samedi 12 septembre 2015

Les Verts sans les socialistes



Après deux heures de débat cet après-midi à Lille, les adhérents d'Europe Ecologie Les Verts (EELV)de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont donc tranché : ils ne feront pas liste commune avec les socialistes, lors du premier tour des élections régionales, en décembre prochain. Ce choix stratégique et politique est déterminant, dans une région où l'extrême droite est très menaçante et la droite conduite par le dynamique Xavier Bertrand.

Les résultats du vote sont sans appel : sur 375 participants, la motion A (alliance de toute la gauche dès le 1er tour)a recueilli 94 voix, la motion B (conduite par la tête de liste Sandrine Rousseau, favorable à une alliance avec le Parti de gauche, Nouvelle Donne, le Mouvement écologiste indépendant, etc. ) a rassemblé 274 voix. Il y a eu seulement 7 votes nuls ou blancs.

La surprise (tout vote contenant un élément de surprise), c'est la forte majorité en faveur d'une non alliance avec le PS, 75% des votants. On pouvait s'attendre à moins, étant donnée la situation régionale et le danger Front national. Notons que le rapprochement des Verts avec le PCF n'a pas été pour le moment retenu, le communiste Fabien Roussel menant sa propre liste. Mais les négociations entre les deux formations restent possibles d'ici le premier tour.

C'est donc une gauche très divisée, comme c'était à craindre, qui va se présenter devant les électeurs : PS, PCF, Verts et extrême gauche (Lutte ouvrière). Au second tour, EELV mènera des négociations pour le rassemblement. A condition qu'il y ait un second tour ...

Qu'est-ce qui a décidé les Verts à un tel choix ? Tactiquement, l'objectif est de récupérer les déçus de la gauche. Politiquement, il s'agit de défendre leur propre projet, la transition écologique et sociale. Les écologistes estiment que les accords programmatiques de 2012 avec le PS, à la présidentielle et aux législatives, n'ont pas été respectés.

La tête de liste socialiste, Pierre de Saintignon, a eu des paroles sympathiques à leur égard, mais les négociations n'ont pas abouti. Et puis, il y a ce que les Verts estiment être une contradiction : un candidat socialiste, invité dans leurs ateliers, qui tient un discours très à gauche, mais qui signe pour la motion majoritaire, social-démocrate et pro-gouvernementale, au congrès du PS.

Cet après-midi, à Lille, la députée Barbara Pompili a défendu en vain la motion A, mais n'a manifesté aucune velléité de rejoindre les dissidents pro-socialistes du parti, Jean-Vincent Placé et François de Rugy. Prochaine étape pour les Verts : compléter leurs listes départementales, dont celle de l'Aisne, qui sera menée par l'ancien maire PS de Château-Thierry, Dominique Jourdain.

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