samedi 16 janvier 2016

La droite fait l'actualité



Depuis l'élection de Xavier Bertrand à la Région jusqu'à celle de Frédérique Macarez à la Municipalité, la droite est omniprésente dans la presse locale. Cette couverture médias est impeccable : longues interviews, articles d'analyse, belles et grandes photos où Xavier Bertrand a bonne mine et Frédérique Macarez un visage lumineux. La droite pète la santé, ses victoires sont visiblement des dopants.

Les contrariétés d'un Freddy Grzeziczak, d'avoir échoué à devenir maire, pèsent peu, ne font pas vraiment tache dans un tableau positif, optimiste, d'où souffle un moral de gagnants. La législative prochaine fait des émules, aiguise les appétits mais ce n'est pas perçu comme une cacophonie : au contraire, la droite affiche ses talents, assume une concurrence qui prouve simplement qu'il y a une place à prendre, que le résultat est quasiment acquis.

Par contraste, la gauche locale donne, sans le vouloir, une triste image, qui se ressent parfois jusque dans les visages, marqués, soucieux, incertains (et je ne parle pas seulement du mien !). Surtout, il y a cette absence ou cette minorisation dans la presse. Quelques noms sont lâchés en vue de la candidature à la législative parce qu'il faut bien dire quelque chose, mais on sent que rien n'est certain, rien n'est décidé. Derrière l'argument de la "réflexion" (jamais la gauche n'aura autant "réfléchi" que ces derniers temps), c'est l'indécision qui se cache, peut-être la désolation à se trouver un candidat condamné, dans les circonstances actuelles, à l'abattoir.

La presse locale n'est bien sûr pour rien dans cette carence médiatique de la gauche : elle fait avec ce qu'elle a, et à gauche, elle n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. Seul Olivier Tournay a réussi à se construire un personnage public, dont les interventions en Conseil municipal impriment. Mais il est minoritaire dans la minorité. Quels que soient ses talents, ce n'est pas lui qui va abattre demain la droite.

A Saint-Quentin, quand la gauche fait l'actualité (assez rarement), c'est pour l'étalage public de ses problèmes, de ses divisions et de ses défaites. Elle est dans l'ignorance total des impératifs médiatiques, que souvent elle méprise. Elle ne considère la presse que sous l'angle du soupçon, du reproche, sinon de l'hostilité. J'ai toujours connu ça depuis que je suis là, je n'ai rien pu faire changer. Il y aurait pourtant matière, urgence et possibilité. J'ai souvent avancé, sur ce blog, quelques propositions basiques, sans aucun effet. Il faut vraiment avoir la foi chevillée au corps pour ne pas tomber dans la déprime. Nous verrons bien ce qui se passera pour cette élection législative : en attendant, croire et espérer que la gauche, un jour, le plus tôt, fasse à son tour l'actualité.

8 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Fais-toi muter et passe à autre chose.

Emmanuel Mousset a dit…

Erwan, tu es un sage. Pas moi.

Erwan Blesbois a dit…

Viens donc t'installer en Bretagne, ici le parti socialiste est encore puissant, et le score du FN reste marginal, comme dans les années 90 dans le reste de la France. Il faut dire que la Bretagne a toujours réagi avec retard sur ce qui se passe dans le reste de la France, environ 20 ans de retard. Si tu viens ici tu auras l'impression de vivre encore sous l'ère Mitterrand, ce serait pas le pied ça, pour le reste de ton existence et pour ta carrière ! sachant qu'il te reste 20 ans pour empêcher le FN d'atteindre son score des autres régions ; un beau défi ! Dans ton coin, la montée du FN est inexorable, malgré tes cris d'orfraie, et tu le sais. Change d'air, lâche prise, abandonne tes cohabitants à leur triste sort, ils sont perdus, avant que la machine ne te broie. Ce n'est pas faire preuve de lâcheté, De Gaulle lui-même proposait d'organiser la résistance aux Allemands, dans le réduit breton, qui sait, peut-être que la résistance au FN partira du réduit breton, dos au mur, derrière c'est l'océan, tu pourras tirer avec énergie tes dernières cartouches, pendant 20 ans, et peut-être renverser une situation qui semble désespérée.

Emmanuel Mousset a dit…

Ce que tu écris est plein de vérité et de bon sens. Mais j'aime bien la difficulté, les défis à relever. Les socialistes bretons n'ont pas besoin de moi, alors qu'ici, il y a toute une misère politique à soigner et à sauver. Non, je reste en Picardie, je demeure à Saint-Quentin.

Anonyme a dit…

" Les socialistes bretons n'ont pas besoin de moi, alors qu'ici, il y a toute une misère politique à soigner et à sauver. Non, je reste en Picardie, je demeure à Saint-Quentin."

Quelle prétention !!! Comme si les Saint-quentinois vous attendaient !!! Il y a certes de la misère à soigner, mais elle est avant tout sociale et non politique. Et vos remèdes ultra-libéraux comme ceux du gouvernement ne soigneront rien, bien au contraire. Nous voyons tous les jours sur Saint Quentin les méfaits de la politique du couple Hollande-Valls, qui poursuit la politique de Sarkozy en plus hypocrite.

Nous n'avons pas besoin d'un thuriféraire hollando-vallsiste sur Saint Quentin.
Partez-donc en Bretagne, vous ne nous manquerez pas !!

Emmanuel Mousset a dit…

Personne n'attend personne en politique. Il y a des actions et des idées, qu'on réussit à imposer ou pas, c'est tout. Vous n'êtes pas socialiste, vous êtes même antisocialiste : c'est votre choix, c'est votre droit. Mon choix politique est différent. Ne mettez pas de morale là-dedans ("prétention", "hypocrisie").

Marc a dit…

Je vois que vous êtes violemment attaqué par vos cohabitants, je compatis à votre douleur, au dur fardeau que vous portez, en essayant de sauver ceux qui sont égarés et qui constituent environ dans votre région 45% de ceux qui votent, de par votre statut de professeur de philosophie vous êtes un peu ce qu'étaient autrefois les prêtres, non plus berger de la foi chrétienne, mais berger des libertés et des droits de l'homme, avec au fond la même ascèse, avec votre salaire minable de prof, qui reflète tout le mépris dans lequel vos maîtres vous tiennent, malgré l'admiration feinte qu'ils semblent vous porter, et qui ne sert qu'à masquer leur ricanement de mépris ; réfugiez-vous et sauvez-vous par la grâce : La sainteté pour nous, c'est d'adhérer à Dieu de manière à n'être plus avec lui "qu'un seul et même esprit". C'est d'être tellement pénétré de sa grâce, rempli de sa vie, éclairé de sa lumière, épris de sa volonté, dépendant de sa conduite, conforme à ses pensées, assorti à ses goûts, entré dans ses amours, livré à ses droits, ouvert à ses dons, dévoué à ses intérêts, docile à tous ses bons plaisirs, qu'on soit comme possédé par lui et qu'on n'ait plus dès lors de vie propre et indépendante ... Plus cette adhérence à Dieu, cette dépendance de Dieu, cette union avec Dieu, cette résidence de l'être en Dieu, sont parfaites ..., plus sainte aussi est devenue la créature ...
La sainteté n'est qu'un oui plénier et perpétuel que la créature dit à Dieu ; un oui vivant dans lequel elle fait passer tout son être ; un oui fervent, actif, pratique, efficace ; un oui qui nous arrache et nous enlève à tout ce qui est bas, pour nous dévouer, nous consacrer, nous livrer comme une chose, une hostie et une proie à ce qui est en haut : c'est-à-dire, en définitive, au Très-Haut, au Christ, Fils de Dieu et vrai Dieu.

Emmanuel Mousset a dit…

Je vous remercie pour l'attention que vous me portez, mais je ne suis pas autant à plaindre que vous le dites.