lundi 16 septembre 2013

Comme un chef



Il est facile pour un socialiste de dire qu'il a trouvé hier soir, dans son intervention télévisée, le président socialiste formidable, très bon. Mais si je le pense, pourquoi me forcerais-je à dire le contraire ? Pour faire comme tout le monde aujourd'hui, devenir un monsieur Scrogneugneu ? Non, jamais ! Donc, François Hollande m'a vraiment emballé, ses explications sur les différents sujets étaient très convaincantes. Mais par dessus tout, c'est le style qui m'a beaucoup plu : un mélange de clarté et de fermeté. Comme on dit chez moi : il s'est débrouillé comme un chef !

Chef des armées d'abord : la démonstration sur la Syrie a été magistrale. La France a sauvé l'honneur, n'a pas plié, alors que la Grande-Bretagne se repliait sur ses intérêts nationaux, alors que les Etats-Unis hésitaient, en requérant le vote du Congrès. Dès le début, la France a dit non, a condamné la violation du droit international et les massacres de la population. Sans la menace militaire, jamais le dictateur syrien n'aurait accepté de mettre sous contrôle ses armes chimiques. Bravo Hollande ! La politique étrangère, c'est le monde des rapports de force. Sans la pression, on n'obtient rien. La diplomatie se fait à l'ombre des canons ; sinon, c'est de la parlote. Le président l'a fort bien dit : la menace militaire ne doit pas cesser, les frappes doivent servir si la tyrannie chimique sévit.

François Hollande s'est également comporté en chef dans la bataille pour l'emploi. Là, ce sont contre les sceptiques, pas seulement les scrogneugneux, qu'il faut se battre. L'inversion durable de la courbe du chômage ? Hollande l'a promis, Hollande le fera : c'est pour la fin de l'année. La reprise est déjà là, il y a un mieux dans l'économie. Ce n'est évidemment qu'un début ; mais la suite ne tardera pas. Et puis, il y a le ras-le-bol fiscal : François Hollande a assumé l'évidente augmentation des impôts, qui avait pourtant précédé son arrivée à la présidence. Il le fallait, la réduction des déficits était à ce prix. Car il faut savoir ce qu'on veut. Mais il ne faut pas non plus charger la bourrique : la pause fiscale, c'est maintenant ! Et les salariés victimes de la défiscalisation des heures supplémentaires bénéficieront d'une décote.

Enfin, le président de la République a terminé son intervention en scrupuleux républicain. Fillon qui ne s'interdit pas de voter pour un candidat FN "moins sectaire" qu'un socialiste ? En République, quand on est républicain, on vote républicain, de gauche ou de droite, peu importe. On ne vote jamais pour le pire ; et le pire, c'est l'extrême droite. Le drame du bijoutier qui a tué son cambrioleur ? L'affaire donne lieu, sur l'internet, à une exploitation politique éhontée. Il n'y a qu'un seul mot à prononcer, et à répéter trois fois, quand on est républicain : justice, justice, justice. La force revient à la loi, ce sont les juges qui, en ma matière, sont les détenteurs de la vérité. Tout le reste n'est que bave de crapaud.

Bref, un Hollande en grande forme (il ne l'est pas forcément toujours, j'avais très moyennement apprécié sa participation à l'émission Capital). Mais hier soir, c'était parfait. Comme un chef, je vous dis !

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