mercredi 4 septembre 2013

On prend les mêmes ...



Vous connaissez la formule : on prend les mêmes et on recommence. Est-ce qu'elle se vérifie en politique ? Ce week-end dans l'Aisne a été politiquement riche. Dans l'élection cantonale partielle d'Aubenton, on prend presque les mêmes et on recommence à droite. Les deux candidats qui sont qualifiés pour le second tour sont de droite, dans un canton depuis longtemps à droite. Le seul candidat de gauche, Front de gauche, soutenu par toute la gauche, y compris le PS, a été rétrogradé à la cinquième place, dépassé par le FN. J'aimerais vraiment, la prochaine fois, qu'on ne reprenne pas les mêmes et qu'on ne recommence pas !

A Gauchy, nous avons appris que le maire actuel, Josette Henry, divers gauche, ne se représenterait pas. "Place aux jeunes !" a-t-elle dit. Et quel est l'heureux jeune qui va lui succéder ? Jean-Claude Cappèle, son premier adjoint, conseiller général (il a battu au premier tour, la dernière fois, Michel Garand). C'est la vieille histoire du n°2 qui devient n°1. On prend quasiment les mêmes et on recommence à gauche. Mais là, je trouve que c'est plutôt bien.

L'Aisne Nouvelle d'hier a consacré une pleine page aux élections municipales : beaucoup d'incertitudes et quelques nouvelles. Certes, à Saint-Quentin, Guy Fontaine (Front de gauche) "attend", Michel Aurigny (Parti ouvrier indépendant) "réfléchit" et Paul Gironde (MoDem) est "injoignable". Mais Anne Zanditenas (Lutte ouvrière) "n'exclut pas" une alliance qui irait du PCF à l'extrême gauche. Bon, tout ça n'est pas d'un volontarisme folichon, mais l'intention est là. Elle est politiquement cohérente, mais risque d'être contrariée par le goût de l'indépendance des lambertistes, qui ne concluent d'alliances qu'à leur profit, que s'ils ont au préalable verrouillé la situation (voir le protocole d'accord rédigé par eux en 2007 et imposé à l'ensemble de la gauche). On prend les mêmes mais on ne va pas tout à fait recommencer comme il y a six ans. L'Aisne Nouvelle prévoit au mieux pour la gauche une triangulaire, au pire un 21-avril à l'échelle locale (mais il a déjà eu lieu aux dernières élections cantonales).

A droite, pas une oreille ne bouge. Ah si : Freddy Grzeziczak, qui se verrait bien candidat tête de liste si Xavier Bertrand n'y va pas. C'est gonflé : ne pas venir de la droite, s'être rallié depuis peu et ambitionner à devenir le chef de ce camp, au cas où ...

L'Aisne Nouvelle consacre aussi un article aux élections européennes, où l'on reprend visiblement les mêmes, anciennes députées à Strasbourg l'une et l'autre, Pascale Gruny (UMP) et Anne Ferreira (PS), qui pourraient figurer sur les listes l'an prochain. La seule question qui se pose maintenant : à une place éligible ou pas ? Dans ce genre de scrutin, les personnes s'effacent devant le jeu des courants et des influences. Gruny peut compter sur un puissant protecteur, Ferreira sur les critères de représentativité au sein de la liste. L'exercice relève d'une alchimie très complexe, dont les bénéficiaires ne sont pour rien.

L'impression générale qui résulte de tout ça, et pour répondre à mon interrogation initiale, c'est qu'en effet, en politique, on prend souvent les mêmes pour recommencer à peu près la même chose. Mais la surprise est toujours possible et le renouvellement, à la longue, finit par l'emporter.

Aucun commentaire: