vendredi 27 septembre 2013

Education, emploi, impôts, sécurité



Jean-François Copé a lancé un mot d'ordre de "grève" : contre la réforme des rythmes scolaires. Les grévistes, ce seront les maires, qui refuseront d'appliquer la réforme tant qu'ils n'auront pas le financement nécessaire. Ce sera à coup sûr l'un des thèmes de campagne des municipales : le débat sur l'éducation, sur l'école que nous voulons. Car c'est du ressort des municipalités de mettre en place, à l'occasion de cette réforme, un projet éducatif en concertation avec les associations, avec les choix financiers qui en découlent. Il faut bien sûr, quand on est de gauche, défendre cette réforme, qui réorganisera le temps scolaire au profit des enfants, qui leur permettra de s'ouvrir à des activités qu'ils ne connaissaient pas. A Saint-Quentin, voilà un thème sur lequel la gauche devrait se sentir à l'aise et faire des propositions.

Autre thème de campagne inévitable dans notre ville : la question de l'emploi. Xavier Bertrand a demandé à être jugé sur ses résultats en ce domaine. Un bilan des dispositifs gouvernementaux appliqués à Saint-Quentin est d'abord nécessaire : après un an de présidence de François Hollande, où en sommes-nous ? Qu'est-ce que notre ville y a gagné ? On juge sur pièces, pas sur des promesses. Et puis, il faut faire de nouvelles propositions, locales celles-là : qu'est-ce que la gauche en matière d'emplois ferait mieux que la droite ? Qu'apporterait-elle en plus ? Là aussi, pas de plan sur la comète : nos concitoyens sont devenus exigeants, on ne peut plus les endormir par des discours, il faut des mesures concrètes, des pistes en tout cas.

La fiscalité est dans toutes les bouches depuis quelques semaines. A Saint-Quentin, on n'y coupera pas, ce sera même le thème n°1 de la campagne. Je l'ai proposé en juin : la gauche doit solennellement annoncer qu'elle ne procédera à aucune augmentation d'impôts, sous quelque prétexte que ce soit. C'est un choix politique, discutable comme tout choix politique, mais c'est le mien. La démonstration n'est plus à faire : les Saint-Quentinois n'en peuvent plus en matière d'impôts de toute sorte. Il faut que la gauche s'empare du dossier, l'assume totalement, soit très claire en la matière, y compris en rompant avec ses prises de position passées.

Enfin, la campagne des élections municipales n'échappera pas au débat sur la sécurité, la vidéo-surveillance et le rôle de la police municipale. Là aussi, il faut prendre le dossier à bras le corps, ne pas hésiter à en parler. L'enjeu, ce sera de donner des limites à l'extension de la vidéo-surveillance, de dire sur quelles bases on considère son avenir, sa pérennisation. Mais je crois aussi que la demande de sécurité ne peut pas être exclusivement traitée par un dispositif technologique, aussi utile soit-il. Ici encore, la gauche doit être en pointe, innover, imposer ses idées, susciter le débat.

Education, emploi, impôts, sécurité : quatre thèmes principaux pour une campagne qui peut être digne, utile, intelligente. Mais je ne veux pas entendre parler des roms ! (voir mon billet d'avant-hier). Pourquoi la démocratie n'en serait-elle pas capable ? Pourquoi Saint-Quentin ne serait-il pas à la hauteur de ce débat ? La politique doit défendre à cette occasion ses lettres de noblesse.

3 commentaires:

Maître Hibou a dit…

"Rythmes scolaires : Il faut bien sûr, quand on est de gauche, défendre cette réforme".

Je suis de gauche, plutôt social-libéral, et je ne défends cette réforme en aucun cas.

Elle coûte des fortunes, elle fatigue les enfants, elle déstabilise les maîtres (qui y sont majoritairement opposés), et les parents sont très mécontents. Les animateurs eux-mêmes n'y trouvent pas leur compte, car leurs horaires d'activité sont délirants.

Vous qui êtes à l'UNSA, vous devriez savoir que le SEP-UNSA, entre autres, est très mécontent de tout cela.

Emmanuel Mousset a dit…

Allons allons, un peu d'objectivité, Maître Hibou : dans notre société, il suffit de déplacer un verre d'eau pour soulever une vague de mécontentements. Cette réforme a été demandée depuis des années, tout le monde est pour en théorie, beaucoup de gens sont contre en pratique. Ne nous laissons pas impressionner par l'incohérence générale, monnaie courante aujourd'hui. Le SE-UNSA est favorable à cette réforme. Les 35h, tout le monde était contre. Aujourd'hui, personne ne veut y toucher. Vive la réforme ! A bas tous les conservatismes !

Anonyme a dit…

Quand on s'est fait avoir sur les 35a mauvaise réforme sociale,
on n'a aucune envie d'avoir pire alors on s'accroche à ce qu'on a.

Sur la réforme des rythmes scolaires, vous avez la réaction typique d'un enseignant du secondaire présent 18h devant plusieurs classes d'élèves,
la problématique du primaire est totalement différente.
Cette réforme est aberrante car l'école n'est plus, le lieu unique des enseignants mais devient aussi celui des éducateurs.
Quand le taux horraire et le niveau de formation des éducateurs sera équivalent à celui des enseignants alors peut etre ce ne sera pas une réforme au rabais.