dimanche 21 octobre 2012

Candidat



J'ai envoyé cette semaine ma lettre de candidature pour le poste de secrétaire de la section socialiste de Saint-Quentin. La dernière fois, c'était il y a douze ans, où j'avais été élu sans problème. Cette fois, c'est une autre histoire ... Pourquoi cette candidature ? Parce qu'il y a un moment où il faut cesser de critiquer pour faire des propositions, accepter de prendre des responsabilités. Secrétaire de section, ce n'est pas forcément gratifiant : c'est un rôle de gestion, presque d'administration. Au PS comme ailleurs, on se bat pour être élu, pas pour devenir secrétaire de section. Des amis me disent parfois : arrête avec ça, tu as mieux à faire ! Oui, sûrement, par exemple lire tout Dostoïevski, que je reporte depuis trente ans. Il est certain qu'avec le boulot, la philo et les asso, j'ai de quoi faire. Mais que voulez-vous, j'aime la politique !

Est-ce que je me présente parce que je pense être le meilleur ? Non, pas du tout, ce n'est pas l'élément déterminant en politique. J'ai pour moi, objectivement, d'être un peu connu en ville, d'avoir une formation politique correcte et beaucoup de détermination. Mais ce n'est pas ça qui va l'emporter. Ce qui va faire la différence, ce qui va motiver le choix de mes camarades, ce qui fera que je serai désigné ou pas, ce seront mes propositions.

Le fond de l'affaire est là : les socialistes saint-quentinois ont perdu toutes les élections locales, sans exception, depuis bientôt quinze ans. Pourquoi ? Parce qu'il y a un défaut de présence, d'action et d'organisation. La faute à qui ? A personne et à tout le monde, à notre histoire, à la situation. Je ne me présente pas contre Jean-Pierre Lançon, qui a fait ses choix, respectables. Les miens sont simplement différents, et tout aussi respectables, c'est ce que j'expliquerai à mes camarades. A un an du début de la campagne des élections municipales, je crois que je peux leur apporter quelque chose, une "plus value" comme on dit en économie.

Est-ce que j'ai des chances de l'emporter ? Ce ne sera à l'évidence pas facile : dans un parti d'élus qui est aussi un appareil politique, il faut avoir le soutien des élus et de l'appareil. Je n'ai ni l'un ni l'autre. Ca ne me dérange pas plus que ça, d'abord par morale personnelle : je n'ai jamais attendu dans ma vie que quelqu'un me pousse au cul pour entreprendre. Ce que j'ai obtenu, je l'ai obtenu par moi-même. Et quand j'échoue, je ne fais pas reporter la responsabilité sur les autres, j'assume.

Ce n'est pas un parcours solitaire et orgueilleux : de tous les socialistes locaux, je suis l'un de ceux qui s'engage le plus dans des actions collectives, et si je suis très convaincu dans ce que je fais, tous ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas frimeur. Et puis, ce qui compte, ce n'est pas de se présenter parce qu'on est certain de gagner (bien peu alors se présenteraient !), c'est d'avoir des idées, d'être persuadé de leur pertinence et de leur utilité, et de se battre pour elles. Il n'y a finalement aucune autre raison qui motive la décision d'être candidat.

Ai-je tout de même un petit espoir de l'emporter ? Oui, bien sûr, car comme dirait l'autre, "rien ne se passe comme prévu" en politique. Je compte sur une prise de conscience, une volonté de changement et par dessus tout le désir très fort de gagner en 2014. Mais si je ne suis pas désigné secrétaire de section ? Je féliciterai Jean-Pierre Lançon et j'irai lire Dostoïevski.

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