mercredi 18 janvier 2017

La gifle



Un homme politique qui se fait gifler en public, c'est toujours impressionnant. Notre époque, très sensible, le ressent comme une humiliation. Mais non, la chose autrefois existait déjà, François Mitterrand explique, dans ses écrits personnels, les péripéties de l'homme public. Les risques du métier, en quelque sorte ! Pas de quoi s'alarmer, ni d'y voir péril en la démocratie. Je suis même surpris que ce genre d'incident, arrivé hier à Manuel Valls en Bretagne, ne se produise pas plus souvent, tellement l'homme politique est confronté à n'importe quelle sorte de population. Et puis, aujourd'hui, il y a les médias, qui rapportent tout. Jadis, on ne l'aurait pas su ou pas vu, l'impact aurait été moindre, sinon nul.

On oublie aussi que la violence politique était, il n'y a pas si longtemps, beaucoup plus grande qu'aujourd'hui, verbale et physique. De nos jours, un geste inapproprié, un mot contrariant peuvent vous conduire devant les tribunaux. Quand Bernard Cazeneuve prend un air sombre et grave pour condamner l'acte, il a raison, il est plein de bonnes intentions, mais c'est exagéré, inutilement dramatisé : l'auteur du méfait est sans doute une moitié de barjot et une moitié de facho, un type qui veut jouer au héros et qui n'est qu'un minable. Alors, n'en rajoutons pas.

L'Etat n'a pas été hier offensé. C'est un candidat en campagne qui s'est heurté à un opposant pas finaud. La démocratie est à ce prix. Mais sa gifle a foiré : il l'a administrée du bout des doigts. C'est une petite claque, une tape, une calotte, rien de plus. Ah ! nous aurions aimé le soufflet d'Ancien Régime, la gifle aristocratique, l'honneur bafoué, le défi relevé, le duel sur le pré. Qu'importe : le gagnant d'hier à Lamballe, c'est bien sûr Manuel Valls. Il a saisi la malheureuse occasion pour se valoriser, montrer son sang froid, son indifférence à l'événement, il a posé en homme courageux, imbattable, en cible qui prouve son importance et en victime innocente. C'est tout bénéfice pour lui.

9 commentaires:

Philippe a dit…

et Valls de chanter: Allo Maman bobo ...

https://www.youtube.com/watch?v=W4wIwyuBDV4



Emmanuel Mousset a dit…

Non, ce n'est pas son genre.

M B a dit…

"ce n'est pas son genre"
Ben...
Si...
Quand même un peu...
Puisqu'il a porté plainte...
Se plaindre auprès de sa maman quand on est petit et qu'on a reçu une baffe...
Se plaindre auprès du juge quand on est grand pour le même motif...
C'est la même démarche lorsque le préjudice n'est pas plus important qu'un ego meurtri.

Emmanuel Mousset a dit…

Non, laissez de côté votre psychologie à la noix d'"ego meurtri" et votre analogie idiote avec l'enfant. Le problème politique, c'est une question de justice : il fallait sanctionner un petit facho. C'est fait.

Philippe a dit…

le "grand facho" a donc fait sanctionner par maman Juge le "petit facho" ...
Valls n'a pas été bien pourvu par la nature, il a une tronche physiquement antipathique qui respire l’intolérance… Maman je ne suis pas beau … la chanson est plus adaptée à son cas que notre prof ne l’imagine.
S’il est désigné pour le 1er tour c’est une aubaine électorale pour Macron ….
Mélenchon ramassant la gauche du PS.

Emmanuel Mousset a dit…

Libre à vous de ranger Valls parmi les fascistes. Personnellement, je ne le pense pas. En revanche, étant donné les engagements de son agresseur, je pense qu'on peut ranger celui-ci dans cette catégorie.

Philippe a dit…

Désolé mais compte tenu de l'asymétrie des forces en présence celui qui abuse de sa force est un facho.
Valls en est un aussi.
D’un côté un placage violent au sol (voir les vidéos) par des brutes entraînées avec en sus le rouleau compresseur judiciaire dès le lendemain précédée probablement d’une nuit au cachot ...
De l’autre un petit soufflet donné par un frêle freluquet ….

Anonyme a dit…

Vous classez ce gamin sans savoir et les journalistes sont moins catégoriques que vous qui de ce fait êtes par ces propos un fasciste en puissance ...

Emmanuel Mousset a dit…

Vous, en tout cas, vous n'êtes pas un connard qu'en puissance ...