnaire dont on disait qu'il voulait la destruction de la civilisation occidentale. Celle-ci est toujours debout, plus puissante que jamais, et celui-là a disparu. Alors ...

Anonyme a dit…

plus puissante que jamais? à quel titre?dans quels domaines? et c'est justement cette impression de puissance ( car son caractère financier si fluctuant constitue sa grande faiblesse) qui "indispose" ceux que le fameux MARCHE réduit à ma misère; les écatys se creusent;de plus en plus de milliardaires et de plus en plus de pauvres à ça on le doit à notre civilisation occidentale non?