vendredi 13 septembre 2013

Plus ou moins sectaire



Il y avait la théorie du "mieux disant" ; il y a maintenant celle du "moins sectaire" : entre un PS et un FN, le pire n'est pas celui qu'on croit, mais le moins sectaire des deux. C'est la théorie établie récemment par François Fillon, en rupture avec la position traditionnelle de la droite, le "ni ni" : au second tour, on choisit de ne pas choisir. Cette théorie était déjà, à mes yeux, inacceptable : on ne mélange pas les torchons et les serviettes, le FN et le PS. Mais le propos de Fillon est extrêmement grave : il ouvre la porte à des soutiens UMP au FN, ce qui est complètement nouveau (jusqu'à présent, ce genre de situation était purement accidentel, marginal et vite condamné par l'UMP ; désormais, je ne vois pas comment, après les déclarations de Fillon, le parti pourra les sanctionner).

La formule de Fillon est d'autant plus contestable et dangereuse qu'elle n'est pas rigoureusement politique : être "sectaire", c'est un état d'esprit, une disposition psychologique ; ce n'est pas une doctrine. On ne juge pas un candidat, on ne choisit pas de le soutenir ou non à partir de son tempérament mais de son projet, de ses idées. Il y a des gens très doux, très ouverts, apparemment tolérants, qui défendent des idées très dures, fermées, en réalité intolérantes. A l'inverse, il y a des mentalités obtues, agressives, emportées, qui soutiennent des programmes et des mesures très modérés. Les vertus personnelles ne sont pas des critères de choix politique.

Dans un parti politique, quel qu'il soit, il est vain et maladroit de vouloir distinguer les bons et les méchants : de même qu'il n'y a pas de bons et de mauvais socialistes, de gentils et et de méchants UMP, il n'y a pas des FN plus sectaires et des FN moins sectaires. Ces distinctions ont peut-être une valeur et une signification dans les jeux internes à chaque parti ; mais le regard de l'électeur ne fait pas de distinction : quoi qu'on dise, il vote généralement pour une étiquette, pas pour une tête, sectaire ou pas. La position de François Fillon est par conséquent un leurre.

Fillon n'est pourtant pas un idiot. Tout ce que je viens d'écrire, il le sait mieux que moi. Mais il a une préoccupation électorale : récupérer les voix de l'extrême droite, ne pas brusquer ni braquer ses électeurs. Or, on n'attire pas les mouches (surtout ces-là) avec du vinaigre. Le possible candidat FN "moins sectaire", c'est le petit cadeau offert à Le Pen, pour l'amadouer (je ne suis pas sûr que ça marchera). Je ne suis pas surpris de ce choix tactique de Fillon ; celui-ci passe faussement pour un modéré, mais son programme économique et social révélé cet été était très à droite (j'en avais fait un billet).

Aujourd'hui, par la bouche de François Fillon, le soutien au FN est rendu possible. Au nom de quoi, demain, des alliances ne le seraient-elles pas ? S'unir à quelqu'un qui est moins sectaire qu'un autre, c'est dans l'ordre logique des choses. Quand on ouvre les vannes à moitié, rien ne peut empêcher que toute l'eau finisse par s'évacuer. Quant à moi, socialiste, mon attitude depuis dix ans a toujours été la même, j'ai moi aussi ma petite théorie, mon équation personnelle : entre un candidat républicain et un candidat non républicain, je choisis systématiquement le premier, qu'il soit de droite ou d'une gauche non socialiste.

1 commentaire:

Erwan Blesbois a dit…

Ton combat numéro un est la lutte contre le FN. C'est un combat d'arrière garde. LE vrai danger aujourd'hui c'est la destruction de la nature causée par l'augmentation de la population humaine sur Terre, et par l'exploitation de cette nature au seul profit de l'espèce humaine. Cela ne peut conduire qu'à la fin du monde. Il faudra une catastrophe comme le nazisme, à l'échelle de la planète, qui sera une immense catastrophe écologique, pour que l'espèce prenne conscience qu'un changement radical de paradigme est nécessaire.
1) Pour que l'homme accorde aux animaux des droits, et notamment que l'homme cesse de manger de l'animal (ce que je ne fais pas, je suis un assez gros consommateur de viande). On peut remplacer la viande par des produits à base de soja ou autre qui se rapprochent du goût de la viande.
2) Pour que l'homme cesse d'exploiter la nature sans contre partie. Il faut que l'espèce accepte de ne pas dépasser un certain nombre. Un milliard sur Terre c'est déjà trop.
3) Pour arriver à cette conscience, il faut un partage drastique des richesses, une abolition totale des motifs de discorde (comme la religion) entre les hommes. Il faut un contrôle scientifique de la natalité humaine.
4) Je suis pour tous les changements y compris sur le plan de l'hérédité, que pourra apporter la science. Je suis opposé à la notion de parentalité. Il faut supprimer la parentalité, comme dans le "meilleur des monde", et avoir un contrôle scientifique de la population.
5) La "liberté" est une mauvaise chose, d'abord elle n'existe pas en fait, elle ne conduit qu'à de l'inégalité, il faudrait la remplacer par plus d'égalité.