lundi 30 septembre 2013

FN, adversaire absolu



Dans cet affrontement entre la droite et la gauche, qui constitue la vie politique d'une démocratie moderne, le parti socialiste a un adversaire absolu : c'est le Front national. Ce sera encore plus vrai pour les prochaines élections municipales, singulièrement à Saint-Quentin, où l'extrême droite est notre adversaire n°1. Pour trois raisons fondamentales :

1- Le FN va faire une percée, que j'espère la plus petite possible. Mais pas d'illusion : ses militants sont présents sur le terrain, ils collent, ils distribuent. Son candidat est en train de se construire une notoriété. Surtout, pour la première fois depuis bientôt vingt ans, l'extrême droite sera présente, aura sa liste à l'élection municipale (sauf surprise, que je souhaite, mais une action politique ne peut pas tabler sur des souhaits et des surprises).

2- Le FN est l'adversaire absolu parce qu'il mord sur notre électorat, les milieux populaires. A cause de lui, le PS n'est pas à l'abri d'une défaite dès le premier tour, doublé par le FN. En l'état actuel de division de la gauche locale, socialistes, communistes et extrême gauche partant sous leurs propres couleurs, ce scénario catastrophe n'est pas à exclure. Les élections cantonales de 2011, avec élimination des candidats socialistes par l'extrême droite au premier tour, avaient été un coup de semonce, un grave avertissement, qui oblige la gauche à faire du FN son adversaire absolu.

3- Le FN est l'adversaire absolu parce que ce vote n'est pas protestataire, comme le croient ceux qui veulent se consoler à bon compte et surtout trouver une excuse pour ne pas combattre l'extrême droite. C'est un vote d'adhésion à des valeurs détestables qu'il n'est pas besoin de préciser, c'est le soutien à une ligne politique antirépublicaine. Parler d'un vote protestataire à propos du FN, c'est déculpabiliser ses électeurs, c'est légitimer d'une certaine façon ce vote : après tout, la protestation n'a-t-elle pas du bon, puisqu'elle exprime des souffrances sociales réelles ? Non, ce raisonnement est abject. Je le soupçonne d'ailleurs de ménager les électeurs FN pour les inciter à un report sur la liste de gauche au second tour. C'est du machiavélisme aux petits pieds, très foireux.

Harlem Désir et la direction nationale du parti socialiste ont demandé à chaque fédération, chaque section, chaque élu, chaque militant de faire de la lutte contre le FN une priorité absolue, de déconstruire son programme, d'en montrer l'imposture. C'est d'autant plus urgent que l'influence des idées extrémistes se font ressentir parfois jusque dans les rangs de la gauche (on l'a vu à Bohain, où un adjoint élu sur une liste de gauche n'a pas caché ses sympathies pour le FN). A Saint-Quentin, terre d'élection du FN, il faut publiquement décréter que celui-ci est notre adversaire absolu.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bohain n'est pas ST - QUENTIN , ST - QUENTIN n'est pas la FRANCE .... Chaque commune sera un CAS ; ATTENTION les municipales c'est un combat local et spécifique ... Mais le passage de ténors face à un ténor local ce sera indispensable , si SOLFERINO ne se déplace pas , l'électeur n'ira pas à SOLFERINO ...

Anonyme a dit…

Le ps va sûrement se prendre une claque aux municipales. Si françois hollande avait depuis un an et demi mené une véritable politique de gauche cela aurait été différent. Mais à force de vouloir poursuivre "l'oeuvre" de sarkozy, marcher sur les plate-bandes du front national (la politique de manuel valls vis à vis des rroms et des sans papiers est la même que celle de guéant-hortefeux), le ps, qui a aujourd'hui tous les pouvoirs (y compris le sénat) va tout perdre.

Anonyme a dit…

Les gens ne voulaient plus de Sarkozy, mais c'était l'homme qui était rejeté pas sa politique.
Hollande a été élu sur son anti-sarkozysme, pas sur son programme.
Hollande n'a pas été élu pour gouverner, il en est incapable,
il a été élu pour chasser son prédécesseur qui incarnait la crise.
Certains ont cru qu'en s'en séparant, elle disparaitrait,
cruelle erreur.

Qu'est ce qu'une vrai politique de gauche ?
Une politique déconnectée des réalités économiques qui se rapprocherait du soviétisme,
de cela les français n'en ont jamais voulu.

Emmanuel Mousset a dit…

Hollande bolchévique, celle-là, on ne me l'avait jamais faite ! Mais j'ai publié votre commentaire, tellement il est rigolo.