samedi 13 octobre 2012

Les jeux sont ouverts



Pas la peine de se mentir : je n'ai pas été satisfait par le score de "ma" motion, défendue par Harlem Désir. Moins de 70% alors qu'on a avec soi tout le gouvernement, la plupart des courants, une bonne partie de l'aile gauche et surtout qu'on incarne la ligne Hollande-Ayrault, non je ne peux pas être satisfait ! La faute à qui ? Il y a d'abord cette dissidence irresponsable d'une fraction de l'aile gauche, qui n'a pas non plus récolté énormément (13%, pas la peine de casser la baraque pour ça ...). Ensuite, il y a la surprise, comme la politique en est pleine : la motion du très médiatique Hessel (11%), que personne n'a vu venir, moi le premier, alors que la popularité de son premier signataire aurait dû susciter quelques inquiétudes.

Surtout, il y a la faible participation, tout de même incroyable : nous sommes au gouvernement, nous sommes attaqués par la droite, la gauche de la gauche et une partie des médias, c'est donc le moment où un adhérent doit manifester son soutien en allant voter. Eh bien non ! Le fond du problème, qu'il faudra un jour aborder, c'est le niveau, la qualité et les modalités de notre recrutement ; car il n'est pas normal qu'un adhérent ne fasse pas le simple effort de se déplacer pour s'exprimer quand son parti lui en offre l'occasion. Mais quel type de militants avons-nous ? Mon expérience me laisse dubitatif ...

Dans l'Aisne, les résultats reflètent assez largement la situation nationale, avec cependant une nette différence : le plus gros score de l'aile gauche dissidente (32%), lié à des raisons historiques d'implantation ancienne. Mais il faut aussi relativiser ce résultat : au congrès de Reims, l'aile gauche départementale avait un résultat bien meilleur, au point que son leader d'alors, Claire Le Flécher, était en capacité de devenir logiquement première secrétaire fédérale, s'il n'y avait eu un retournement dont la politique est friande. Aujourd'hui, Anne Ferreira, sauf énorme surprise, n'est pas en capacité de battre Arnaud Battefort, candidat de la motion Aubry-Ayrault-Désir.

A Saint-Quentin, la surprise (ou surprise à moitié ?) c'est que l'aile gauche n'est pas majoritaire. Certes, dans la section historique, elle recueille 25 voix, contre 15 à la motion Désir (ce qui n'est pas si mal pour celle-ci, étant donné qu'elle n'a aucun élu pour la booster) ; mais dans la section nouvelle, celle de Neuville-Saint-Amand, constituée à la suite de la crise des dernières élections municipales, "ma" motion rassemble 21 voix. Faites les comptes, le rapport de forces est de 36/25 en faveur de la sensibilité social-démocrate. Cinq ans après les alliances avec l'extrême gauche et le déni du principe majoritaire, la majorité socialiste saint-quentinoise demeure réformiste, pro-européenne et gauche plurielle, pas radicale et noniste.

Bien sûr, cette configuration actuelle ne préjuge pas de la suite, où scrutins et enjeux seront différents ; et c'est loin d'être gagné en ce qui me concerne ! Mais c'est tout de même la preuve que les jeux sont ouverts, que la situation n'est pas figée. Prochain rendez-vous, nouvelle occasion de mesurer l'influence des uns et des autres : jeudi, pour la désignation du premier secrétaire national.

Aucun commentaire: