jeudi 17 septembre 2015

La gauche au travail



Le détail du sondage (voir le billet d'hier) paru ce matin dans la presse locale ne doit pas leurrer ni désespérer. D'abord, les incertitudes sont grandes et la situation peut évoluer. Surtout, certains écarts sont si faibles qu'il est difficile de faire des pronostics. Enfin, le PS, malgré les apparences, ne s'en tire pas si mal : 18% au premier tour, étant donnée la situation, on pouvait s'attendre à pire. Et puis, ce 32% au second tour a même quelque chose d'inespéré.

Je ne vous dis pas que je suis optimiste : je ne le suis jamais en politique. Mais je relativise. Il est certain que la gauche ne peut pas rester en l'état, qui la conduit doucement à la défaite. Il lui faut réagir, je crois que c'est possible. Une candidature Aubry, c'est fini, et l'union avec les Verts a été enterrée par eux-mêmes samedi dernier. Il faut aller chercher ailleurs. Mais quoi ? Je vois un espoir de rassemblement entre les écolos et les communistes. Selon qu'ils s'allient ou non avec Mélenchon, ils font à eux deux entre 10 et 19%. Ils ont intérêt à faire liste commune, ne serait-ce que pour des raisons financières. Politiquement, ils sont sur des lignes assez proches.

Mais en quoi ce rapprochement aiderait-il la gauche ? L'union n'étant pas possible entre les uns (PS-EELV), autant qu'elle se réalise entre les autres (EELV et Front de gauche). Au final, c'est l'ensemble de la gauche qui en profitera. Je préfère une gauche qui se porte bien, même au détriment du PS, qu'une gauche qui se porte mal en éclatant en mille morceaux. Au second tour, les positions fortes des uns et des autres encourageront à l'union. C'est la faiblesse qui entraîne les divisions. Ce qui compte, ce n'est pas l'addition des résultats au soir du premier tour, c'est la dynamique qui se crée dès ce moment-là et qui conduit à la victoire. Si un renforcement de la gauche de la gauche donne une impulsion et un enthousiasme, tant mieux ! Tout ce qui est bon à gauche est bon pour toute la gauche, en n'oubliant jamais que nous sommes dans le viseur du Front national.

Cette élection régionale est aussi une élection départementale. C'est le terrain qui va faire la différence, c'est là où les écarts, dans les prochaines semaines, vont se creuser ou se resserrer. Chez nous, il faut à l'évidence une gauche moins discrète et plus active, qui corrige sa mauvaise image. Le Courrier picard titrait lundi : "Et si la gauche se mettait au travail". Je remarque l'absence de point d'interrogation : ce n'est pas un doute qui est émis, c'est plutôt un conditionnel. Oui, une gauche au travail, présente et visible, arrangeait bien des choses. Il ne coûte rien d'en faire le vœu. Si, par malheur, l'extrême droite l'emportait, il serait trop tard.

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