lundi 1 octobre 2012

TSCG



L'Assemblée nationale examine cette semaine le traité européen, traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'union économique et monétaire (TSCG). Une vieille histoire va donc recommencer : d'un côté les partisans de l'Europe, favorables au compromis, qui préfèrent le réel à l'idéal ; de l'autre les adversaires de l'Europe, sur des lignes radicales, qui préfèrent l'idéal au réel. Je me situe évidemment sans hésitation, et depuis toujours, du côté des premiers.

Au moins les choses sont-elles politiquement claires : la gauche réformiste, en France et en Europe, est pour le TSCG, la gauche de la gauche, alliée à l'extrême gauche, est contre, et elle l'a fait savoir hier dans les rues de Paris. Choisis ton camp, camarade ! Il y en a quand même qui ne choisissent pas vraiment, qui sont entre les deux : les Verts, qui sont européens au gouvernement et anti-européens dans leur parti ; l'aile gauche du PS, qui est contre le traité mais soutient la politique gouvernementale (qui sera pourtant fortement conditionnée par les exigences de ce traité, dès le budget de rigueur 2013).

Le gouvernement joue gros dans cette affaire : si le Premier ministre est obligé d'aller chercher des voix à droite pour faire passer le traité, ça la fichera mal. C'est la cohésion de la majorité qui sera en cause. François Hollande a renégocié le traité et obtenu 120 milliards pour la croissance, une taxe sur les transactions financières et un projet de contrôle des banques. Et malgré ça, certains députés socialistes voteraient contre ? Non, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas crédible. Si certains camarades ont du Mélenchon refoulé en eux, qu'ils l'expriment et qu'ils en tirent les conséquences ...

A ce propos, je me dois de rectifier une erreur dans le billet du 15 septembre, où j'avais annoncé, sur la foi de la presse locale, le ralliement d'Anne Ferreira à la motion Ayrault-Aubry : c'était trop beau, ce n'est pas ça du tout, Anne au contraire maintient sa fidélité à l'aile gauche en étant la mandataire de Marie-Noëlle Lienemann dans l'Aisne (alors qu'elle avait été mandataire de Benoît Hamon au moment des contributions, celui-ci ayant finalement rejoint la motion majoritaire sans qu'hélas Anne le suive). Par conséquent, elle s'opposera au TSCG comme elle s'était opposée en 2005 au Traité constitutionnel européen, à ma grande déception.

Ce nouveau traité, parlons-en ! L'avez-vous lu ? Je suis sûr que non ! Et pourtant, il ne fait que 24 pages, d'une large écriture, en opposition aux traités précédents, volumineux et indigestes. Bien sûr, ce n'est pas de la littérature, mais le sujet oblige : c'est un texte économique et financier, pas politique au sens classique. Il est ramassé en 16 articles, qui se comprennent assez bien. Tout ça est disponible sur internet. Allez, lisez, voyez ... et nous en reparlerons.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi pensez vous que ce sont vous les social democrates qui êtes les vrais socialistes.
si vous n'etes pas contre le systeme economique capitaliste alors laissez le mot socialiste à ses vrais représentants.
Un socialiste est forcement anti capitaliste et ne peux s'accommoder de ce systeme economique basé sur la loi des marchés.
Ceux que vous considérez à gauche de la gauche sont simplement des socialistes et vous des socio démocrates.

Emmanuel Mousset a dit…

Il n'y a pas de "vrais" et de "faux" socialistes. En Europe, les mots de "sociaux-démocrates" et "socialistes" sont synonymes. Je prends le vocabulaire tel qu'il est. En revanche, la "gauche de la gauche" et l'extrême gauche sont souvent qualifiées de "radicaux", "révolutionnaires", "communistes" ou "trotskistes".

Ceci dit, ce qui compte, ce n'est pas tant les mots que ce qu'on met derrière les mots : je suis "réformiste", je veux transformer la société par des réformes, je ne suis pas partisan de la rupture, de la révolution, d'un nouveau régime autre que la démocratie parlementaire.