samedi 21 janvier 2017

En Marche ! fait son marché



En Marche ! fonctionne beaucoup aux réseaux sociaux, sans pour autant délaisser le militantisme classique. Le numérique, c'est bien joli, mais rien ne remplace le bon vieux contact direct, sur le marché. C'est meilleur qu'un sondage ! On rencontre des centaines de personnes, de toutes opinions, on perçoit les réactions, on discute, on informe, on répond aux questions. Ce matin, de 10h00 à 12h00, quatre Marcheurs se sont postés à l'endroit le plus stratégique du marché de centre ville, le passage entre le Golden Pub et l'Hôtel de Ville. Qui tient le coin contrôle le marché.

Je m'étais préparé, en me faisant une tête de macronien (ou de macroniste, comme vous voudrez) : sourire, bienveillance, politesse, empathie, optimisme. Pas d'arrogance, pas d'agressivité. Ca s'est très bien passé. Nous avons distribué un prospectus et surtout échangé. Les gens sont plutôt réceptifs, curieux et même favorables (je n'en déduis rien, le résultat d'une élection est toujours un mystère). Il y a quelques comportements d'indifférence, mais aucune hostilité.

Le plus rigolo, ce sont les quelques passants qui me demandent où il faut aller voter demain pour les primaires du PS ! Bon prince, je leur indique la salle Vermand-Fayet, que la plupart ne connaissent pas, ce qui m'oblige à leur expliquer le quartier, qui n'est pas facile non plus à trouver, très excentré. Quelle idée d'avoir installé les bureaux de vote là-bas ! En tout cas, les socialistes pourront me remercier : j'aurai aussi été ce matin leur agent d'accueil ... Finalement, c'est ça, un macronien, et même tout simplement un honnête républicain. Et je crois que nos concitoyens sont en demande de cette nouvelle culture politique, si différente du militantisme sectaire ou cynique d'autrefois et d'il n'y a pas si longtemps.


En vignette : pause-café au Carillon, avant de reprendre la marche et le marché.

16 commentaires:

Philippe a dit…

"Pas d'arrogance, pas d'agressivité."
Attention le naturel revient au galop !
Encore un proverbe qui se vérifie quasi constamment ...

Emmanuel Mousset a dit…

Non, ne vous inquiétez pas : le macronien est doux comme un agneau et fort comme un tigre. Et puis, nous ne galopons pas : nous nous contentons de marcher, d'un pas souple et ferme.

Philippe a dit…

C'est quand même normal que ceux qui vous ont vu hanter les sections PS pour porter la bonne parole pour DSK s'adressent à vous !

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne comprends pas le sens de votre remarque.

Philippe a dit…

Tous avec DSK ....

Emmanuel Mousset a dit…

Oui, et alors ? J'ai soutenu DSK comme j'ai soutenu avant Jospin et autrefois Rocard, et aujourd'hui Macron : même ligne, la social-démocratie, encore et toujours. Avec passion, assurément.

Anonyme a dit…

Et le gagnant est ???

Emmanuel Mousset a dit…

Jospin et Rocard ont gagné, en devenant tous les deux Premiers ministres. DSK a gagné en devenant ministre de l'Economie et des Finances, puis directeur du FMI. Macron a gagné en occupant lui aussi le siège de Bercy. On ne peut que lui souhaiter de gagner encore. Bien sûr, ces hommes n'ont pas "tout" gagné. Mais qui gagne "tout" dans la vie ?

Philippe a dit…

"Bien sûr, ces hommes n'ont pas "tout" gagné. Mais qui gagne "tout" dans la vie ?"

Belle définition de la condition humaine ... qui éventuellement peut se compléter par "Tout est passager, tout disparaît, tout s'évapore, le bonheur comme le malheur."

Erwan Blesbois a dit…

Alors on peut épater le gogo avec le mouvement de Macron, de la poudre aux yeux selon moi. Car le mal est fait, et devant l'ampleur des dégâts du libéralisme et de la mondialisation auxquels la France n'a pas su correctement s'adapter en privilégiant comme selon son caractère, l'élitisme au détriment de l'éducation du peuple, c'est maintenant sur le repli sur soi et la recherche de protectionnisme que la France va chercher des solutions, à l'instar du brexit et de l'élection de Trump.
Et la responsabilité d'un tel réflexe n'est pas à aller chercher chez les classes moyennes ou populaires, mais dans le caractère aristocratique du tempérament français dont Nietzsche faisait l'éloge, mais qui s'avère totalement inadapté au mouvement de la mondialisation qui repose sur le triptyque, "croissance, baisse des dépenses publiques, investissement/innovation".
La France aurait en réalité besoin d'un choc de simplification pour s'adapter, mais qui répugne à son tempérament préférant chercher des solutions complexes et au fond de nature aristocratique à ses problèmes, sur la base d'un pouvoir décisionnel centralisateur, extrêmement restreint et reposant sur l'entre-soi. Là où les solutions et les prises de décision devraient être décentralisées et venant de toute les catégories de la société civile, comme dans toute société socialiste digne de ce nom. Les Allemands sont au fond beaucoup plus "sociaux" au sens politique que les Français, et cela se ressent dans l'architecture de leurs institutions, beaucoup plus décentralisées et reposant sur la confiance mutuelle.
Les Français ne sont pas des démocrates ontologiquement, et Nietzsche qui appréciait les aristocrates les aimait bien, enfin il aimait bien les quelques Français qui faisaient preuve d'un tempérament aristocratique, c'est-à-dire comme l'implique la définition de l'aristocratie, les "meilleurs" d'entre eux.
La France est particulièrement un beau pays de merde, avec une très belle façade, une très belle vitrine, "le pays des droits de l'homme", mais à l'intérieur tout est en réalité en ruine...

Erwan Blesbois a dit…

Comment les Allemands arrivent-ils à payer leurs enseignants lambdas 4000 euros par mois, et même les Irlandais 3600 euros au bout de 15 ans de carrière, quand les Français les paient à peine... 2000 euros ! Au même niveau que les Slovaques et les Polonais ! C'est une question qui me taraude et à partir de là : un enchaînement... Effectivement l'éducation des enfants est un investissement, un investissement à long terme, que la France a fait le choix de sacrifier depuis 50 ans. On en voit le résultat aujourd'hui avec le fossé qui sépare l'économie allemande de la nôtre.
Il ne faut pas aller chercher plus loin le "secret" du miracle allemand. Pour innover il faut investir, et le premier des investissements c'est l'éducation de la jeunesse, après tout est foutu. Et l'on constate aujourd'hui le marasme où la France est plongée, incapable d'innover dans un quelconque secteur d'industrie en ayant privilégié au niveau de l'éducation, celle d'une élite au détriment du plus grand nombre. Et cela explique la montée du populisme aux relents nauséabonds pour les narines délicates des bobos raffinés des quartiers anciennement populaires et dorénavant gentrifiés, des grands métropoles hexagonales.
Comme le disait Nietzsche, la France a toujours été un pays aux conceptions aristocratiques à la différence de l'Allemagne ou de l'Angleterre. Aujourd'hui ces conceptions dans le contexte de la mondialisation économique se retournent contre nous. La France compte quelques réussites de conception aristocratique dans le domaine du parfum, de la haute couture, du cinéma et d'une littérature en voie de décomposition. Pour ce qui est de tout le reste, électroménager, informatique, matériel audiovisuel, et même le secteur automobile, la France est incapable d'innover, en ayant sacrifié la formation de sa jeunesse aux fonctions de l'industrie, au profit d'une élite politique ou intellectuelle au capital symbolique intimidant pour le citoyen lambda et donneuse de leçons, et qui ne peut pas régler tous les problèmes à elle seule.
L'Allemagne est désormais un pays plus sain que la France, comme le souligne souvent Emmanuel Mousset dans ses billets, et le retard ne sera rattrapable qu'à très long terme en changeant dès à présent de politique en matière d'enseignement. Notamment en réhabilitant la carrière des enseignants, qui n'ont pas à être les sacrifiés de la modernité. Puisque je le répète la modernité repose sur l'innovation et l'investissement, et que l'éducation des enfants constitue en réalité le premier pôle d'investissement et d'innovation potentiels. Investissement que constituent tous les enfants et pas seulement une élite d'enfants, dont l'éducation est dévolue aux enseignants de prépa qui sont eux pour le coup correctement rémunérés. Investissement en réalité élitiste et de nature aristocratique, à l'image de tout le système scolaire désormais obsolète, car reposant sur le sacrifice de la majorité des enseignants, donc de la majorité des enfants. Doit-on attendre d'une corporation globalement sacrifiée sur l'autel du libéralisme, qu'elle ait le moral et la volonté, sans parler des moyens mis à disposition, de faire correctement son travail ?
Tout comme l'armée française depuis 1870 fut toujours moins bien équipée que l'allemande. "Impossible n'est pas français", dit-on, mais à force de trop tirer sur la corde, on pourrait dire aujourd'hui : "à l'impossible nul n'est tenu."

Anonyme a dit…

ça vous emm.ez de faire court? ah oui vous ne pouvez pas c'est donc que vos idéees ne sont pas claires;passées les deux premières lignes on ne va pas plus loin;peut-être pourriez-vous prendre votre dico à la page" simplicité" et même aussi à "modestie"? allez unebonne résolution pour 2017,et ça vous fera le plus grand bien

Erwan Blesbois a dit…

Étrange coïncidence que vous parliez de "modestie" quand j'évoque Nietzsche...

Anonyme a dit…

comment avez-vous fait? une seule ligne de commentaire...ça doit être dur hein? mais on s'en contentera
PS merci cette fois pour la concision

Erwan Blesbois a dit…

Qu'est-ce qui vous emm...e au fond dans ce que je dis, que les enseignants français sont maltraités financièrement par rapport à leurs collègues de pays de l'OCDE du même rang ? Mais de cette maltraitance qui dure, les adultes français qui furent aussi des élèves en sont les premières victimes. On est en terme de rémunération à peine devant les "pauvres" Grecs, et loin, très très loin derrière les Allemands. Je dis qu'avec une telle pénurie de moyens, et de traitement financier des enseignants, il n'y aura pas de miracle, et aucun redressement de la France possible, faute d'avoir valorisé cet investissement que représente l'éducation des enfants. Un enseignant maltraité, c'est un enseignant aigri, et un enseignant aigri est un mauvais enseignant. Je ne parle évidemment pas d'Emmanuel Mousset qui a toujours pris du plaisir à être maltraité, et s'en sert comme d'un aiguillon.

C a dit…

Sans vouloir essayer de rendre Erwan Blesbois encore plus malheureux qu'il ne l'est déjà : Par quel raisonnement lier les 2000€ versés aux enseignants et la gangrène de la société française : le chômage ?
Le "mal" français, c'est principalement qu'il n'y a pas assez d'emplois.
Le "mal" enseignant, c'est d'abord la formation des maîtres.
Le "mal" politique, c'est la durée des mandats qui sont trop longs.
Dans un monde "mondialisé" bougeant sans trêve à la vitesse grand V nous en sommes au quinquennat (voir bien plus pour les sénateurs !) que chaque élu ne pense qu'à prolonger.
Dans les modèles antiques, on exerçait les fonctions (reconductibles cependant pour garder en place ceux qui savaient y faire) d'année en année si j'ai bon souvenir de mes années d'école datant de la décennie cinquante...