lundi 21 décembre 2015

Podemos, bof ...



Les résultats des élections législatives en Espagne ne m'inspirent pas vraiment. D'abord, la droite arrive en tête, même si elle n'a qu'une majorité relative. On donne Podemos gagnant, comme en France aux régionales le Front national ; mais ce nouveau parti n'est qu'en troisième position, après les socialistes. Le proche avenir est complètement inconnu. Pas de quoi s'enthousiasmer.

Le projet de Podemos ne m'inspire pas non plus. Il se réjouit de la fin du bipartisme. Mais ce n'est pas un objectif en soi. Et est-ce que le tripartisme, c'est mieux ? Je ne crois pas. C'est la voie ouverte aux combinaisons opportunistes, comme sous la IVe République chez nous. Podemos prend le risque d'introduire ce qu'il dénonce. Mieux vaut qu'une majorité politique bien nette se dégage, ce qu'interdit le tripartisme. C'est pourquoi je suis contre la proportionnelle intégrale.

Podemos veut lutter contre la corruption. Très bien. La morale, la religion, la République et même la monarchie espagnole dénoncent la corruption. Mais ça ne fait pas un programme. Autant vouloir lutter contre la nature humaine ! Podemos s'oppose à l'austérité. Mais c'est quoi ? L'austérité, ce n'est pas marrant, personne n'en veut. Mais qui préfère la gabegie, les déficits et la faillite ? Ne jouons donc pas sur les mots.

Podemos souhaite une déprofessionnalisation de la politique. Alors là, je ne suis pas du tout d'accord ! D'abord, c'est illusoire : la politique est un vrai boulot, même s'il n'est pas comme les autres, à la façon des artistes ou des curés. Surtout, en France, ce que je regrette, c'est au contraire le manque de professionnalisme, de compétences, le dilettantisme de certains de nos élus. Vouloir faire de la politique une pratique d'amateurs, c'est désastreux !

J'ai tout de même des motifs de satisfaction. L'extrême droite est inexistante en Espagne et au Portugal, parce que Franco et Salazar sont encore dans les mémoires. Chez nous, Pétain est trop loin, refoulé, parfois méconnu, et du coup on se retrouve avec son arrière-petite fille, Marine Le Pen.

Le bon score de Podemos a aussi un avantage : il oblige les socialistes à bouger, à changer, pour ne pas finir comme le Pasok grec. En échange de bons procédés, j'aimerais que Podemos prenne le chemin de Syriza : une social-démocratie audacieuse, rajeunie et renouvelée. Viva España !

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour comprendre Podemos lisez donc le livre de Christophe Barret "Podemos, pour une autre Europe".

Emmanuel Mousset a dit…

Oui, je connais bien les analyses de Christophe Barret, l'un des responsables politiques de la Nouvelle Action Royaliste (NAR), et probablement successeur de son porte-parole ancien et actuel, Bertrand Renouvin. Mais ceci est une autre histoire ... Barret était hier soir sur BFMTV.

Anonyme a dit…

Vous vous préoccupez des Espagnes mais quid de la situation corse ?
Autrement préoccupant pour un français à mon humble avis...

Emmanuel Mousset a dit…

Si la Corse vous préoccupe, parlez-en.

Arthur a dit…

Si je n'ai pas voté pour Podemos ces élections c'est à cause de leur posture très confuse à l'égard du droit d'autodétermination. L'autodétermination est un principe dont le champ d'application correspond à la décolonisation. Les régionalismes espagnols n'ont fait que promouvoir pendant trente ans des élites locales encore plus ineptes que celles du centre, une tendance au boycott législatif, voire à la paralysie et un clientélisme parfaitement ingrat. Podemos n'a pas un programme sérieux ni même compréhensible sur ce sujet.

La situation en France obéit à des forces historiques classiques. Même si en ce moment la xénophobie a pris une ampleur préoccupante, au moins elle a un vecteur clair de ses intérêts parmi les différents partis. En Espagne les discours n'ont pas de définition concrète ou alors quand ils l'ont, les idées sont enfantines, idiotes, ou moralement inacceptables (depuis quand les "cultures locales" ont des "droits" ? ).

Voilà pourquoi Podemos ne convaincra pas une majorité d'espagnols.

Marc a dit…

C'est la fin du monde, c'est la fin du monde !
Les cours de la bourse élevés depuis la dernière crise sont totalement déconnectés de la réalité économique. Et ça c'est un fait relativement récent depuis quelques années à cause de la gestion laxiste des banques centrales. Cela aboutit à un endettement (cette gestion laxiste qui consiste à faire marcher la planche à billets) encore beaucoup plus important aujourd'hui que lors de la dernière crise de 2008. Regardez la chute libre des prix pétroliers : cela va mettre à bas les pays qui ne vivent que de l'exportation des matières premières. l'Algérie qui va tomber sous nos yeux chez les islamistes, le Brésil, le Venezuela, etc... ça va être ce qu'on appelle le "Black Swan" (cygne noir, quelque chose d'imprévu). Le système a commencé son effondrement global : c'est la 1er fois dans l'histoire qu'il y aura un effondrement global, c'est-à-dire qui impliquera TOUS les pays de la planète. C'est plus qu'un changement de civilisation. Quelque chose qui ne s'est jamais produit. Oui, je ne vous parle pas de l'effondrement des bourses mais du système global (plus d'électricité, plus d'eau potable, bref, le chaos !!!). La guerre de civilisation pendant ce temps bat son plein !
Acte de contrition :
Mon dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

Emmanuel Mousset a dit…

La fin du monde ? N'exagérons rien, on a connu pire : le Déluge de Noé, la météorite qui a exterminé les dinosaures, la période glaciaire ... Et je ne vous parle même pas de l'effondrement des grands empires !

Un Corse a dit…

Talamoni savait parfaitement que son intervention était filmée et qu'elle serait diffusée sur le continent (donc diffusée à l'étranger pour lui et les siens si j'ai bien compris). Dans un tel cas, parler corse est une véritable provocation, dont le seul but est de bien nous faire comprendre que nous ne sommes pas des Français. OK ! nous sommes Français, mais n'acceptons pas d'être gouverné par une caste qui depuis quarante ans a démoli la France !
Que vous les Français du continent, vous soyez fait manipuler par les médias et les politiques qui ont crée une hystérie médiatique contre le FN, c'est votre problème de même si vous avez accepté de vous êtres allonger devant Valls qui à trahi la démocratie, mais ici nous n'accepterons jamais d'être manipulés pour des raisons politiques. Sur le continent les Français qui en on marre de cette caste ont voté FN, ici les Corses ont voté autonomiste pour la même raison n' en déplaise aux médias et partis politique qui vous manipulent...
Mais une chose est sure cela a toujours été le bordel en Corse depuis que je suis né ici, il y a plus de 60 ans, et la loi du silence, l'ORMETA comme on dit, les îliens pourraient parler mais ils ont peur... et cela on ne peut pas le nier.....
Je sais pertinemment que la majorité des Corses ne veulent pas l'indépendance, j'étais à l'école y a 50 ans, j'ai gardé des amis corses sur le continent, ils sont corses par le cœur mais n'habitent plus la Corse... à cause des cagoulés dans le maquis qui font régner la terreur...

Anonyme a dit…

"à cause des cagoulés dans le maquis qui font régner la terreur"...
Dans mon intervention précédente, si je pensais à eux, je ne pensais pas qu'à eux...
Je pensais qu'on y vote FN ou indépendantiste par rejet des LR et acolytes comme des PS et leurs accointances.
Les partis qui ont gouverné en France sont rejetés, qu'ils se soient discrédités ou non et tous ceux qui les ont côtoyés prennent l'eau avec eux.
Cette situation "corse" est représentative de la situation continentale.
Mon opinion (elle me fait mal au ventre rien qu'à l'exprimer), c'est qu'on ne lèvera l'hypothèque FN (en Corse, ce sera indépendantistes) qu'en les laissant accéder aux prérogatives de gouverner.
Un mal pour un un bien ?
Qui me disait qu'il fallait savoir souffrir avant de pouvoir apprécier ?

Emmanuel Mousset a dit…

Bref, vous voulez mettre le feu à la maison pour dénoncer les incendies.